Stephen Chbosky Né le 25 janvier 1970 à Pittsburgh en Pennsylvanie, est un écrivain, réalisateur, producteur, scénariste et écrivain américain. Connu par son roman Le Monde de Charlie, d’abord publié sous le titre Pas raccord, qui en est à sa vingtième réédition. Il a été vendu à plus d’un million d’exemplaires, traduit en sept langues et édité en Europe, en Amérique du Sud et en Asie. Chbosky a écrit et réalisé son premier long métrage à 23 ans qui a été présenté en compétition au Festival de Sundance. Il réalise en 2012 l’adaptation de son roman sous le titre Le Monde de Charlie (The Perks of Being a Wallflower).
ACTEUR NOUVELLE GÉNÉRATION
LOGAN LERMAN 20 ANS EN 2012
EZRA MILLER 20 ANS EN 2012
VIE PRIVÉ AUSSI AGITÉ QU’IL N’EST DANS LE FILM
EMMA WATSON 22 ANS EN 2012
CONNUE MONDIALEMENT A 11 ANS AVEC HERMIONE DANS HARRY POTTER CHOISIE PARMI 35000 CANDIDATE. UNE TETE BIEN FAITE ETUDE UNIVERSITAIRE EN PARALLELE
LES CINÉASTES SONT TOUJOURS FASCINÉ PAR CETTE PÉRIODE DE LA VIE AVEC LE PARCOURS INITIATIQUE – SES CODES – LES LIEUX ÉCOLES / CHAMBRE / CAFÉ / LA RUE ; PREMIÈRE FOIS…/VOITURE/ TELEPHONE. DES FILMS DU PLUS JOYEUX AU PLUS DÉSESPÉRÉ
1955 LA FUREUR DE VIVRE J.DEAN / TROIS FILMS ET AUCUN SORTI AVANT SA MORT
1959 LES 400 COUPS / TRUFFAUT – LEAUD UN DUO MYTHIQUE
1973 AMERICAN GRAFFITY / G.LUCAS AVANT LA GUERRE DES ÉTOILES
1976 CARRIE AU BAL DU DIABLE – BRIAN DE PALMA / UNE VRAIE REVELATION
1978 GREASE – JOHN TRAVOLTA – PREMIER FILM D’UNE GRANDE CARRIERE JOHN TRAVOLTA
1980 FAME – ALAN PARKER – AVANT QUE TOUT LE MONDE CHANTE
1983 RUSTY JAMES COPPOLLA / 1989 LE CERCLE DES POETE DISPARU
POUR SE LAISSER PORTER PAR LA MUSIQUE
1994 LE PÉRIL JEUNE – C.KLAPISH / JOYEUX ET NOSTALGIQUE A LA FOIS…
1995 LA HAINE – M.KASSOVITZ / DIRECT ! INTENSE !
2008 INTO THE WILD – SEAN PENN / 2000 VIRGIN SUICIDE – SOFIA COPPOLA
2003 ELEPHANT – GUS VAN SANT POUR TROIS TERRIBLES HISTOIRES VRAIES
2014 MOMMY – XAVIER DOLAN / SON PLUS BEAU FILM
LE MONDE PERDU par Marianne Fernandez
En adaptant son propre roman, gros succès aux États-Unis, Stephen Chbosky en reproduit les erreurs. Pire, il les envenime, faisant de l’histoire de son protagoniste un mélo formaté censé émouvoir tout un chacun en lui rappelant son adolescence. Parasité par une histoire d’amour kitsch et un anticonformisme poseur, Le Monde de Charlie n’exploite jamais ses rares moments de subtilité et se perd dans un pot-pourri artificiel. Best-seller aux États-Unis, le roman The Perks of Being a Wallflower de Stephen Chbosky met en scène Charlie, un adolescent torturé, solitaire, sensible mais cool et intelligent…Le prototype de l’ado. C’est le début du lycée. Son meilleur ami s’est suicidé et Charlie est seul au monde bientôt accepté, toutefois, par une bande de seniors soudés avec lesquels il va passer l’année. Ce roman épistolaire (l’intrigue est racontée par Charlie, écrivant des lettres à un inconnu auquel il se confie) travaille scolairement le motif de la marginalité toujours associée, dans l’imaginaire collectif, à l’adolescence son intrigue se conforme à l’image de la jeunesse telle qu’elle est marketée par le monde de l’Entertainment. Convenu, jouant constamment sur les sentiments, le roman de Chbosky fait toutefois preuve d’une relative qualité narrative dans sa maîtrise du non-dit. Si on ne peut pas vraiment parler de subtilité, reste que la démarche attise une certaine curiosité. En adaptant son propre roman à succès Stephen Chbosky, ancien étudiant en écriture cinématographique, transpose exactement à l’écran ses procédés littéraires. Ainsi la légère sensibilité du récit se retrouve, identique, dans Le Monde de Charlie : dans une série de silences, voire d’ellipses, qui tranchent avec la pesanteur que généralise le métrage. Cette relative subtilité est cela dit plus curieuse qu’affirmée et réussie, tant le reste du film érige les idiosyncrasies de l’adolescence en emblèmes de l’anticonformisme cool et vendeur. Ces silences apparaissent alors plus comme des faiblesses, des refus timides, que de véritables choix narratifs.
Quoi de plus logique que de recruter pour cela un casting à l’image de cette thématique : l’ami de Charlie est joué par un acteur rebelle en vogue, Ezra Miller, toutefois assez juste et réservé. Pour satisfaire tout le monde et pour le versant romantique de l’intrigue, on trouve aussi une actrice qui a la cote auprès des jeunes (Emma Watson), parfois entourée d’un filtre façon Instagram qui achève de ridiculiser son personnage. Le Monde de Charlie, ainsi, n’est le monde de personne : à trop vouloir rappeler le roman, à trop vouloir jouer la carte de la sincérité comme de l’anticonformisme, Chbosky noie son intrigue sous un flot de références, de clins d’œil, de passages obligés censés satisfaire tout le monde – pour que chacun, semble nous dire chaque scène, retrouve à l’écran le souvenir de son adolescence. Le film n’en est donc qu’une image aseptisée ; traversée ponctuellement par de vagues indices d’élégance narrative. Ces légers et surprenants sursauts ne sont que des silences : ce sont les thèmes lourds de l’intrigue (suicide, viol, dépression) que le scénario contourne (ellipses, hors-champs). S’agit-il vraiment de subtilité – ou bien plutôt de dérobades pour éviter de se coller, enfin, aux taches de l’adolescence ? On sent que Le Monde de Charlie se place plus nettement dans la lignée de Juno ou Ghost World, banalisant et uniformisant l’anticonformisme, la souffrance cool, l’indépendance factice et formatée.
C’EST UNE USINE OU L’ON FABRIQUE 17 FILMS SUR UNE IDÉE QUI NE VAUT MÊME PAS UN COURT MÉTRAGE…