Dernière étape de notre parcours avec deux nuits aux îles de la Maddalena en Sardaigne,…
Prendre le ferry au port de Palau. Il y en a toutes les 20 minutes et inutile de réserver à l’avance. Seulement 3 kilomètres séparent les îles de la Maddalena du port de Palau. Vous arriverez à l’île principale de l’archipel, Maddalena en une quinzaine de minutes. Les autres îles Razzoli, Santa Maria, Budelli, Spargi et Santo Stefano sont accessibles par bateau depuis Maddalena ou depuis Palau.





La Maddalena est une commune de la province de Sassari en Sardaigne en Italie. La commune accueille le parc national de l’archipel de La Maddalena, archipel de sept îles principales et d’autres îlots mineurs.
En 1803 l’amiral Horatio Nelson, au cours de sa campagne en Méditerranée visant à assurer le blocus de Toulon, fit relâcher son escadre dans la Rada di Mezzo Schifo, une baie de la côte sarde couverte au nord par l’archipel de La Maddalena. En 1887, le rôle de La Maddalena est officialisé comme fort militaire et une base navale est utilisée par les forces armées italiennes. En 1943, Benito Mussolini y est brièvement prisonnier. De 1973 à janvier 2008, une base navale utilisée pour le support des sous-marins de l’United States Navy était ouverte sur l’île de Santo Stefano. Le peuplement de La Maddalena est en majorité issue d’une immigration corse remontant aux XVIIe et XVIIIe siècles. Aussi le dialecte qui y est parlé est-il une forme de gallurese très proche des variantes méridionales de la langue corse, telles qu’elles sont parlées de l’autre côté des Bouches de Bonifacio.



La Maddalena est l’île la plus grande de l’archipel et la seule habitée elle a une population de 13 mille habitants. Elle était appelée « le petit Paris » et des nombreux personnages célèbres sont passés par celle qui est considérée l’un des plus belles villes de la Sardaigne. Son centre historique est d’une grande richesse architectural. Plusieurs personnalités sont liées à l’île de la Maddalena, comme l’amiral Horatio Nelson qui reste plus d’un an avec sa flotte dans la mer de l’archipel, et entretient une bonne relation avec la communauté. Avant de s’embarquer donna aux insulaires un crucifix et deux bourgeoirs conservés à la paroisse Sante-Marie-Madeleine, l’édifice religieux le plus important de l’île.



L’archipel de la Maddalena s’est formé quand les mouvements tectoniques séparent la Sardaigne de la Corse, c’est un parc national depuis 1994, et c’est l’un des parcs nationaux le plus préservés de la Italie. La faune de la Maddalena est très riche en vertébrés (reptiles, mammifères, oiseaux et amphibiens) et en oiseaux marins. Les îles sont une étape importante pour les oiseaux migrateurs. La flore sur l’archipel est de type méditerranéen avec du maquis dominé par le myrte, le genévrier, l’arbousier…L’archipel comprend environ 60 îles et îlots et s’étend sur 180 km de côtes. Le territoire est majoritairement marin et fait partie du Sanctuaire des mammifères marins. Avec la réserve naturelle des Bouches de Bonifacio, il forme le parc international des Bouches de Bonifacio. Leur formation géologique très ancienne est d’origine granitique et schisteuse. Les premières traces d’installation remontent au Néolithique (2500-2000 avant notre ère).
VIVRE l’atmosphère de l’Archipel, en louant un bateau et plonger dans son ambiance nautique.









Le parc couvre une superficie terrestre de 5 100 hectares et une zone marine de 15 046 hectares, sur un front de 180 km de côtes, s’étendant du détroit de Bonifacio et comprenant toutes les îles appartenant à l’archipel de La Maddalena. Seule l’île de la Maddalena est habitée, les autres constituent un milieu parfaitement vierge, sans trace d’installations humaines, où la nature a conservé ses droits. De nombreuses espèces végétales sont considérées par les scientifiques comme endémiques ou rares, on dénombre ainsi environ sept cents fleurs. La faune est surtout composée de reptiles, tels le lézard montagnard corse, ou le rare et menacé petit gecko. Les oiseaux sont bien représentés, avec les mouettes corses, puffins cendrés et cormorans huppés.
Rochers qui prennent des formes de monstres émergeants des eaux sombres et bleu de la Méditerranée.





