Prêt (e) à rouler sous les eaux…

Cette deuxième journée aux Pays-Bas, consacrée à rejoindre Oostwoud au cœurs de la région des polders confirme la qualité des infrastructures pour les cyclistes que nous n’avions jamais rencontrée auparavant. L’attention est permanente pour que le réseau des pistes soit optimisé, que ce soit en ville par la qualité des revêtements mais aussi en pleine campagne par exemple le choix de la pose de dalles bétons plus résistantes que le bitume, voire sur nos pistes défoncées progressivement par les racines des pins.

 

 

 

 

Ce qui marque le plus c’est le respect réciproque entre le cycliste et l’automobiliste à chaque croisement qu’il y ait un feu, un stop ou simplement le respect d’une priorité. Pas un seul cycliste ne « brûle » un feu, il faut dire que lorsque vous appuyez sur la demande de passage, l’arrêt du trafic est presque immédiat. Sur les pistes vous pouvez rencontrer des initiatives originales comme la caravane pour vélo…

 

 

 

 

Ce qui a de remarquable également c’est la surface au sol gagné sur la mer et la gestion actuelle sur les prévisions des montées des eaux sur les 100 prochaines années. Regardez les cartes ci-dessous.  

 

 

 

 

Pour en savoir plus sur les terres gagnées cliquez ICI et cliquez ICI

 

 

Un polder est une étendue artificielle de terre gagnée sur l’eau, le plus souvent dont le niveau est inférieur à celui de la mer, à partir de marais, estuaires, lacs ou des zones littorales. La surface à aménager est d’abord entourée de digues. L’eau emprisonnée dans ce périmètre est alors captée par un ensemble de pompes actionnées autrefois par des moulins à vent et, aujourd’hui, par des pompes électriques. Le drainage du terrain est facilité par un réseau d’étiers et de bassins. Même après l’assèchement du polder, les pompes continuent à éliminer l’eau qui s’infiltrerait en excès dans ce dernier. Les Pays-Bas sont souvent associés aux polders, puisqu’une partie de la surface a été gagnée sur la mer au cours des siècles. Il existe aussi des polders fluviaux, des étendues naturelles dans la zone d’inondation d’un fleuve, aménagées en polder par un système de drainage. L’objectif d’un polder était économique, territorial, démographique voire défensif.

 

La superficie totale des Pays-Bas est de 41 526 km2 (France 545 000 Km2) pour 18 millions d’habitants, 26 % est en dessous du niveau de la mer, 55 % est inondable par les fleuves, par les grands lacs et par la côte.. Au total, un quart du territoire néerlandais se situe sous le niveau de la mer et atteint même 6,76 mètres en négatif, un record en Europe. L’assèchement progressif était souvent effectué par des pompes actionnées par des moulins à vent, puis la plantation de roseaux ou autres plantes halophiles permettait d’achever l’assèchement et la désalinisation. Les Pays-Bas ont été faits par l’Homme…95 % de nos cours d’eau ont été construits par les hommes. 20 % du pays était inondé depuis l’année 1000. Le niveau de la mer augmente à partir de l’année 1000. et ils ont commencé à faire des digues et c’est autour de 1200 que les paysans se sont organisés pour en construire également. Dans ce système de gestion démocratique plus vieux que l’État, c’est la gestion des digues pour contrôler le drainage et l’irrigation des zones qui a été choisie. On a reconquis environ 13 % des territoires de notre pays,

 

Le premier polder de ce type fut aménagé par Jan A. Leeghwater (1575-1650) à Beemster en Hollande-Septentrionale en 1612. La technologie de construction sur mer développée par les Néerlandais est à la pointe mondiale. Ainsi, c’est un sous-traitant néerlandais qui réalisa les Palm Islands à Dubaï dans le golfe Persique.

 

 

 

 

 

 

Kilomètre  40…

 

A Lelystad avant d’entreprendre la traversée par l’ouvrage d’Houtribdijk un stop s’impose pour admirer un vieux grément témoins du passé glorieux et belliqueux des Hollandais mais aussi le passage entre les deux plans d’eaux et autres batiments remarquables.

