PORTICCIO. Dimanche 15 Mai.
Avant une dernière semaine qui s’annonce forte en défis physiques, il fallait ranger les vélos, récupérer et prendre des forces avant de gravir un à un les cols de montagne, à partir de mardi en commençant par le plus connu et prestigieux de la Corse…Le col de Bavella Avant de repartir demain sur les routes Corse, dernier regard sur les images d’une guerre si proche, si lointaine et demain peut-être ici…
Une autre qui ne laisse même plus les morts partir en paix…
Nuit de pleine lune jamais aussi proche et nous…
Jamais vraiment aussi loin du Monde…
Comme un guerrier / Qui perd son bras / Son œil au combat
A chercher le choc / Fendre le roc / Comme un guerrier qui tombe / Un pied dans la tombe
On se fait mal / Et sifflent les balles / Le vent, la mitraille / Le pont, les rails
Dessous la rivière / Rapide et fière /Rapide et fière
Une barque t’attend / Et l’indienne est dedans / Avec ses cheveux noirs / Ses dents d’ivoire
On a rien à se dire / Ensemble, on va fuir / Ensemble, on va fuir
Comme un guerrier / Le crâne bandé / Qu’a plus qu’une heure à vivre / Sur la toile du sac
Au fond du hamac / Quand la fièvre monte / C’est comme un guerrier qui raconte sa vie
Nous prendrons nos fusils / Marcherons sur l’Asie / Afin de voir s’ils sont heureux
Comme un guerrier / Condamné, condamné / Le crâne rasé / Sous la pluie, l’averse
Y a le pont qui traverse / Dessous la rivière / Rapide et fière
La barque t’attend / Et l’indienne est dedans / Avec les fusils / De la poudre et du plomb
Et y a le garçon blond / Qu’on traîne avec soi / Malgré ses cheveux de soie
Nous prendrons nos fusils / Nous savons nous battre aussi / Afin de voir s’ils sont heureux
Comme un guerrier / Qui perd son bras / Son œil au combat / Mais quand tu t’éveilles
Que tu vois la bouteille / La lampe brisée / Sous la moustiquaire
Alors, t’as perdu la guerre / Et l’indienne est partie / Elle a jamais vu la mer / Tu lui avais promis
Elle en a marre de la misère / Elle voulait voir les lumières / Elle voulait voir les lumières de la ville
Comme un guerrier / Condamné, condamné / Avec son œil de verre / Mangé par les vers
Percé de flèches empoisonnées / Condamné, condamné /Avec les ailes brisées
Tu resteras seul / Avec des mouches plein la gueule / Les semelles collées / Tu sentiras dans ton dos
Glisser les anneaux / Du serpent froid / Ce sera la dernière fois
Sur la grande rivière / Le paradis sur la Terre / T’as l’indienne qui court / Qui hurle à l’amour
Aux pierres et aux ronces / Y’a pas de réponse / Y’a pas de réponse…
Alors, tu te sens si vieux / La main devant les yeux / Le mal te guette…
Sous le million d’étoiles / Tu pleures / Tu pleures sur le sac de toile…
A suivre…