petite et Grande Histoire…

Lorsque j’ai réalisé que nous passerions sur le pont d’Arhem, je savais qu’il faudrait remonter le temps…Celui de la jeunesse et la découverte du film “Un Pont Trop loin” ou “A Bridge Too Far” de Richard Attenborough réçit d’une opération militaire désastreuse en septembre 44 décidée par l’état major alliés prêt à sacrifier des milliers de jeunes hommes pour un hypothétique Noêl à Berlin 3 mois plus tard. C’est la grande histoire…

 

 

 

 

La “petite histoire”,  est celle de notre première journée en Hollande ou Pays Bas, qui semble être le « Paradis » des cyclistes…Des pistes presque aussi larges que des routes…Les voitures patientent et vous laisse passer…il y a même parfois la priorité donnée aux vélos…Des revêtements hyper roulant…Poubelles spéciales cyclistes…Entre Nijmegen et Arhnem sur 10 kms il existe une piste éclairée la nuit…Ici tout le monde fait du vélo (Hollandais of course) et sans casque car le Hollandais ne tombe jamais !

 

 

 

 

Jeudi 23 mai. 84 Kms / 4H30 de route pour 18,5 Kmh de moyenne.

 

Une journée grise, mais avec un rayon de soleil le temps de s’allonger et de profiter du soleil porté disparu depuis notre départ il y a maintenant 10 jours avant de rejoindre à Nunspeet notre hébergement d’une nuit. Une journée douce comme la région traversée.

 

Fin de la petite histoire…

 

 

 

 

 

 

 

Opération Market Garden

 

 

 

 

La bataille d’Arnhem est une bataille de la Seconde Guerre mondiale qui s’est déroulée du 17 au 26 septembre 1944 dans les villes néerlandaises d’Arnhem, Oosterbeek, Wolfheze, Driel, et la campagne environnante, dans le cadre de l’opération Market Garden qui consistait à prendre le contrôle de l’ensemble des passages sur le Rhin nécessaires à une vaste offensive vers le nord des Pays-Bas, puis vers la Ruhr, dans le but de hâter la fin de la guerre. Alors que les objectifs attribués à la 101e division aéroportée américaine dans la région d’Eindhoven, et à la 82e division aéroportée américaine dans la région de Nimègue, sont atteints, la 1ère division aéroportée britannique échoue à s’emparer de l’objectif le plus éloigné au nord, dans la région d’Arnhem. Devant la vigueur inattendue de la réaction des troupes allemandes, et étant donné le retard des renforts par voie terrestre, les troupes alliées ne peuvent se maintenir. Les survivants du bataillon entré à Arnhem se rendent le 21 septembre, le reste de la division est évacué le 25.

 

Le 17 septembre 1944, vers huit heures du soir, environ six heures après leur débarquement à Renkum, les premiers soldats aéroportés britanniques atteignent le pont routier d’Arhnem. Les autres suivent peu à peu et s’emparent des bâtiments situés de part et d’autre de la berge et se préparent à les défendre. Ils lancent plusieurs attaques dans l’objectif de s’emparer de l’autre côté du pont, mais sans succès. Dans la nuit, d’autres troupes britanniques arrivent au pont et environ 750 hommes de la division parviennent finalement au pont routier. Dès la première nuit, des troupes allemandes arrivent également dans la zone. Elles encerclent les positions britanniques autour du pont et s’assurent qu’aucun autre Britannique ne puisse les rejoindre en renfort. C’est à ce moment qu’ont lieu les premières attaques contre les positions britanniques, bien que limitées. La bataille du pont, qui durera plus de trois jours, a commencé. Dès le lendemain matin, les attaques allemandes deviennent plus systématiques et s’intensifient progressivement. Des attaques sont lancées depuis plusieurs directions. L’attaque la plus connue est menée par une partie d’un bataillon de reconnaissance allemand sous le commandement du SS Hauptsturmführer Viktor Graebner. Avec sa colonne de véhicules blindés, il tente de forcer le passage sur le pont depuis la rive sud dans la matinée du 18 septembre 1944. Les Britanniques ouvrent le feu sur son groupe et la quasi-totalité de sa colonne est éliminée sur le pont au cours d’une bataille de deux heures. La plupart des soldats allemands sont tués ou faits prisonniers de guerre. Viktor Graebner ne survit pas à l’attaque. À la suite de cette attaque et d’autres attaques allemandes, les Britanniques sont rapidement à court de munitions. Encerclés, ils ne peuvent recevoir de nouvelles munitions. Les provisions doivent être utilisées avec la plus grande parcimonie et les armes et munitions allemandes sont utilisées dans la mesure du possible. Encore et encore, les Britanniques parviennent à contrer les attaques allemandes, mais ils sont repoussés dans une zone qui continue de rétrécir. Le nombre de blessés augmente fortement.