 

 

 

 

 

 

Aventureux Hollandais. Des marchands à la découverte du monde

 

Même les Romains n’avaient pas daigné s’y aventurer. Les Pays-Bas occupent l’un des territoires les plus inhospitaliers d’Europe occidentale, entre mer du Nord, lagunes, bras de rivière et marécages salés, sous un climat froid et humide. Il n’empêche que leurs habitants, à force de travail et de persévérance, ont réussi à en faire un havre de prospérité et de richesse sans guère d’équivalent dans le monde. Cette fortune, ils ne la doivent pas aux maigres ressources de leur sol mais à leur bosse du commerce et à leur sens du collectif. Joignant leurs forces, ils ont d’abord tiré d’immenses profits en achetant de la laine à leurs voisins d’Outre-Manche puis en la transformant en tissus de qualité exportés dans toute la chrétienté médiévale. Ensuite, quand les Portugais ont ouvert de nouvelles routes maritimes vers les terres à épices, ils se sont jetés sur leurs traces et se sont emparés de ce marché ô combien fructueux. Ils ont alors gagné à la pointe de l’épée leur indépendance face à leur traditionnel suzerain, les Habsbourg d’Espagne. Ils ont aussi avec leur marine, pendant deux générations, au XVIIe siècle, tenu tête à la puissance montante anglaise et exploré toutes les parties du monde, de la Nouvelle-Zemble à la Tasmanie. Témoignant entre eux d’une extrême civilité et de manières raffinées, ils ont exploité avec une brutalité sans égale les habitants de leurs lointaines colonies jusqu’au début du XXe siècle. L’empire colonial hollandais est une success story exceptionnelle dans l’histoire des empires maritimes et il soulève plusieurs questions. Comment un si petit pays, si pauvre en ressources, a-t-il pu devenir une telle puissance ? Comment l’empire néerlandais se compare-t-il aux autres entreprises impériales ?

 

 

 

 

 

 

Houtribdijk1963 Début des travaux – 1976 Fin des travaux

 

 

La Houtribdijk relie Lelystad à Enkhuizen. Au nord-est se trouve l’IJsselmeer, au sud-ouest le Markermeer. Elle a été construite afin d’assécher le Markerwaard, mais ce projet ne sera pas réalisé. La digue sert à relier Enkhuizen à Lelystad, ce qui évite un grand détour par Amsterdam ou par l’Afsluitdijk. hydrauliquement elle sépare l’IJsselmeer du Markermeer. Le nom Houtribdijk a été donné par le Rijkswaterstaat. Il fait référence à Houtrib, le nom de l’endroit, alors peu profond, de l’IJsselmeer à travers laquelle la digue a été construite. Le Houtrib servait de canal de navigation entre les parties moins profondes d’Enkhuizerzand et du Val van Urk. Étant donné que l’Houtribdijk sépare deux étendues d’eau de niveau différent, stricto sensu c’est un barrage et non une digue.

 

 

 

 

L’Afsluitdijk

                                                    Il n’y a pas de piste cyclable

 

Un barrage de 32 kms de long situé entre la Hollande septentrionale et la Frise, constitue depuis 90 ans une barrière physique séparant l’IJsselmeer de la mer des Wadden. Cette digue imposante joue un rôle essentiel dans la protection des Pays-Bas contre les inondations. Pour préparer cet ouvrage de retenue à l’avenir, ile existe un partenariat entre les provinces et les communes qui collaborent au renforcement et à la rénovation de l’Afsluitdijk. Il se veut un exemple d’innovation durable en matière d’énergie, d’économie et d’écologie. Concrètement, il s’agit d’étudier l’élévation attendue du niveau de la mer en 2120 et son effet sur l’Afsluitdijk. Cette séparation entre l’IJsselmeer et la mer des Wadden comprend plusieurs constructions civiles telles que quelques écluses à sas et portes levantes. Pour protéger les Pays-Bas à l’avenir contre l’élévation attendue du niveau de la mer et les tempêtes qui l’accompagneront, il faut non seulement protéger l’Ijsselmeer, mais aussi doter les écluses à sas, tant existantes que nouvelles, d’un barrage anti-tempête correspondant.

