1997 – Amitié infidèle…

Une histoire vraie, celle d’un flic, Joe Pistone. Pendant six ans, à la fin des années 70, il infiltra sous le nom de Brasco un gang mafieux de New York, le clan Bonanno. Il pénètre cette puissante escouade de gangsters par l’entremise d’un certain Lefty Ruggiero, vieux de la vieille, qui a raté sa vie et qui commence à s’en apercevoir. Lefty se prend d’amitié pour ce jeune type qui se prétend spécialiste en joaillerie et qu’il présente bientôt à ses supérieurs. La cooptation marche, la greffe Brasco sur la branche pourrie des Bonanno brothers prend. La suite est affaire d’hommes, c’est à dire d’affects. A mesure que Pistone s’enfonce dans l’ordinaire relativement lamentable du gang avec ses querelles intestines, ses hiérarchies et ses coups foireux, il découvre les limites de son boulot et de ses prétentions à tenir le bon côté du manche. Face à lui, la lente déglingue du papé Lefty, vingt-six meurtres en service commandé à son passif mais infoutu de mettre un sou vaillant de côté, lui révèle son propre avenir de porte-coton de la loi, à coup sûr médaillé, évidemment floué.

 

 

 

 

 

Mike Newell rejoue sur un mode mineur l’air grandioso entonné par De Palma dans Carlito’s Way (l’Impasse), avec déjà Al Pacino dans le rôle d’un mafieux finissant sa carrière sur les rotules. Peinture réaliste et dépassionnée du milieu, agrémentée de détails de première main par Pistone lui-même, Donnie Brasco se tient sur la corde raide entre film d’action classique et étude de mœurs. Que finalement Newell fasse pencher la balance du côté des rapports humains au détriment des habituelles flambes revolvérisées constitue l’une des indéniables surprises du film. C’est d’ailleurs une tentative de redéploiement du gang sur la côte ouest, au soleil de la Floride, puis retour sur Brooklyn, dans une ambiance de cafouillage terminal, qui fournit une seconde partie impeccable de grisaille et d’amertume. L‘attrait majeur du film repose sur le duo Al Pacino-Johnny Depp, soit la conjonction heureuse d’un briscard ultraperformant et d’un des acteurs les plus intéressants des nineties. Pacino maîtrise à la perfection ses effets; ici ankylosé et mélancolique, échoué en jogging rouge devant sa télé comme une bête tragique, si Lefty son personnage survit, c’est que tout le monde lui marche encore dessus. Face à lui, Depp incarne l’infiltré fourbe, progressivement dépassé par sa mission. Son jeu devient de plus en plus limpide et précis. En outre, rarement jeune acteur aussi célébré aura si peu cherché à tirer la couverture à lui. La conjonction de ces deux stars intelligentes prête à Donnie Brasco une profondeur de vue qui tranche sur l’ordinaire de la production américaine.

 

le film est adapté de la vie de Joseph Pistone, agent du FBI envoyé infiltrer une des principales familles de la mafia, qui y passera plus de 6 ans et aura aidé a l’interpellation de plus de 200 personnes dont la moitié ont été arrêtées. Il vit depuis dans un lieu tenu secret et sous une fausse identité et vit toujours sous l’épée de Damoclès d’un contrat de 500 000 dollars lancé par la Mafia…

 

 

 

 

 

 

 

MIKE NEWEL

 

50 ANS DE CINEMA – 20 FILMS

 

1994 – Four Weddings and a Funeral

 

1997 – Donnie Brasco

 

2005 – Harry Potter Episode 4

 

2018 – The Guernsey Literary and Potato Peel Pie Society

 

 

 