 

Lors de l’arrivée des premiers chars Tigre le mardi en fin d’après-midi, les Britanniques n’ont pratiquement plus aucun moyen de se défendre. Les chars allemands démolissent et incendient systématiquement les maisons pour repousser les Britanniques. Le mercredi, les Britanniques sont contraints de se replier complètement dans les bâtiments lourdement touchés du côté ouest du pont, puis dans les jardins situés derrière le quartier général de Frost de l’époque, qui abrite aujourd’hui le Parquet des Pays-Bas de l’Est. À minuit, les derniers Britanniques tentent de s’échapper de la zone. Ils sont environ 150 au total, selon le major Tatham-Warter. La bataille du pont routier prend fin.

 

Sur les 750 soldats britanniques qui avaient réussi à atteindre le pont, 81 ont été tués ou ont succombé à leurs blessures. De nombreux autres ont été blessés. Ils ont résisté pendant plus de trois jours à l’extrémité nord du pont. Encerclés par les troupes allemandes, sans espoir d’obtenir des renforts ou de nouvelles munitions la bataille prend fin dans la nuit du 20 au 21 septembre.

 

 

Le pont d’Arhnem est toujours là mais eux ne le sont plus…

 

 

 

 

 

Le cimetière militaire d’Arnhem-Oosterbeek créé en 1945 regroupe 1764 tombes. Les sépultures sont celles de militaires des armées alliées tués soit lors de la bataille d’Arnhem. Des dépouilles de victimes de ces combats sont encore mises au jour de temps à autre si bien que le nombre de sépultures dans ce cimetière continue d’augmenter.

 

Le mémorial de Driel, sur la rive sud, commémore l’évacuation des survivants de la 1re Division aéroportée britannique de la poche d’Oosterbeek dans la nuit du 25 au 26 septembre grâce au dévouement des sapeurs anglo-canadiens. Cette évacuation, baptisée opération « Berlin ». Les bateaux d’assaut qui ont permis d’évacuer les troupes de la rive nord du fleuve, ont fait des allers-retours sur la rivière le long de deux itinéraires. Lorsque l’évacuation a été interrompue vers 6 heures du matin, environ 2 400 hommes retenus du côté nord avaient été transférés. Ceux qui restaient du côté nord en attendant d’être récupérés furent faits prisonniers de guerre.

 

Les morts canadiens sont regroupés au cimetière militaire canadien de Holten. Les tombes allemandes sont regroupées au cimetière militaire allemand d’Ysselsteyn, dans le Limbourg.

 

 

 

 

 

 

 

Film de guerre au casting prestigieux de Richard Attenborough. par Frédéric Strauss

 

 

 

Comme Le Jour le plus long (1962) le film est adapté d’un livre du journaliste Cornelius Ryan, qui, dans ce cas, ne racontait pas le Débarquement mais ce qui aurait dû rester dans l’Histoire comme le « deuxième débarquement ». Parachutage de soldats en masse, offensive blindée au sol. en septembre 1944, L’échec sera presque total, les pertes humaines seront terribles. Voilà un sujet paradoxal pour cette superproduction qui alignait une distribution éclatante de stars…Mais, à la réalisation, Richard Attenborough (1923-2014) était clairement conscient de faire un film de guerre à part. Ce cinéaste anglais est resté dans les mémoires sous les traits du personnage d’apprenti sorcier rondouillard qu’il interprétait dans Jurassic Park (1993), et comme le maître d’un cinéma classique, parfois académique. Il y a aussi, chez Attenborough, un humaniste engagé, qui parla de non-violence dans Gandhi (1982) et dénonça l’apartheid dans Cry Freedom (1987), après avoir commencé sa carrière derrière la caméra avec Ah Dieu ! Que la guerre est jolie (1969), adaptation d’une comédie musicale qui revisitait de façon très parodique et très critique les événements de la Première Guerre mondiale.



