Innocentes ?

Anne Fontaine, 58 ans et 40 ans de carrière-16 long métrages réalisés avec des scénarios toujours écrits en duo. A 20 ans elle débute comme actrice sur quelques films, mais c’est la réalisation qui la passionne. En 2016 elle s’investie totalement dans l’écriture, la production et toutes les étapes de la réalisation de son film. Une histoire vraie et dure vécue par des religieuses polonaises à la fin de la 2ème guerre Mondiale. Le scénario est tiré du journal intime découvert par une jeune médecin française de la Croix-Rouge en 45 dans un couvent laissé à l’abandon. Pour préparer le film, Anne Fontaine, croyante mais non pratiquante, a effectué deux retraites dans des couvents de bénédictines. La directrice de la photographie sur le film, avait déjà travaillé sur un film religieux Des hommes et des dieux, de Xavier Beauvois.

 

 

 

 

ANNE FONTAINE Son premier film en 1993 Les histoires d’amour finissent mal en général obtient le prix Jean Vigo. Sa de réalisatrice était lancée. 1997 Nettoyage à sec Un thriller orienté sur la psychologie des personnages. 2001 Comment j’ai tué mon père avec Ch.Berling et M.Bouquet César Meilleur acteur. Depuis ce film elle réalise un film tous les 2 ans et parfois tous les ans ce qui est remarquable et montre sa capacité de travail et son savoir faire pour trouver les financements. Un réalisateur Français sur 2 ne fait pas de deuxième film…

2003 Nathalie Triangle amoureux Ardant & Béart & Depardieu.

2005 Entre ses mains Duo Isabelle Carré et le terrible Benoît Poelvoorde.

2006 Nouvelle chance Avec Danielle Darrieux.

2008 La fille de Monaco Un Fabrice Luchini en grande forme.

2009 Coco avant Chanel Avec Audrey Tautou.

2011 Mon pire cauchemar Huppert & Poelvoorde.

2013 Perfect Mothers Naomi Watts et Robin Wright.

2014 Gemma Bovary Histoire douce et jubilatoire portée par Fabrice Luchini.

2015 Marvin ou la belle éducation

2019 Blanche comme Neige

2020 Police

2021 Présidents

 

 

 

Vincent Macaigne 40 ans 16 ans de carrière – 40 films à son actif. s’intéresse très jeune au théâtre. Conservatoire national supérieur d’Art dramatique de Paris en 1999. Acteur multiforme du cinéma français, partout et pourtant inconnu du grand public, il est le comédien du « jeune cinéma français » trentenaire, fauché mais hyperactif. Réalisateur, Metteur en scène de théâtre, Acteur et Scénariste, sa carrière s’affiche sur tous les fronts de Chaillot à Cannes, on le retrouve présent, pour des rôles ou des adaptations souvent des plus audacieuses. Son “Idiot!” (2009), librement inspiré du roman de Dostoïevski, ou “Au moins j’aurai laissé un beau cadavre” (2011), d’après Hamlet, constituent son meilleur bagage théâtral. Au cinéma, il est partout à la fois ! Depuis 2013, en 4 ans il tourne dans une quinzaine de films et joue de sa calvitie précoce et de son phrasé tout en douceur et malgré tout gouailleur. En 2017 son rôle dans le sens de la fête le fait connaître et il semblerait ne pas vouloir baisser de rythme à la lecture des prochaines sorties au cinéma et un théâtre qui continue à le demander.

 

Lou de Laâge   Bordelaise, elle débute en 2011 au cinéma et 5 films plus tard en 2014 elle obtient son premier rôle principal dans « Respire » de Mélanie Laurent. Elle sera dans le prochain film d’Anne Fontaine « Blanche comme neige ». Depuis 2012 elle est présente chaque année dans une pièce de théâtre. C’est la nouvelle génération de comédienne.

 

 

Dans le secret des couvents…Les réalisateurs sont fascinés par ce lieu fermé, isolé du monde extérieur ce qui rend les intrigues plus intenses, lieu idéal pour cacher de terribles et lourds secrets…Les sentiments, les émotions des sœurs s’en trouvent exacerbés. Souvent une relation de dominante/dominée s’installe, entre la « Mère supérieure » et les sœurs. Le couvent par son architecture, ses habits religieux, ses pratiques, montre un dépouillement et de l’ascétisme. 4 films à vous présenter.

 

 

 

 

 

La Religieuse du roman anticlérical de Diderot. La version Jacques Rivette en 1966 marquée par des scandales, de la censure pendant des années dénonce les pratiques abusives de l’église à l’égard de certaines religieuses. Le film est construit, en 2 parties égales, qui mettent en lumière toutes les formes de harcèlements moraux, physiques et sexuels infligés par des mères supérieures. Anna Karina est remarquable dans sa révolte, sa folie, ses hésitations et ses peurs. Le regard sur la vie au couvent est sans concessions. Le lieu est hostile, la discipline, les sanctions y sont des plus cruelles.

 

 

 

 

 

La Religieuse Version Guillaume Nicloux en 2013, 50 ans après montre à partir d’une même œuvre littéraire, que les interprétations et la narration peuvent être différentes. Le réalisateur respecte l’austérité du couvent mais avec un parti pris esthétique plus marqué. Isabelle Huppert en « Mère supérieure » est dévorée de passion… On retrouve la scène centrale qui confronte le « Père » et Suzanne dans un interrogatoire mettant à jour les fautes et la cruauté de la Mère supérieure. Tout comme Anna Karina, la jeune actrice qui interprète Suzanne est d’une grande justesse.

 

 

 

 

 

Thérèse d’Alain Cavalier en 1986 prix du jury Cannes 86 et multi césarisé reste un film référence sur la vie monacale. Un personnage traversé par les doutes et hésitations ainsi qu’un quotidien dur, fait d’abnégations, et de souffrances. L’austérité des lieux grâce à une absence complète de décors en arrière-plan accentue cette sensation. Avec beaucoup d’esthétisme et des plans incroyablement beaux dans le dénuement, Alain Cavalier a su magnifier un dépouillement porté à l’extrême. 

 

 

 

 

 

 

Magdalene Sisters Lion d’or à la Mostra de Venise 2002.Peter Mullan le réalisateur dénonce les mauvais traitements sur des jeunes filles au sein des couvents Irlandais au 19ème Siècle. Il raconte les destins croisés de trois jeunes filles irlandaises au sein d’un couvent dont la Mère supérieure use et abuse d’une discipline de fer envers ses occupantes. Considérées comme des « dépravées » à remettre dans le « droit chemin ». Tâches ingrates, humiliations et punitions corporelles des plus sévères sont le lot quotidien de ces jeunes filles, sous la houlette d’une Sœur Bridget dont l’inhumanité n’est pas sans rappeler, malgré un tout autre sujet, la poigne de fer de Miss Pratched dans Vol au dessus d’un nid de coucou. 

 

 

 

 

Pour finir une note plus gaie pour vous laisser avec un portrait moins sombre des couvents et des sœurs. Deux histoires vraies en deux films réjouissants et musicaux Passion Augustine 2015 Film Canadien réalisé par Léa Pool, Sœur sourire 2008 Une sœur chanteuse et 2 millions de disques vendus.