A partir de 1964, vous avez travaillé pour la télévision anglaise, pour réaliser des drames, des fictions comiques, des thrillers. Avez-vous aimé cette première partie de votre carrière, et le secret de votre capacité à réussir dans des genres aussi différents ? J’ai adoré travailler pour la télévision, et oui, ça a été pour moi un apprentissage absolument formidable. Pendant les années 60 et 70, il n’y avait pas encore une véritable culture du cinéma britannique dans ce pays. Nous faisions surtout des petits films à destination d’Hollywood, et nous étions complètement dominés par le cinéma américain. Nous étions ses vassaux, ses sujets œuvrant outre-Atlantique. Nous nous sommes libérés de ce joug parce que nous disposions de merveilleux auteurs comme Dennis Potter, et de formidable réalisateur comme Mike Leigh, John Sleschinger et Ken Loach. Ils travaillaient tous pour la télévision. On avait coutume d’en plaisanter et de dire que le cinéma anglais était vivant et en bonne forme et résidait dans le quartier général de la BBC ! C’est là, que travaillaient tous les professionnels des productions anglaises qui fonctionnaient comme des machines. Comme si nous étions chargés de créer à l’intérieur d’une moulinette de la nourriture pour alimenter les programmes de la BBC. Tous les deux mois, un script atterrissait sur votre bureau. Vous disiez « Qu’est-ce que c’est que ça ? » On vous répondait « C’est ce que vous allez tourner ! » Ce à quoi vous rétorquiez « Mais j’en serai totalement incapable ! » avant d’entendre « Vous feriez mieux d’y réfléchir dès maintenant parce que vous commencez à tourner dans huit semaines ! » Et il fallait donc être capable de mettre en scène tout ce que l’on vous donnait à filmer. La question du choix des sujets ne se posait pas le moins du monde !  La chance que j’ai eue, c’est que j’étais employé par une société qui produisait des programmes de grande qualité, et qui s’appelait Granada. Ses dirigeants avaient du goût. L’un d’entre eu avait écrit le livre le plus réputé sur les concertos de piano écrits par Mozart. Vous imaginez la culture de ces gens-là ! C’était presque comme si je me trouvais dans une faculté ou l’on étudiait le cinéma. C’était formidable. Mais Granada dépendait bien sûr de la BBC qui achetait et diffusait ses programmes. Ils se considéraient donc comme une « branche indépendante » de la BBC. Ce que nous avons appris en travaillant pour eux, c’est qu’aucun sujet n’était hors de notre portée si nous le développions bien. De toutes manières, nous n’avions pas d’autre choix que de les réaliser ! Cette période de formation m’a donc aidé énormément pendant tout le reste de ma carrière, et ce fut aussi un entraînement qui m’a appris aussi à quel point le scénariste est la vraie star de cette profession. Au sein de Granada, les réalisateurs n’étaient pas des vedettes. Mais si un script écrit par Dennis Potter aboutissait sur votre bureau, eh bien vous aviez sacrément intérêt à le mettre en scène du mieux que vous le pouviez ! Les auteurs étaient les vraies stars, et c’était parfait que ce soit ainsi !

 

 

Pour Quatre mariage et… un de mes souvenirs est la conversation téléphonique avec le chef opérateur écossais que je tentais de convaincre de venir travailler avec moi sur le film. Je lui ai dit « Mickey, je sais que tu es disponible en ce moment, et j’aimerais que tu fasses ce film avec moi. Nous n’avons que 35 jours pour le tourner, mais le thème de l’histoire est formidable. » Il m’a interrompu « Ce n’est pas le thème qui importe, mais ces satanés 35 jours ! » mais il a accepté et nous avons tourné en 35 jours, ce qui n’est rien avec ces quatre mariages et un enterrement ! et toutes les autres séquences du film ! Je me souviens des problèmes financiers. Il a coûté moins de cinq millions de dollars, et il en a rapporté 250 ! Personne ne pouvait croire à un tel triomphe. Chaque fois nos sources de financement nous disaient « Non ! C’est trop ! Qui voulez-vous pour le rôle principal ? Hugh qui ? Hugh Grant ? Mais qui est ce ? ». Nous devions tourner en automne 1993, et nous ne l’avons fait qu’au début de l’été 1994. Hugh avait fini par perdre patience et il était parti tourner un film en Australie. Les producteurs m’ont dit « Il va falloir changer d’acteur pour le rôle principal. » Je leur ai dit « Non. Nous allons l’attendre. »

