10-Longer la côte…

Nous quittons Bénodet, sous un ciel toujours aussi bleu, jusqu’à se mélanger avec la mer. Nous continuons notre descente progressive toujours en direction de Vannes en longeant un littoral et ses longues plages de sables fins. Derrière les dunes les derniers préparatifs dans les campings et commerces se terminent pour une saison estivale qui débute à peine.

 

 

 

 

 

 

Nous roulons soit sur des routes toujours aussi peu fréquentées ou bien sur des pistes « vertes » aménagées tout au long du littoral, avec parfois l’obligation de descendre pour pousser nos vélos lorsqu’il y a trop de sable…

 

 

 

 

Après une quarantaine de kilomètres dans la nature, retour vers la civilisation en traversant plusieurs villages devenus des stations balnéaires. arrivée à Concarneau vers 13H pour découvrir sa Cité close témoignage des différentes époques de son histoire très agitée. Mais…

 

 

Qu’est donc devenu le grand port de Concarneau ?

 

Concarneau fait partie de ces illustres ports qui ont fait la réputation maritime de la Bretagne. Mais que reste-t-il des grandes heures de la pêche concarnoise, du temps où le port regorgeait de navires ? La ville est une place forte de la pêche dès le XIXème siècle et dispose déjà d’importantes infrastructures portuaires. La sardine fait les belles heures du port et les chaloupes sont nombreuses à débarquer leur pêche à Concarneau. C’est par l’intermédiaire de Nicolas Appert que les choses vont prendre un tournant décisif. Ainsi, l’invention de la conserve en boîte métallique va révolutionner l’économie concarnoise. À partie des années 1850, les conserveries-usines vont se multiplier à Concarneau et seront jusqu’à une trentaine dans la ville. La première criée est ouverte quant à elle en 1893.

 

C’est à la fin de la seconde guerre mondiale que la pêche va connaître son apogée. L’économie est florissante dans les années 1950 et 1960 tandis que la pêche fraîche vient progressivement remplacer les conserveries. En 1962, Concarneau est le troisième port de pêche français derrière Boulogne-sur-Mer et Lorient. Cependant, les années 1980 viennent marquer la fin de la belle époque et le nombre de navires de pêche diminue drastiquement au cours des années 1990. Le secteur vit alors des heures noires. Face à ce marasme économique, Concarneau a tenté de maintenir le cap. Notamment grâce au thon puisque la ville est devenue le premier port français et européen sur cette espèce. De 72 000 tonnes débarquées en 1989, les 100 000 tonnes furent dépassées en 2010. La flottille concarnoise compte une vingtaine de thoniers. Toutefois, la situation globale de l’activité pêche locale est loin d’être bonne. Plusieurs armements importants ont été vendus dans d’autres ports et de nombreux navires artisanaux ont aussi été désarmés. La pêche côtière a vu sa part augmenter dans les apports globaux compte tenu du déclin de la pêche hauturière. Avec près de 1 600 m de quais et 14 000 m2 de halles à marée, autant dire que la pêche seule ne permettait plus de faire vivre tous ces espaces. En réponse, une partie de ces zones a été progressivement aménagée pour la plaisance ces dernières années.

 

Terminés donc les fastes du passé. Concarneau est rentré dans le rang. Au 9ème rang des ports de pêche français. Ce sont désormais un peu plus de 150 navires de pêche qui y sont immatriculés. De quoi employer près de 900 marins. Tandis qu’il ne reste plus que sept chalutiers industriels hauturiers, ce sont les 95 chalutiers de pêche côtière, qui avec les thoniers, maintiennent le port à flots. Les bolincheurs, ces navires pêchant avec de petites sennes tournantes les anchois, sardines et autres chinchards, ne sont désormais pas plus de dix à approvisionner la criée de Concarneau. L’éclaircie viendrait plutôt du côté de la construction et de la réparation navale, où les chantiers Piriou font office de locomotive. Mais dont les navires de pêche ne remplissent plus le carnet de commandes. L’activité maritime de Concarneau ne déroge donc pas à la règle…

 

S’adapter ou disparaître…

 

 

 

 

 

 

 

LA VILLE CLOSE DE CONCARNEAU

 

 

 

La Ville Close est le centre historique de Concarneau. Le célèbre beffroi qui en domine l’entrée a été construit en 1906. Il est depuis devenu l’emblème de la ville ! À l’abri des fortifications, la Maison du Gouverneur est l’une des deux dernières maisons à pans de bois de la citadelle. Elle accueille depuis 2005 l’atelier et la salle d’exposition temporaire de la Maison du Patrimoine.

 

 

 

UN MONUMENT HISTORIQUE D’EXCEPTION

 

C’est sur l’îlot rocheux de Conq que les moines de l’abbaye de Landévennec auraient fondé un prieuré aux alentours du Xe siècle. On y retrouve encore aujourd’hui des traces de fortifications remontant au XIIIe siècle venant attester de l’établissement médiéval d’une petite cité où vivaient pêcheurs et marchands. Au XIVe siècle et durant toute la fin du Moyen-Age, la citadelle deviendra un enjeu pour les troupes françaises et anglaises, avant d’être l’objet d’affrontements entre partis catholique et protestant lors des guerres de Religion au XVIe siècle. Son système défensif sera amélioré par Vauban, un personnage du XVIIe siècle à la vie extraordinaire. Au XIXe siècle de nombreuses modifications sont apportées à la Ville Close, alors qu’une partie de l’activité économique de Concarneau s’est déjà déplacée hors des remparts. De nos jours, la Ville Close abrite encore les plus anciennes habitations de la cité…Maisons de granit à pignon, maisons à pans de bois, échoppes aux linteaux sculptés ou chapelles reconverties. Classées Monument Historique depuis 1899 grâce à une pétition de ses habitants et à l’initiative d’un groupe d’artiste, les fortifications ont par deux fois échappé à la destruction et continuent aujourd’hui encore à baigner leurs assises ancestrales dans les eaux de la baie de Concarneau. Située dans l’ancienne Maison du Gouverneur de Concarneau, la Maison du Patrimoine est un lieu incontournable de la cité portuaire. Ce bâtiment du XVIe siècle, situé à l’entrée de la Ville Close, est le point de départ privilégié pour découvrir les fortifications médiévales de la ville. Des expositions y sont présentées tous les ans pour mieux comprendre et connaître l’histoire et le patrimoine de Concarneau.

 

 

 

 

Après la Cité, encore une dizaine de kilomètres pour rejoindre notre airbnb d’une nuit à Névez chez Fanny.

 

A Suivre…