 

 

 

 

La plus longue digue du monde protège le pays.

 

Elle est considérée comme la plus longue digue du monde, l’Afsluitdijk, au nord des Pays-Bas, est le seul ouvrage que l’on distingue depuis l’espace, avec la Grande Muraille de Chine. Il sépare depuis 1932 la mer des Wadden du lac d’Ijssel. Et avec ses 32 km de long sur 180 m de large à la base pour 7,25 m de haut, il figure parmi les plus grands projets d’ingénierie humaine. Une prouesse technique qui incarne à elle seule le slogan du Royaume…

 

 

Dieu a créé la Terre, mais les Néerlandais se sont chargés des Pays-Bas .



Depuis l’âge de fer, les habitants de cet immense delta où se jettent le Rhin, la Meuse, l’Escaut et autres rivières, gagnent du terrain sur l’eau. Un tiers du territoire se situe sous le niveau de la mer. Les deux autres tiers sont vulnérables aux inondations et aux submersions marines. Dès 1320, la première grande digue a rendu cultivables 800 km2 de terres, au nord d’Amsterdam. Aujourd’hui, 18 000 km de digues défendent les fertiles polders. L’Afsluitdijk reste la star. Avec 300 000 visiteurs par an, sans compter les usagers de l’autoroute A7/E22, construite sur la digue pour relier la Frise à l’Hollande-Septentrionale. L’énorme barrière dotée d’écluses est en travaux. Une rénovation d’1,8 milliard d’euros suivie par la Rijkswaterstaat, l’agence gouvernementale chargée de la maîtrise des eaux. Après la tempête historique de février 1953, 1 835 personnes et 35 000 animaux noyés, elle lance le plan Delta. Soit quarante années de travaux titanesques, dont l’emblématique Maeslantkering, sur le chenal de la Meuse, en 1997. Ces deux portes de 210 m chacune se ferment automatiquement pour protéger Rotterdam, quand le niveau d’eau dépasse les 3 m.

 

Les Néerlandais ont développé une expertise enviée. L’université de Delft emploie les meilleurs scientifiques et ingénieurs. Au sein de l’institut Deltares, ils disposent de la plus grande piscine à vagues au monde (300 x 9 m) pour tester grandeur nature la résistance des matériaux. De nombreux pays ou acteurs privés y ont recours. Kai, guide touristique d’origine chinoise, emmène régulièrement des Américains sur l’Afsluitdijk : Ils viennent voir le génie de ceux qui ont aidé la Nouvelle Orléans à réduire les risques d’inondations, après l’ouragan Katrina (environ 1 800 morts, en 2005) . Depuis le plan Delta, la stratégie des grands travaux a laissé place à une adaptation plus résiliente et protectrice de l’eau douce. Le danger vient aussi de la crue des rivières. En 2013, un bras supplémentaire de 4,5 km a été creusé pour absorber le débit du fleuve Waal, régulièrement incontrôlable. Des mangroves, des saules sont aussi plantés. Pour se préparer au changement climatique,un nouveau plan de bataille court jusqu’en 2032. Pour la gestion de l’eau, il faut se concentrer sur le long terme. Techniquement cest possible de protéger les Pays-Bas contre une élévation du niveau de la mer de 3 m. Soit le pire scénario envisagé par la science pour 2100.



 

 

 

 

Kilomètre  75…

 

Fin de la traversée par l’Houtribdijk pour la pause repas complétée par une visite au pas des rues du village d’Enkhuizen avec ses rues et maisons témoins d’il y a longtemps… 

 

 

 

 

Sur le quai principal une vingtaine de bateaux, témoins d’un riche passé maritime sur la pêche et les transports fluviaux aujourd’hui tournés vers le tourisme pour des sorties à la journée/Semaine…Comme chaque jour depuis notre départ de Strasbourg, les orages en fin de journée montent…Encore un effort avant de retrouver notre nouvel abri et pour deux jours ! Samedi REPOS !

 

 

 

 

 

Vendredi 24 mai.  95Kms / 5H00 de route pour 19 Kmh de moyenne.