 

 

Tout le monde m’a dit « Mais pourquoi donc ? ! Tu a rencontré des dizaines d’autres comédiens !» Ce à quoi j’ai répondu « Il n’y a que Hugh qui soit capable de dire ces répliques et de les rendre hilarantes. C’est lui le personnage et personne d’autre. » Nous l’avons attendu, et le reste a prouvé que cela en valait la peine.



Parlez-nous de Donnie Brasco. Parce que Four Weddings était une comédie romantique, je recevais beaucoup de scripts de comédie romantique et je n’aime pas faire le même truc deux fois parce que ça m’ennuie. Je voulais faire un film sur des hommes dur. Le scénario de Paul Attanasio était sur les étagères depuis six ans et l’écriture était fabuleuse. Il y avait là un drame de vies réelles. C’était un peu comme Willy Loman, où il y a un gars qui arrive à la fin de son temps. Il n’a jamais rien fait de sa vie. Il est resté un fonctionnaire de bas niveau et à la fin de tout cela, ils lui ont donné une montre en or et l’ont repoussé et il se rend compte que sa vie n’a vraiment été rien. Il s’agit de la terreur de ce qui se passe lorsque vous réalisez que votre vie s’est avérée insignifiante. C’est une terreur à laquelle nous sommes tous confrontés et j’en ai été très ému. J’ai également pensé que la pièce avait un langage si merveilleux. Les personnages s’exprimaient avec tant de salinité et d’esprit. Une anecdote…

 

Johnny Depp était terriblement impressionné par Al Pacino. Il avait une admiration folle pour lui. A l’époque, Johnny était connu, mais il n’était pas une star. Ce film l’a aidé à atteindre ce statut, en attendant que les Pirates… fasse de lui une superstar. Il était donc très respectueux vis à vis d’Al et un peu effrayé par lui. Nous tournions une scène dans une voiture en train de rouler, et c’était très pénible pour les acteurs, comme ça l’est toujours. Ils ne peuvent pas sortir de l’habitacle, ils sont entourés de projecteurs, et encombrés par tout un tas de matériel technique…Diriger des acteurs qui sont dans cette posture n’est guère plus agréable, car la caméra les filme généralement au travers du pare-brise. Vous pouvez leur parler, mais uniquement grâce à un micro et un casque que vous portez sur les oreilles, et vous ne les voyez que sur un tout petit moniteur vidéo. Nous étions en train de rouler, avec le véhicule qui tractait la voiture dans laquelle se trouvaient Johnny et Al, soudain, j’ai entendu le son d’un énorme pet résonner dans l’habitacle de la voiture. Ce n’était pas un petit bruit, mais une véritable déflagration…Et Johnny, confus, a dit « Oh, je suis vraiment désolé…Toutes mes excuses. » Al lui a répondu « Ne t’en fais pas, ce n’est pas grave. » Nous avons continué à rouler, et une nouvelle détonation nous a fait sursauter. Johnny était consterné. Il ne savait plus où se mettre « Oh mon dieu, pardon, pardon. Je ne sais pas quoi dire… » Al lui a dit «Ne t’inquiète pas » et il a baissé la vitre de sa portière pour faire circuler l’air dans l’habitacle. Et ça s’est produit une troisième fois. Al n’en croyait pas ses oreilles. Il s’est mis à regarder Johnny, complètement sidéré. Et à ce moment, Johnny a retiré de son siège le coussin péteur qu’il y avait discrètement glissé auparavant. Cueilli par la surprise, Al a éclaté de rire et ne pouvait plus s’arrêter ! Johnny avait l’air si sincèrement désolé qu’il était impossible de deviner qu’il s’agissait d’une blague. Al était mort de rire. Il en pleurait !  A partir de ce moment-là, la glace a été définitivement rompue entre Johnny et Al, et ils se sont entendus comme des larrons en foire.

