L’éternel ! “Roi” Pelé…

Pelé occupe un statut unique dans l’histoire du football. à la fois de premier grand joueur moderne et d’ambassadeur intouchable de son sport, qu’il en est devenu indissociable. Pelé c’est le football. Une entité reine, indiscutable mais quasiment réduite à l’idée de concept, dont on aurait enlevé toute possibilité d’incarnation. Tellement au centre, tellement évident, qu’on a cessé de le voir.

 

 

 

 

Si Pelé fait partie intégrante de l’histoire du football c’est qu’il est à la fois l’acteur et le témoin de son évolution. À lui seul, il fait la liaison entre l’ère classique et l’ère moderne. Un passage de relais parfaitement révélé par les premières images de matchs du documentaire. Lorsque le joueur fait ses premiers pas dans son club de Santos puis en sélection brésilienne à la Coupe du monde 1958, le football est un tout autre sport. Autant dans la façon dont il est joué que dans la façon dont il est filmé. Pelé a beau surclasser tous les joueurs, être capable à lui seul de faire basculer l’issue d’un match, quelque chose dans ces images d’époque résiste à l’émotion. Réduit à sa nature archaïque, le langage du sport comme le langage de sa représentation demeurent aujourd’hui quasiment incompréhensibles pour un spectateur de football moderne. Pelé était alors déjà un génie, c’est certain, mais le génie d’un autre sport.

 

 

 

 

Et puis arrive la Coupe du Monde au Mexique de 1970. Quatre ans après la déroute de son équipe dans la compétition, dans un contexte sportif et politique extrêmement tendu…Le président Médici l’oblige à participer au tournoi…Pelé et ses coéquipiers doivent faire face à un nouveau football développé par les clubs européens et basé sur un jeu beaucoup plus athlétique et fermé. Déjouant tous les pronostics, l’équipe brésilienne adapte son type de jeu et porté par un Pelé touché par la grâce, remporte la Coupe du Monde. C’est la naissance du football moderne. Cette émotion est décuplée par la nature des images.​​​​ Pour la première fois, une Coupe du Monde est diffusée en couleurs sur les téléviseurs et ses sublimes teintes dignes du Technicolor, tandis que sur le terrain les caméras multiplient les angles de vue…On rejoue les actions importantes au ralenti. Là encore, toute une histoire du classique vers le moderne. On le sait, le football n’est qu’affaire d’images. Ce qui reste d’une action ou d’un geste historique, ce n’est pas sa perception en direct dans le stade mais sa diffusion par un écran de télévision, pour ensuite donner la possibilité de le revoir indéfiniment. Le génie de Pelé ce n’est pas seulement d’avoir bien joué au football mais de l’avoir fait exactement au moment où il le fallait, à cet instant précis où l’histoire du football et des images était prête à recevoir sa légende.

 

 

 

 

Edson Arantes do Nascimento le  « Roi Pelé »

 

Né le 23 octobre 1940 à Rio de Janeiro. Enfant très énergique, il accompagne très jeune son père lors des entraînements de football. C’est sur ces terrains qu’il aurait alors acquis ce surnom de Pelé, qui le suivra toute sa vie. Il ne fallut que peu de temps pour que son talent hors du commun soit remarqué. Il intégra ainsi, à l’âge de treize ans, l’équipe du Bauru AC, au sein de laquelle il resta jusqu’en 1956, où il intègrera le Santos FC. Deux ans plus tard, en 1958, Pelé se fait connaître mondialement à l’occasion de sa première Coupe du monde. Pelé a très rapidement acquis une réputation de joueur exceptionnel au Brésil. Il fut ainsi choisi pour la sélection nationale brésilienne à l’âge de 16 ans, afin de participer à la Coupe du monde de 1958. Cet événement permettra la révélation de ce joueur comme un véritable petit prodige. Blessé à quelques jours de la compétition, il ne participa pas aux deux premiers matchs de la sélection brésilienne. Toutefois, il fut titularisé pour le reste de la compétition. Un choix qui s’avéra des plus judicieux pour son équipe. En effet, Pelé marqua un but décisif en quarts de finale contre le Pays de Galles, avant d’humilier la France en demi-finale, en lui mettant trois buts. Lors de la finale contre la Suède, il marquera encore deux buts (sur cinq au total), inscrivant un total de six buts en l’espace de seulement trois rencontres. Pelé devint ainsi, à seulement 17 ans, le plus jeune vainqueur de la Coupe du monde de football.