Sans oublier de se laisser vivre et découvrir les différents mouillages possibles sur les îles de l’archipel et plonger sans réserve dans les eaux claires et chaudes qui s’offrent à nous.
Bouquet final de 10 jours heureux.








Dernière image de LA MADDALENA…Ne pas oublier l’huile d’olive…Dire au revoir à la mouette du Ferry et aux peintres de l’impossible…Avant de rejoindre la Corse et bientôt la métropole.





BONIFACIO…VILLAGE SPECTACULAIRE !


Les archéologues ont découvert il y a une quarantaine d’année, dans une grotte non loin du port, le squelette d’une femme de 35 ans ayant vécu près de 7000 ans avant notre ère. Baptisée “la dame de Bonifacio”, ce squelette témoigne de la présence de peuplements sur la presqu’île dès la préhistoire. A l’antiquité, différents peuples occupèrent le territoire et sa région sur diverses périodes…Phéniciens, Carthaginois, Phocéens, Romains. La présence de ces derniers est attestée par des vestiges du Village romain de Sperone-Piantarella, par celle d’une sépulture en jarre sur Sant’Amanza, par l’exploitation des carrières de l’île de Cavallo et San Baïnzo, par les nombreuses médailles de bronze et d’argent trouvées à Piantarella aux effigies d’Antonin le Pieux, de Septime Sévère, de Marc-Aurèle et de Plautilla-Augusta ou encore par le lieu-dit “Campu Rumanilu » (camp romain).
Ancien repère de pirate, l’origine de la cité remonterait à 828 après J.C. A-t-elle été fondée par Boniface, marquis de Toscane ? Ou bien son nom vient-il de « l’italianisation » de la locution « bona factio » comme l’avance l’historien Pierre Antonetti? Dans le latin médiéval « bona factio » avait pris entre autres, le sens de « construction ». Quoi qu’il en soit, le saint patron de la ville est Saint Boniface dont les ossements sont contenus dans un reliquaire en argent.


Au Moyen-âge, Bonifacio était une base quasi imprenable, facile à défendre aussi bien du côté terrestre que maritime. Ce « Gibraltar corse » suscita de nombreuses convoitises et notamment celles de Pise et de Gênes qui se le disputèrent longtemps. Mais ce fut Pise qui l’occupa la première. Gênes dut attendre la fin du XIIe siècle pour se rendre maîtresse des lieux, un peu parce que le site, par sa position stratégique, lui convenait mais surtout à cause des attaques perpétrées par les pirates pisans qui depuis Bonifacio, écumaient le détroit et s’attaquaient à leurs navires.


Les Génois chassèrent donc les pisans de Bonifacio et y installèrent une colonie de 1200 membres, tous des volontaires ligures représentant divers corps de métier. Petit à petit ils développèrent la cité vers l’est où existaient déjà des constructions dont l’église Sainte Marie-Majeure et aussi des petites rues, puisque la « platea longa » la rue longue est mentionnée en 1238. Le castello génois fut progressivement entouré de remparts de plus de 2 kms de pourtour. La république de Gênes accorda ensuite aux nouveaux habitants de nombreux privilèges…Exemption d’impôts, prime aux familles nombreuses, elle dota la ville de statuts qui donnèrent à Bonifacio une certaine autonomie. Toutefois dans le domaine de la défense elle dépendait de la « Serenissima Republica ». Un peu plus tard au XIVème Siècle, elle eut droit de battre de la monnaie génoise sur frappée de la lettre B, mais aussi monnaie bonifacienne fabriquée sur place.
Au printemps de l’année 1420, Alphonse V, roi d’Aragon, alors maître de la Sardaigne assiège devant Bonifacio. La prise de cette place forte pouvait le rendre possesseur de toute la Corse, bien que Calvi ait résisté. Il était loin de se douter de l’héroïsme des Bonifaciens. La population prêta main forte à la garnison. Ceci se solda par un échec du roi d’Aragon. En 1533, Paul de Thermes avait chargé l’ancien corsaire Dragut, amiral de la flotte turque de faire le siège de Bonifacio et y envoya quelques compagnies de Corses et de Français. Le débarquement se fit au golfe de Santa Manza. La résistance des Bonifaciens fut une fois de plus, des plus louables mais l’ennemi, cette fois, était le plus fort. Il fallait capituler. Ajoutons à cela la trahison de l’envoyé de Gênes, Cattaciolo acquis à la cause des Français. Le gouverneur de Bonifacio consentit à livrer la ville à condition que les habitants et la garnison aient la vie sauve. Confiée aux seuls Français, ces derniers procédèrent à des travaux de modernisation des fortifications. Les murailles furent renforcées par des remparts de terre, des terre-pleins aménagés sur les courtines, les les principales tours transformées en bastions. C’est cette fortification commencée par les Français et terminée par les Génois que l’on peut encore admirer aujourd’hui. En 1559 par le Traité de Cateau Cambresis, les Français s’en vont. Bonifacio est restituée aux Génois.