 

En V.O, le mot « Fuck » est prononcé 185 fois tout au long du film…

 

 

 

 

 

 

JOHNNY DEPP

 

40 ANS DE CINEMA – 70 FILMS – UNE REALISATION

 

Irréellement beau et élégant et une allure d’adolescent prolongé, est un rêve d’évidence et de simplicité. Après l’entretien et la photo, il aide à remballer les appareils, enroule distraitement un câble en tirant sur sa clope. Pas pour faire le malin ou la vedette modeste mais parce que, tous ses amis vous le certifieront, «Johnny est cool.» Johnny Belle Gueule était bien parti pour une carrière de comète sexy de simili-James Dean. A 33 ans, malgré une tendance aux excès inévitables…Vitesse, Filles, Armes qu’il collectionne, il semble pourtant avoir su négocier le seul virage existentiel qui compte…Comment devenir un adulte quand on est un gamin irresponsable. Ce processus de maturation est manifeste dans Donnie Brasco, de où il interprète un flic infiltré dans la Mafia, délaissant femme et enfants dans le rôle d’une personne qui assure et l’oblige, à sortir du teenager en crise.

 

La popularité lui est tombée dessus du jour au lendemain grâce à 21 Jump Street, série télé de la fin des années 80 où il interprétait déjà un jeune flic en civil enquêtant sur des teenagers à problèmes. De cette époque où des fans pâmées lui envoyaient leurs poils pubiens sous enveloppe, Depp garde le souvenir d’un calvaire et conséquemment d’une trahison de ses principes…« J’ai interprété pendant trois ans ce personnage avec lequel je ne ressentais pas la moindre affinité. C’était horrible, on tournait sans arrêt et j’avais l’impression d’être un hamburger dans un McDo. Après ça, je me suis juré ne plus jamais, jamais me compromettre.» Avec une fermeté assez inouïe à Hollywood, il décide de tenir un autre cap et de mépriser le système des majors. Depp ne faiblit pas et dit non à Point Break, Sliver, Entretien avec un vampire, Speed, Légendes d’automne. Qui dit mieux ? Les autres acteurs de sa génération Tom Cruise, Brad Pitt ou Keanu Reeves ­ sont aujourd’hui plus riches que lui, mais il s’en fout. Affaire de principes, toujours…

 

« Quand vous lisez les scripts des blockbusters, vous pouvez voir les graines du succès semées entre les lignes. Ça me parait sale, impur. A Hollywood, tout est fondé sur des recettes. C’est une industrie qui n’a rien à voir avec ce que vous appelez ici le cinéma. C’est d’ailleurs un mot banni du vocabulaire, on dit « movies ou « pictures, ce qui est complètement différent ! »

 