 

Il obtint son second titre en 1962, parvenant à le préserver 4 ans après le premier, malgré une blessure qui ne lui permettra pas de briller sur le terrain. Toutefois, une autre déconvenue l’attendait pour la Coupe du monde qui allait suivre, en 1966…Lors de la Coupe du monde de 1966, Pelé est déjà une véritable star du football. Un statut qui n’est pas sans lui attirer quelques ennuis sur le terrain. En effet, ses adversaires sont conscients du danger qu’il représente lors des matchs. La Coupe du monde de 1966 verra ainsi de très nombreuses agressions durant les matchs avec tacles, bousculades brutales…à l’encontre de Pelé, lui causant diverses blessures. Le tout, sans que cela ne soit vraiment sanctionné par le corps arbitral. A ça s’ajouta un autre problème, venant de son propre club, le Santos FC. En effet, les dirigeants du club souhaitaient à l’époque mettre ce joueur vedette le plus possible en avant, lui faisant jouer un maximum de matchs. Pelé n’a que peu de temps de récupération, favorisant les blessures.

 

 

 

 

Enfin, la suffisance de l’équipe brésilienne en 1966 acheva de sceller son destin lors de cette Coupe du monde. Après deux victoires consécutives, le Brésil est persuadé qu’un nouveau titre l’attend cette année-là. Malheureusement pour l’équipe, celle-ci ne parviendra même pas à passer les matchs de poules…Cette humiliation sera cependant rattrapée en 1970. Troisième et dernière Coupe du monde pour le « Roi Pelé », celui-ci joua un rôle décisif pour la victoire. On se rappelle notamment des trois buts inscrits lors de la finale contre l’Italie. Ce rendez-vous scella la carrière du monarque du football en Coupe du monde. Il est à noter qu’outre ses exploits, cet événement fut la première Coupe du monde à être retransmise à la télévision en couleur. Il fallait bien cela pour profiter du talent de Pelé avant qu’il ne tire sa révérence de l’événement.

 

 

 

 

Il est des légendes qui ne meurent jamais. Pelé, mort le 29 décembre 2022 à l’âge de 82 ans, à l’hôpital Albert-Einstein de São Paulo où il avait été admis lundi dernier une infection respiratoire, restera pour toujours le plus grand joueur de tous les temps, celui qui a «inventé» le football à la télévision, qui en a fait le sport numéro 1 par ses buts, ses feintes et ses gestes de génie. Et bien sûr son incroyable palmarès. Pelé a ainsi mené le Brésil au sommet du football mondial en remportant trois Coupes du monde (1958, 1962 et 1970) ne cherchez pas, cet exploit statistique reste unique. Né Edson Arantes do Nascimentoà Três Corações dans l’État du Minas Gerais, au nord de Rio de Janeiro, le 23 octobre 1940, il intègre le prestigieux club de Santos à l’âge de 16 ans. Ses qualités techniques et athlétiques lui permettent de marquer de nombreux buts. A 17 ans seulement, il est sélectionné au sein de l’équipe nationale du Brésil pour la Coupe du monde 1958 qui se dispute en Suède. Blessé au début de la compétition, Pelé explose à partir des quarts de finale et inscrit six buts dont trois face à la France en demi-finale et un sublime en finale face à la Suède. Le Brésil remporte sa première Coupe du monde, Pelé devient une star. Quatre plus tard, au Chili, la sélection auriverde conserve son titre mais Pelé, blessé, ne dispute que les deux premières rencontres de la compétition. La Coupe du monde 1966 est un calvaire. Pris pour cible par les défenseurs adverses, il assiste impuissant à l’élimination prématurée du Brésil battu par le Portugal d’Eusebio en phase de poule.

 

La Coupe du monde 1970 va être son chef d’oeuvre…De l’art. Comme après lui Michel Platini à l’Euro 1984, Diego Maradona à la Coupe du monde 1986 ou Lionel Messi lors du Mondial 2022, il va toucher au sublime tout au long de la compétition, inscrivant quatre buts et réalisant dix passes décisives, dont cette offrande qui fera le tour du monde. La suite de sa carrière sera comme la tournée d’adieu de rock-star, d’abord dans son pays puis aux Etats-Unis quand il porte le maillot du Cosmos de New York qu’il emmène au sommet du «soccer» en 1977. A 37 ans, après un dernier match entre le Cosmos de New York et son club de coeur de Santos, il prend sa retraite en larmes. Il aura marqué 1303 buts en 1392 matches et 77 buts en 92 sélections internationales…Après sa carrière, Pelé s’engagera pour les autres. Ambassadeur pour l’ONU et l’Unesco, ministre des Sports du Brésil entre 1995 et 1998, il recevra de nombreuses récompenses honorifiques dont le prix d’athlète du 20e siècle par le CIO alors même qu’il n’a jamais disputé les Jeux olympiques, confirmant là qu’il était plus qu’un simple footballeur.

 

Une légende.



 

 

Des dates clés…

 

7 septembre 1956……Dispute son premier match avec le Santos FC, où il marque son premier but,

29 juin 1958…………..Devient champion du monde à seulement 17 ans,

19 novembre 1969…. Inscrit le 1000e but de sa carrière,

21 juin 1970…………..Marque son 100e but au sein de l’équipe du Brésil, sur la finale de la Coupe du monde 

11 juin 1975…………..Signe un contrat avec le club Cosmos de New York,

1er octobre 1977……..Pelé prend définitivement sa retraite de footballeur.