Engagé pendant la Seconde Guerre mondiale dans la Royal Air Force, le futur réalisateur avait servi dans une unité chargée de filmer, depuis un avion, les opérations de bombardement. Devenu tout naturellement l’homme de la situation pour mettre en scène Un pont trop loin, il livra un film dont la tonalité méditative et pessimiste, aux antipodes du Jour le plus long, fut mal comprise. Symboliquement ignoré par les Oscars, alors qu’il avait la stature d’un prestigieux candidat, le Britannique avait sans doute mis un peu trop de flegme dans sa sombre vision de la guerre. Mais, sans perdre ses bonnes manières, il était, à sa façon, révolté. La fausse neutralité de on film est sensible dès les premières scènes, véritable exposé d’état-major. La fulgurante stratégie de l’armée britannique est déroulée par le péremptoire général Browning, joué par Dirk Bogarde. Il est présenté, d’une manière sobrement contradictoire et très éloquente, comme un aveugle qui domine la situation. Autour de lui, une seule voix s’élève pour protester, celle du général polonais Sosabowski, interprété par Gene Hackman. Les autres généraux approuvent ou se taisent.

 

 

 

 

Attenborough ne les départage pas, il montre que la déroute aurait pu être empêchée, les grandes manœuvres arrêtées, mais il accompagne le mouvement. Il met en scène le haut commandement des Alliés, mais il se place, en réalité, dans la position d’un simple soldat, forcé de partir au front et de fermer sa gueule, même s’il n’en pense pas moins. Le regard accusateur qu’il portait sur le général Browning ne passa cependant pas inaperçu et fut même sévèrement critiqué par la veuve de celui-ci, la romancière Daphne du Maurier. C’est seulement parce que son mari était mort et ne pouvait plus se défendre, dénonça-t-elle, que le film d’Attenborough le rendait responsable de l’échec de l’opération Market Garden.

 

Si d’autres erreurs individuelles ne sont pas pointées notamment celles commises par le maréchal Montgomery, Attenborough met, en vérité, tout le monde dans le même sac. L’échec est le seul sujet d’Un pont trop loin, et ce n’est pas tant celui des hommes que celui de la guerre même. Plus la stratégie militaire s’effondre, plus le retrait du réalisateur « neutre » laisse place à un engagement franc et dénonciateur. Les scènes d’action, qui se font attendre dans cette fresque un peu trop longue, virent d’emblée à la déroute. Communications impossibles, manque d’armes, bientôt de ravitaillement, le plan parfait montre toute son absurdité face à une réalité qui, comme la résistance des Allemands, a été mal appréciée. Quelques moments héroïques rallument l’espoir. Comme la grande séquence où Robert Redford prend d’assaut un des ponts.

 

Mais les scènes les plus fortes sont les plus sombres, comme celle où un colonel campé par Elliott Gould conduit une Jeep où il a installé, sur le siège avant, le corps d’un soldat laissé pour mort. Une gravité solennelle grandit, qui devient très sensible dans la dernière partie du film. Son humanisme, Attenborough l’exprime en restant auprès des soldats qui, dans un combat où ils auront été sacrifiés, ont fait l’impossible pour remplir leur mission, comme celui que joue Anthony Hopkins, le meilleur personnage du film. Et sa lucidité, le réalisateur la montre en se mettant en scène parmi les fous échappés d’un asile bombardé…Savent-ils quelque chose que nous ignorons ? s’interroge un général campé par Sean Connery. La réponse est donnée par le film, un des plus éloquents sur la folie de la guerre.