Après nos trois dernières difficiles journées à rouler sur des bords de mer accidentés et avant la Normandie, faire une pause à St-Malo s’imposait. La photo aérienne n’est pas de nous…Comme à Roscoff, pour notre deuxième pause, le soleil s’est excusé pour laisser la place à un bon crachin breton…Sans la lumière, la photo n’est rien.
Le 11 mars 1590, Saint-Malo proclame son indépendance au royaume de France et devient la République de Saint-Malo. L’épisode de quatre ans s’achèvera le 5 décembre 1594 avec la conversion au catholicisme du roi Henri IV, la ville revenant à l’issue de cette période dans le giron des rois de France.
C’est avec la découverte des Amériques et le développement des échanges commerciaux avec les Indes (premier navire négrier armé à Saint-Malo en 1669) que Saint-Malo prend son envol économique et s’enhardit considérablement. Les armateurs deviennent plus nombreux et des personnages de cette époque font la renommée de la ville. Jacques Cartier découvre et explore le Canada, les corsaires harcèlent les marines marchandes et militaires ennemies, tels Duguay-Trouin, puis un peu plus tard Surcouf. Le tourisme balnéaire commence très tôt (1er établissement de bains en 1838) ainsi que le tourisme littéraire et artistique avec la mise en place du tombeau de Chateaubriand sur l’îlot du Grand Bé, 10 ans avant la mort de l’écrivain.
Saint-Malo, 5ème port négrier français avec le départ d’environ 250 expéditions jusqu’en 1824. On estime à 80 000 le nombre d’esclaves transportés par les navires armés à Saint-Malo. Un des derniers armateurs à pratiquer le commerce triangulaire fut Robert Surcouf, alors même que cette activité fut interdite en 1815.
Durant la Seconde Guerre mondiale, Saint-Malo est fortifié par les Allemands. La forteresse Saint-Malo devient même comme toute la zone côtière d’accès restreint. A la libération en août 1944, les derniers allemands sont bombardés dans la cité intra-muros où, malgré des renseignements communiqués les alliés pensent à tort que se trouve une garnison…Ces bombardements et les incendies qu’ils déclenchent détruisent 80 % de la vieille ville. La reconstruction de la vieille ville se fait dans un style « historicisant » mais non « à l’identique ». Les remparts n’ayant pas été détruits, la ville est reconstruite au sein de cet espace. Volonté étant de conserver autant que possible à la cité historique sa silhouette traditionnelle, les nouveaux édifices doivent adopter le style ancien. Quelques constructions en nombre limité, mais indispensables, font l’objet d’une reconstruction « à l’identique » avec les vieilles pierres récupérées, numérotées.
Un Corsaire…Est une personne, l’armateur, le capitaine ou le membre de l’équipage d’un navire civil armé autorisée par une « lettre de course » à attaquer en temps de guerre, tout navire battant pavillon d’États ennemis, et particulièrement son trafic marchand, laissant à la flotte de guerre le soin de s’attaquer aux objectifs militaires. Les corsaires ne sont pas des Pirates puisqu’ils exercent leur activité selon les lois de la guerre, uniquement en temps de guerre et avec l’autorisation de leur gouvernement. Capturés, ils ont droit au statut de prisonnier de guerre. Cette forme de guerre navale est appelée « guerre de course ».
Le terme corsaire désigne le marin mais aussi le bateau. Il y avait peu de combats ou alors ils étaient très courts. La guerre à mort est une notion récente, la guerre d’extermination n’était pas dans la psychologie du temps mais est apparue lors de la Révolution française. La vie de marin était rude, personne n’éprouvait le besoin de rajouter d’autres souffrances à celles déjà vécues par le simple exercice du métier de marin. Cependant, la politique des pontons, ces navires désarmés dans lesquels les Britanniques parquaient leurs prisonniers dans un tel entassement que le taux de mortalité y était très élevé. A partir de la guerre de Sept Ans, les marins français engagent une lutte beaucoup plus acharnée, les évadés des pontons ayant retiré de leurs conditions de détention une haine de la Grande-Bretagne, sentiment quasi inconnu jusqu’alors. Lors de la prise d’un navire anglais, le capitaine de celui-ci toisa le célèbre corsaire français Surcouf et déclara…Vous les Français vous vous battez pour l’argent, nous les Anglais nous nous battons pour l’honneur. À cela, Surcouf répondit…Vous avez raison capitaine, chacun se bat pour ce qu’il n’a pas !