A ce stade de sa filmographie, Depp peut se prévaloir de l’un des parcours les plus intelligents et originaux de la décennie US, avec à son actif des rôles chez Tim Burton, John Waters, Emir Kusturica, Jim Jarmush. Qui est Depp ? s’interrogeait récemment le Herald Tribune, qui ne tranche pas entre le jeune acteur introverti et l’ado rock tripal. C’est tout le mystère de la star sang mêlé entre cherokee et Irlandais&Allemand, à la fois impassible et déphasée, qui par exemple, en 1994, fracassait le mobilier de sa suite du Mark Hotel à l’occasion d’une scène de ménage avec sa fiancée, la top model britannique Kate Moss. Comportement certes passablement ridicule, qui situe néanmoins Depp à l’exact opposé de toute la cohorte des vedettes shootées à la morale scientologique. Pas vraiment apôtre de la vertu ni de l’ordre, Johnny est une pure émanation de la débrouillardise autodidacte…9 juin 1963 Naissance à Owensboro, Kentucky., il déménage avec sa famille pour la Floride à 7 ans. Alors que ses parents prolos divorcent, lui s’initie précocement aux joies de l’alcool et de la drogue, à la traîne sulfureuse de son idole, le zombie Iggy Pop. Il se taillade le corps au couteau, se recouvre de tatouages, monte un groupe de rock les Kids, se marie avec une maquilleuse et divorce deux ans plus tard 1983-1985. Un jour, encore plus mariole si possible, apprenant à cracher du feu, il manque d’être totalement carbonisé. Ce passé wild l’a d’office posé en mauvais fils de la famille du cinéma américain…« Avant 20 ans, je n’avais jamais rêvé d’être acteur. Mon approche des rôles reste proche de ma formation de guitariste rock, quelque chose de spontané, le Raw Power d’Iggy, yeah ! » Tous les cinéastes avec lesquels il a choisi de travailler sont des inventeurs d’univers dans lesquels il aime trouver sa place. Aux États-Unis, patrie de Joel Schumacher, champion lourdingue du box-office que Johnny Depp cite deux fois et emblème de tout ce qu’il fuit comme la peste, ils ne sont pas des milliers à le séduire. Pauvreté de l’offre qui le pousse à faire son marché sur le Vieux Continent, où il rêve de retrouver Kustu, de rencontrer Leos Carax les Amants du Pont-Neuf, dont il parle en roulant des yeux, Caro et Jeunet ou l’Anglais palme-doré Mike Leigh, période Naked. « C’est très facile de jouer avec un cinéaste qui se prend pour un agent de la circulation Tu vas à droite, tu entres dans la salle de bains, tu reviens, bla-bla-bla. Je préfère ceux qui m’impliquent dans leur projet. Parce que mes personnages m’aident à vivre, que j’ai constamment besoin de me réinventer à travers eux »

 

Il pousse la fidélité envers ses rôles jusqu’à garder, à chaque fin de tournage, un accessoire ou un vêtement du personnage ­ qu’il regrette toujours de quitter et des liens avec ses partenaires, avec lesquels il reste généralement ami. A commencer par Marlon Brando, croisé sur Don Juan de Marco, et à qui il a proposé de tourner dans sa première réalisation, The Brave. Expérience lumineuse de son point de vue « Personne ne peut se vanter de diriger Marlon Brando. Il faut lui parler, brancher la caméra et laisser faire » En attendant, ce garçon qui aime croire qu’il habitera un jour Paris répète, telle une formule mantra, la seule phrase de français qu’il connaisse…S’il te plaît, on peut entrer en lévitation ?  

 

 

 

FILMOGRAPHIE TRES SELECTIVE

 

1986 / Platoon d’Oliver Stone – 1990 / Edward Scissorhands de Tim Burton – 1992 / Arizona Dream d’Emir Kusturica – 1994 / Ed Wood de Tim Burton

1995 / Dead Man de Jim Jarmusch – 1997 / Donnie Brasco de Mike Newell – 1997 / The Brave Réalisateur et scénariste

1998 / Las Vegas Parano de Terry Gilliam – 1999 / The Ninth Gate de Roman Polanski – 1999 / Sleepy Hollow de Tim Burton

2004 / Neverland de Marc Forster – 2005 / Charlie and the Chocolate Factory de Tim Burton

2007 / Sweeney Todd de Tim Burton – 2010 / Alice in Wonderland de Tim Burton

 

 

 

 

 

 

Capitaine Jack Sparrow

 

           Pirates des Caraïbes

 

2003 / The Curse of the Black Pearl de Gore Verbinski

 

2006 / Dead Man’s Chest de Gore Verbinski

 

2007 / At World’s End de Gore Verbinski

 

2011 / On Stranger Tides de Rob Marshall

 

2017 / Dead Men Tell No Tales de J. Rønning et E. Sandberg