Nong Khai (thaï หนองคาย) est une ville de l’Isan au nord-est de la Thaïlande. Située sur la rive sud du Mékong, elle est frontalière avec le Laos, accessible par le pont de l’amitié lao-thaïlandaise au-dessus du Mékong. Elle n’est distante que de 20 km de la capitale du Laos, Vientiane. Elle est située sur la ligne de chemin de fer Bangkok-Vientiane, ligne en service depuis le 19 juillet 2024. Connue pour son emplacement privilégié sur le Mékong, proche de Vientiane, Nong Khai est le principal point d’entrée vers le Laos et attire chaque année beaucoup de visiteurs grâce à de nombreux lieux d’intérêt…Une bonne partie est piétonne comme la promenade au bord du fleuve. Nong Khai est typique de la culture de l’Isan qui prévaut dans le nord-est thaïlandais et dont le particularisme distingue la région du reste du pays. Reconnues pour leur bel esprit d’ouverture, la langue et la culture de l’Isan ont leurs racines en Thaïlande et au Laos. De nos jours, ceux qui la vivent au quotidien sont très fiers de son caractère singulier. Une majorité d’habitants parlent thaï et isan, un dialecte aussi proche du thaï que du lao. Beaucoup ont également des rudiments d’anglais, de vietnamien et de chinois. Nong Khai a joué un rôle majeur lors de révoltes des Jin Hor du Yunnan dans les années 1880. Puis elle passa sous contrôle français jusqu’en 1932 et on y trouve encore quelques exemples d’architecture française. Lors de la guerre du Vietnam, elle accueillit de nombreux immigrants laotiens, chinois et vietnamiens et s’enrichit de leur dynamisme et de leur diversité culturelle.
















Sur nos deux derniers jours à Nong Khai nous avons alterné entre la piscine de l’hotel et d’autres découvertes de la ville et ses alentours. Nous sommes ici loin du tourisme de masse, avec peu ou pas d’occidentaux excepté les nombreux couples mixtes vus à l’hotel. La ville est propre, la circulation fluide gràce à ses axes principaux surdimensionés hors ville. C’est l’hiver et la saison sèche…Partout l’herbe est brulée excepté les rizières qui longent en retrait des berges du Mékong. La vie est peu chère et les habitants sont souriants. Dimanche soir 26 janvier nous reprenons un train de nuit vers la capitale Bangkok tellement polluée que les transports en commun sont gratuits cette semaine pour participer aux festivitées du Nouvel an Chinois et dès le 30 janvier rejoindre l’île de Koh Chang par une navette…Mais c’est une autre histoire.

Le pont de l’amitié lao-thaïlandaise connu familièrement comme Mittaphap Bridge est un pont transfrontalier sur le Mékong, qui relie la province et la ville de Nong Khai en Thaïlande avec Vientiane au Laos. Long de 1 170 m, il est à la fois routier et ferroviaire. Bien qu’il comporte deux voies piétonnes de 1,5 m de large, il est interdit aux piétons et une navette de bus fonctionne entre les postes frontaliers laotiens et thaïlandais. Inauguré le 8 avril 1994, il est le premier pont sur le bas-cours du Mékong et le premier à traverser le fleuve entier. Auparavant la traversée se faisait par bac. Coût total 30 millions de dollars, financés par l’Australie au titre de l’aide internationale au Laos. Il a été construit par des compagnies australiennes désireuses de démontrer leur capacité à réaliser de grands travaux d’infrastructure en Asie du Sud-Est. Ce mélange d’aide au développement et de promotion commerciale a été critiqué par certaines ONG. Le pont, sur l’axe de circulation Kunming-Chiang Mai, a permis de désenclaver le pays, avec des conséquences contrastées. Du côté laotien, il est surnommé « pont du Sida », allusion à l’importance des activités de prostitution sur l’autre rive et c’est l’une des raisons des restrictions mises au passage des Thaïs, qui renvoient aussi, plus largement, aux craintes qu’entretient traditionnellement le « petit » Laos à l’égard des menées étrangères.
Il a deux voies routières de 3,5 m de large, le sens de circulation change côté laotien du pont…Les véhicules roulent à gauche sur le pont comme en Thaïlande (influence Royaume-Uni), tandis qu’ils roulent à droite au Laos ( Influence Française, ancienne puissance coloniale). Le changement est contrôlé par des feux de circulation. Une ligne de chemin de fer, à voie métrique, débute à la gare de Nong Khai et se prolonge jusqu’à la gare de Tha Nalaeng (en), au Laos. Il s’agit de la première liaison ferroviaire transfrontalière du Laos. En mars 2004, un accord a été signé entre les gouvernements laotiens et thaïlandais pour prolonger la voie jusqu’à Tha Nalaeng, à environ 3,5 km du pont. Le 22 février 2006, l’Agence française de développement a annoncé son accord pour le financement du prolongement de la ligne…Le gouvernement thaïlandais finance celle-ci jusqu’à Tha Nalaeng, tandis que le gouvernement français financera la seconde phase, qui la conduira jusqu’à Vientiane. Les travaux de la première phase ont débuté en 2007 et se sont achevés au printemps 2009. La ligne a été inaugurée le 5 mars. Il existe des projets pour la prolonger jusqu’en Chine. Depuis 2006, le Mékong est franchi par un deuxième pont de l’amitié lao-thaïlandaise entre Mukdahan et Savannakhet, et depuis 2011 par un troisième pont de l’amitié lao-thaïlandaise entre Nakhon Phanom et Thakhek. Un quatrième pont a été inauguré le 11 décembre 2013 au niveau de Houei Sai.





