Difficile d’évoquer Amorgos sans le film « Le Grand Bleu » de Luc Besson tourné sur l’île en 1987 et présenté à Cannes le 11 Mai 1988. Ce film librement inspiré des vies de Jacques Mayol et Enzo Maiorca, célèbres champions de plongée en apnée, ainsi que de la propre enfance de Luc Besson. L’île est célèbre pour son monastère de Chozoviótissa*, il est le plus ancien monastère des Cyclades et l’un des plus anciens de Grèce. Plusieurs scènes sont tournées en 1987 à Chóra et au pied du monastère.
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Des parents instructeurs de plongée, une enfance passée entre la Grèce et la Croatie, un amour indéfectible pour les profondeurs…Son film est le plus intime, une véritable madeleine de Proust pour celui qui, avant d’être victime d’un terrible accident, explorait à l’envi les mondes sous-marins. Si le cinéaste a choisi de mettre en scène la vie de Jacques Mayol, c’est qu’il est fasciné, depuis l’enfance, par l’apnéiste français. Luc Besson rêvait de ce film depuis l’adolescence. Après LE DERNIER COMBAT en 1983 son premier et SUBWAY en 1985, le troisième long-métrage du cinéaste est très attendu…
Je me rappelle qu’il y avait des personnes qui se levaient et quittaient la salle avant la fin du film. Il y a eu des réactions violentes… J’ai 28 ans, je n’ai fait que trois films, je suis un bambin dans le cinéma, j’apprends mon métier. Il ne faut pas que les critiques, qui ont parfois plus de 50 ans, me tapent dessus.
Lundi 19 Septembre 2022…Amorgós est la plus orientale des Cyclades. Elle dispose de deux ports sur sa côte ouest avec Katapola au centre et Órmos Aighiális au nord. Chóra la “Capitale” est situé à 320 m d’altitude. L’île est divisée en trois pôles regroupant plusieurs villages. L’île est célèbre pour son monastère de Chozoviótissa accroché à la falaise.
Amorgós s’étend sur 121 km2 et compte 112 km de côtes. Elle fait 33 km de long sur une moyenne de 2 à 6 km de large. Sur toute sa longueur, l’île est traversée par une chaîne de montagnes qui descend abruptement dans la mer le long de la côte sud-est. Le mont Krikellos, situé à l’est d’Aighiali, culmine à 821 m. Elle se situe à 138 milles marins du Pirée (256 km). Sa population s’élevait à 1 973 habitants (en 2011).
Amorgós n’est plus autosuffisante en eau. L’approvisionnement se fait par bateau-citerne, pour un coût moyen de 8,30 € le mètre-cube…Avec comme en France, des toilettes connectées au réseau d’eau potable…
Au nord de l’île, entre Hora et Aegiali, l’îlot longiligne et désertique de Nikouria long de 4 kms. Le long de la route entre KATAPOLA et EGIALI les chèvres déambulent librement sur la façade rocheuse.
Randonnée A/R de 5 heures vers l’église de Stavros, nous comprenons pourquoi les ânes sont aussi présent. Avec eux, les éleveurs montent dans la montagne par des sentiers pentus et rocailleux la nourriture pour leurs troupeaux. Unique moyen pour y accéder. Derniers témoins des activitées ancestrales aujourd’hui remplacées par un tourisme de masse qui questionne sur l’avenir de ces îles dans les prochaines années…
MARCHE DU DIEU DES BERGERS
Les habitants de Langada se servent quotidiennement de ce sentier, pour leurs activités agricoles et d’élevage. Le monastère byzantin de Théologos, déserté, on y célèbre cependant deux grandes fêtes annuelles, ouvertes à tous, le 26 septembre et le 8 mars. Le chemin qui rejoint ensuite l’église de Stavros fut tracé dans les années 30 par les ouvriers de la mine de Bauxite. Ces ouvriers, habitants de Tholaria et Langada faisaient la navette tous les jours. Cette mine était située environ 700m plus bas que l’église. L’église de Stavros se trouve entre le mont Krikelios point culminant de l’île, à 800m et le mont Papas. Le 14 septembre de chaque année une grande fête de l’Eglise y est organisée.
Une marche qui se termine par un sentier accroché à la falaise qui surplombe la mer…VERTIGINEUX ! avant d’atteindre l’église de Stavros. Sentier qu’il faudra reprendre pour rentrer…
Amorgós est habitée dès le Néolithique. La période protocycladique, entre 3000 et 2000 avant notre ère, est l’âge d’or de l’île. Une douzaine d’acropoles avec palais et nécropoles ont été identifiées. Surtout, Amorgós produit alors de très nombreuses idoles cycladiques, donnant leurs noms à deux variétés de statues du type « canonique », celles de Kapsala et de Dokathismata.
Sur cette partie de montagne et sur d’autres endroits de la vallée moins pentue, il y a une multitude de murs de pierres pour la plupart en partie écroulés mais aussi d’incroyables terrasses encore présentes mais pour la plupart à l’abandon. Ici, les murs sont encore utilisés certainement comme par leurs ancètres pour parquer leurs chèvres et moutons. Il faut imaginer l’importance de la population dans les périodes évoquées pour monter ces murs de pierres et terrasses à la seule force des bras.
Les anciens moulins sur les hauteurs de Chora témoignent d’une époque révolue, celle de l’importante vie agricole d’Amorgos et d’autres îles des Cyclades. Les hommes ont su mettre à profit le climat particulier de ces îles, avec un vent très présent comme le Meltem en parsemant leurs crêtes de nombreux moulins. Pour l’huile d’olive, mais aussi pour les céréales, les Cyclades véritables greniers à céréales à travers les âges. Sur les pentes arides surplombant Chora à Amorgos, on en dénombre plus d’une dizaine.
Avant de quitter l’île d’AMORGOS, dernières images avec un coucher de soleil tous les soirs que nous attendions dans l’axe de notre village et port d’Agieli.
à Suivre…