Les Pirates…existaient déjà dans l’Antiquité. Toutes les civilisations anciennes ayant possédé une marine l’ont connue, les Phéniciens comme les Mycéniens, la mer étant considérée comme un espace libre où règne la « loi du plus fort ». Lorsque les États deviennent plus puissants, à la piraterie s’ajoute la guerre de course. Jules César dut lui-même affronter la piraterie. Lors d’un voyage vers l’Orient entre les années 75 av. J.-C. et 74 av. J.-C., il fut capturé par ceux-ci, à hauteur de l’île de Pharmacuse, à proximité de la ville de Milet en Asie Mineure. Dès sa libération contre rançon, il entreprit de se venger. Après avoir réuni en toute hâte une flottille, il surprit et captura les pirates qu’il fit exécuter et, en partie, crucifier. Pompée se rendit célèbre en nettoyant la Méditerranée des pirates ciliciens. Les Vikings furent des pirates mais aussi des explorateurs, qui dévastèrent l’Europe occidentale de la fin du viiie au début du XIème siècle. Les Narentins sont des pirates slaves païens qui depuis leurs bases installées en actuelle Croatie, attaquèrent les navires marchands en mer Adriatique du ixe au xie siècle avant d’être éliminés par les Vénitiens11. En 928, les musulmans de Sicile recrutèrent ces pirates pour piller la Calabre, la Sardaigne et la Corse.
La Piraterie connaît son âge d’or dans deuxième moitié du 17ème Siècle, lorsque Français, Anglais et Hollandais attaquent les navires pleins d’or de la couronne espagnole. À partir de 1690, de nouveaux groupes opèrent dans l’océan Indien. Les pirates sont alors encouragés par les Anglais car ils rapportent de l’argent aux Antilles anglaises et en Angleterre. Mais ce n’est plus le cas à partir de 1700, où le commerce se mondialise. Entre 1716 et 1726 apparaît un mouvement pirate spontané, de 1 800 à 2 400 individus. Il n’a pas de soutien de la part de classes dirigeantes. Britanniques et Français vont coopérer pour le réduire, et ils pendront les pirates par centaines.
Véloroutes de France…
Comment trouver son chemin dans des régions que nous ne connaissons pas ? Depuis plusieurs années, départements et régions développent un réseau qui se veut adapté à la pratique du vélo. Malheureusement, il y a beaucoup de disparités dans l’organisation, l’entretien et le balisage des pistes. Pour s’y retrouver, nous avons acheté le livre des « Voies Vertes » qui regroupe et détaille 19 tracés différents au travers de la France. Après la « Vélodyssée » d’Hendaye à Roscoff qui passe tout près de chez nous à Lacanau, nous sommes actuellement sur la « Vélomaritime » celle de Roscoff à Dunkerque. Nous possédons également une carte plus classique pour parfois « sortir » des pistes et rouler sur des petites routes qui font tout le charme de la campagne Française. Il existe maintenant des routeurs GPS. Ce n’est pas notre choix. Nous préférons rouler la tête haute et avoir le droit de se tromper…
Le plus important c’est l’identification des pistes « Protégées » en vertes et celles qui sont « Partagées » avec les autres véhicules. La veille nous étudions le tracé du lendemain à l’aide des cartes détaillées du livre par secteur pour déterminer le kilométrage de la journée et la zone de recherche pour l’hébergement du lendemain. Dans les zones touristiques il faut parfois anticiper sur plusieurs jours. Ce ne sont que des prévisions…Souvent le relief, la qualité ou pas des pistes, le kilométrage sont les surprises journalières qui font le charme de ce voyage. Ci-dessous l’étape de demain de St Malo à Pontorson proche du Mont St Michel. Nous rentrons dans un secteur plus facile…Théoriquement…Vous pouvez également voir l’étendue du réseau en France et le nom des pistes.
A Suivre…