RHUM AGRICOLE EN ISSAN
Du Rhum en Thaïlande, étonnant !
La Distillerie se trouve à Nong khai, au nord Est de la Thaïlande, tout proche de la frontière du Laos et sa capitale Ventiane. Créé par David un Français en 2013 qui travaille sur ces propres terres et noue des partenariats durables avec des producteurs locaux situés à proximité immédiate, une belle réussite avec un parcours de combattant pour obtenir un permis afin de produire de l’alcool. Il faut savoir que la loi en Thaïlande ne permet pas d’embouteiller un alcool avec un taux d’alcool supérieur à 40% mais après 2 années de démarches et de patience, il a reçu son autorisation à produire de l’alcool. Il est aussi implanté à Koh Samui.


La canne à sucre est livrée fraîchement coupée la journée même à la distillerie. Elle est nettoyée et préparée à la main pour ensuite être pressée et fermentée. Le rhum Issan est fabriqué de manière artisanale, ce qui a pour effet de créer des emplois en plus de renforcer la qualité du produit. Cette distillerie cherche à faire naître en Thaïlande l’esprit du Rhum Agricole par le respect des modes de production traditionnels tels qu’ils existent dans les Caraïbes tout en développant une approche aromatique singulière à la Canne à sucre de la Terre de cette région. Le Vesou (le moût extrait de la canne) est ensuite distillé dans un alambic à colonne traditionnel en cuivre dans un mode de distillation lente privilégiant la préservation des arômes, au détriment du rendement alcoolique. Une recherche de qualité et de développement aromatique, associé à une politique de développement durable reconnue dès son lancement par une médaille d’argent au concours IWS de Hong Kong en 2014 et de 2 médailles, dont une d’Or, au Rhum Festival Paris 2015. Un rhum élaboré à partir de jus frais de canne à sucre, ce rhum produit par la distillerie Issan développe une palette aromatique aussi bien olfactive que gustative singulière et riche.







VAT PRO CHAIL
Le plus célèbre Vat de la ville



On raconte que Nong Khai est la ville qui possède le plus de temples par habitants de toute l’Asie du Sud-Est…Le centre-ville compte à lui seul trente-trois wats. Le Wat Pho Chai วัดโพธิ์ชัย abrite la statue de Phra Luang Phor Phra Sai พระใส une des statues de Bouddha enlevée par le futur Rama Ier lors du sac de Vientiane en 1778 à la même époque que le Bouddha d’émeraude.
Avant de quitter Nong Khai dans quelques heures, direction le Wat PHO CHAIL et à pied à six heures du matin, pour une heure de marche…Ce qui semble assez inhabituel ici car tout le monde se déplace en scooter ou bien voiture. Sur notre retour toujours à pied, j’imaginais le moment ou un Thai allait descendre de son véhicule motorisé pour nous prendre en photo…


A notre approche nous entendons les voix à l’unissons des moines qui célèbrent une cérémonie avec des invités…payants ? Nous ne verrons pas de près les peintures célèbres des murs interieurs mais c’est toujour un moment particulier que d’écouter les moiner Bouddhistes dérouler des longs chants.