Avant ce dernier siège, la ville de Bonifacio eut à souffrir d’une épidémie de peste dévastatrice. Les Bonifaciens commençaient à peine à se remettre du mémorable siège de 1420 et la vie s’écoulait, paisible. Hélas un terrible fléau allait ravager la population…LA PESTE…Cette maladie fit plus de victimes que les escopettes et les bombardes du Roi d’Aragon. En 1768 comme tout le reste de l’île, Bonifacio la génoise devint française perdant de ce fait de nombreux privilèges accordés par gênes. Elle défendit avec acharnement son ancienne position auprès de la tutelle. En vain. Les Bonifaciens étaient sous la protection du roi de France, ceux qui refusaient leur nouvelle situation étaient invités à s’en aller…à Gênes.
En 1793 l’histoire de la ville est marquée par l’attaque des troupes révolutionnaires françaises contre l’archipel de la Maddalena à laquelle devait prendre part Bonaparte, après un plan d’attaque établi par le député extraordinaire Bonifacien Antoine Constantini. Le plan d’attaque prévoyait un débarquement sur les îles de la Maddalena et Caprera, puis une avancée sur le Nord de la Sardaigne et la prise de Sassari. Une autre expédition devait avoir lieu simultanément vers le sud de la Sardaigne avec pour objectif la prise de Cagliari. La résistance des Sardes fut étonnante. La première occasion de gloire offerte au courage de Bonaparte était anéantie. Ce fut la retraite honteuse et humiliante. Cette bataille de la Maddalena devint pour la plupart des historiens « la malheureuse expédition de la Maddalena ».


Si au XIXème siècle, Bonifacio connut un certain renouveau dans le domaine agricole, la situation devait changer lorsque survint le phylloxéra qui anéantit tous les espoirs. La culture des oliviers permettait à la région de produire 5000 hectolitres d’huile par an. Il existait également une thonaire dans le golfe de Ventilegne, des fabriques de pâtes alimentaires, une fabrique de bouchons de liège qui étaient parmi les quatre plus importantes de France, la pêche au corail qui fut florissante pendant toute la première moitié du XIXème siècle. Brusquement tout devait basculer, toutes les sources de travail et de richesses se trouvèrent taries. L’exode de la population était inévitable, surtout vers Marseille. Le coup de grâce fut la guerre de 14-18 et ses conséquences. En tant qu’importante ville de garnison, Bonifacio tenait le coup.
Aujourd’hui grâce au tourisme, Bonifacio tente de se « refaire une santé ». La ville historique attire des centaines de millier de touristes par an, ce qui fait d’elle le centre le plus visité de la Corse. Elle est également au premier rang de la fréquentation des bateaux de plaisance et au second rang après Ajaccio pour l’accueil des navires de croisière. Ce port de pêche toujours important bénéficie d’un trafic quotidien avec la Sardaigne toute proche (14 kms de distance). Avec 300 000 passagers par an, Bonifacio est le 3ème port commercial de l’île après Bastia et Ajaccio.



FIN DE L’HISTOIRE…