PARC AUX STATUES FANTASTIQUES

BUNLEUA SULILAT 7/06/1932 – 10/08/1996
Mystique thaïlandais/isan/lao, créateur de mythes, chef de culte spirituel et artiste sculpteur. Il est à l’origine de la création de deux parcs à thème religieux présentant des sculptures fantastiques géantes en béton sur les rives du Mékong, près de la frontière entre la Thaïlande et le Laos avec le parc du Bouddha du côté lao à 25 km au sud-est de Vientiane, et Sala Keoku ศาลาแก้วกู่ du côté thaï à 3 km à l’est de Nong Khai.



Il est né en 1932, septième de huit enfants, dans une famille de la province de Nong Khai, en Thaïlande. Selon une légende, alors qu’il était jeune homme, il est tombé dans une grotte et a ainsi rencontré l’ermite Keoku, son mentor spirituel, qui a donné son nom à Sala Keoku (la salle de Keoku). Après avoir terminé son apprentissage avec Keoku, Sulilat se lança dans la sculpture monumentale et procéda à la construction en 1958 de son premier jardin de sculptures en béton, le parc du Bouddha, près de Vientiane, au Laos. Inquiet du climat politique au Laos après la révolution communiste de 1975, Sulilat traversa le Mékong en fuyant vers la Thaïlande. En 1978, il commença la construction d’un nouveau jardin de sculptures, Sala Keoku, situé de l’autre côté de la rivière, en face de l’ancien jardin. La personnalité excentrique et captivante de Sulilat et le syncrétisme de bouddhisme et d’hindouisme qu’il professait ont exercé un grand attrait sur certains habitants, et Sala Keoku est devenu une sorte de siège de secte religieuse.
Le titre de Luang Pu habituellement réservé aux moines fut appliqué à Sulilat, qui était techniquement un laïc. Les deux parcs ont été construits avec du béton donné par des centaines d’enthousiastes non qualifiés travaillant sans rémunération. Certains habitants de la région considéraient Sulilat comme un fou. ans Dses dernières années, Sulilat a été victime d’une chute de l’une de ses sculptures géantes. Par la suite, sa santé s’est détériorée, et il est mort en 1996. Son corps momifié a été enterré au 3e étage du pavillon Sala Keoku.




Les jardins de sculptures de Sulilat s’appuient sur la riche tradition d’art religieux de la région. Ce qui les distingue, ce sont leur nombre plus de 200 pour le parc du Bouddha, leurs dimensions physiques inhabituellement grandes…Jusqu’à une vingtaine de mètres de haut, rendues possibles par l’utilisation de matériaux de construction modernes, leur fantaisie artistique hautement individualisée et même excentrique et leurs références contemporaines sporadiques. Ayant été érigés par une main-d’œuvre non qualifiée, les jardins présentent de beaux spécimens d’art naïf et d’art brut, et ils possèdent certainement la spontanéité et le sens de l’émerveillement enfantins caractéristiques. Pourtant, une fois encore, l’échelle monumentale des projets et la nature organisée, communautaire et à long terme de la construction sont tout à fait remarquables dans le domaine de l’art brut.



Le béton aurait été choisi par Sulilat comme le matériau le moins cher et le plus accessible pour ses œuvres d’art. Il existe un grand nombre d’usines de ciment sur la rive laotienne du Mékong. Les statues ont été conçues par Sulilat lui-même, puis construites en utilisant du béton non peint renforcé par du métal. Les plus grandes installations reposent sur des structures de soutien en briques à l’intérieur.



La nature didactique de la vision de Sulilat trouve son expression la plus détaillée dans les représentations de la roue de l’existence karmique présentes dans ses deux jardins. La version de Sala Keoku est la plus élaborée des deux. Mélangeant des figures traditionnelles et contemporaines disposées en cercle, elle révèle la progression humaine de la naissance à la mort, qui revient à sa propre origine. La composition culmine lorsqu’un jeune homme franchit la clôture qui entoure l’ensemble de l’installation pour devenir une statue de Bouddha de l’autre côté.bÉvoquant un syncrétisme inspiré par le bouddhisme et l’hindouisme, des Bouddhas, des déesses souvent armées, des serpents nâga et toutes sortes d’hybrides mi-humain, mi-animal dominent le paysage.





A SUIVRE…
Dernier tour en scoot…Dernières heures à la piscine…
Avant notre retour en train de nuit pour Bangkok…






