1995 – We have a problem…

La phrase de l’astronaute Jim Lovell « Houston, we have a problem » traduite en français dans le film par « Houston, on a un problème », devenue après la sortie du film une réplique culte, n’a pas été prononcée ainsi dans la réalité…L’astronaute Jack Swigert s’est adressé le premier au centre de contrôle “OK Houston, we’ve had a problem here.” Mais sa voix étant difficilement audible, le centre de contrôle demanda à ce qu’il répète ce qu’il venait de dire, et Jim Lovell reprit alors la phrase de son coéquipier en conservant la tournure au passé « Houston, we’ve had a problem » « Houston, nous avons eu un problème », là où le film choisit, pour dramatiser la scène, de l’exprimer au présent. Le scénariste du film rapporte que la citation originale n’était pas adaptée pour la tension narrative, car elle indiquait que le problème était passé. La citation est devenue particulièrement populaire après son utilisation dans le film. Dans la version originale, la plupart des transmissions radio sont les bandes originales de la mission Apollo 13.

 

 

 

 

 

Ron Howard après avoir débuté sa carrière comme acteur dans la série culte Happy Days s’est reconverti assez rapidement en réalisateur et s’est imposé comme un des “yes men” les plus compétent de l’industrie hollywoodienne. Howard, est un excellent artisan qui connaît son métier et démontre sa capacité à faire des films efficaces quels que soit le boulot qu’on lui donne…Film de fantasy avec Willow, rip off eighties d’E.T avec Cocoon, thriller so 90′ que ce soit dans le milieu des pompiers avec Backdraft ou avec une prise d’otage dans Rançon, petit film dénonçant la mainmise sur les esprits de la télé réalité avec EdTV, ou même lorsqu’il s’agit de faire un épisode de Starwars, mais c’est dans ses films inspirés d’histoires vraies que Ron Howard va souvent s’illustrer avec A Beautifull mind, Oscariser en 2002 comme Meilleur Réalisateur et Film. Sans oublier Rush, très bon film sur la course automobile au travers de l’histoire de deux hommes adversaires sur la piste et presque amis dans la vie, et enfin, Apollo 13.  Il n’est donc pas surprenant que les producteurs aient fait appel à lui pour ce film commémoratif d’Apollo 13, destiné à un public familial. Mission lunaire commencée le 11 avril 1970, l’épopée avait dû être interrompue à la suite de l’explosion d’un réservoir d’oxygène. L’équipage, réfugié dans un module lunaire, fut contraint de poursuivre le voyage jusqu’à la Lune pour utiliser son attraction gravitationnelle afin de revenir sur Terre. L’ingéniosité des astronautes et du contrôle au sol pour trouver de l’énergie permit de récupérer sain et sauf l’équipage. D’un fiasco technologique et financier qui faillit tourner à la catastrophe, les États-Unis firent un moment de communion nationale, vantant l’étoffe des héros et la supériorité de l’Amérique…Le film de Ron Howard ne prend aucune distance avec ce non-événement historique, se contentant de dérouler la chronologie des faits dans une narration efficace mais linéaire et sans âme. Il faut reconnaître toutefois que le récit est bien documenté, et que les séquences se déroulant dans l’espace sont techniquement réussies. Le film obtint d’ailleurs les Oscars du meilleur son et du meilleur montage, ce qui n’était pas forcément démérité.

 

 

 

 

On appréciera surtout le huis clos dans la navette, qui voit trois astronautes se transformer en bricoleurs de génie pour sauver leur peau, ainsi que des effets spéciaux d’une sobriété exemplaire, loin de l’arrogance de nouveaux riches des actuels réalisateurs de blockbusters. Le casting masculin est particulièrement brillant. Tom Hanks, auréolé de ses deux Oscars pour Forrest Gump et Philadelphia, était l’interprète idéal pour incarner Jack Swigert, d’un héroïsme discret, auteur de la célèbre phrase « Houston, we’ve had a problem ». Kevin Bacon, ex-beau gosse de Footloose, accomplissait un virage remarqué dans le registre dramatique. Bill Paxton, réputé pour ses rôles physiques, s’initiait à l’émotionnel, deux ans avant d’explorer les fonds sous-marins dans Titanic. Mais Ed Harris leur dame le pion dans le second rôle de Gene Kranz, le directeur de vol et dirigeant de la NASA. Malheureusement Apollo 13 est terni par d’édifiants roulements de tambour patriotiques, et une musique mielleuse de James Horner qui ferait passer John Williams pour Bach. L’œuvre agace aussi par son sirop familialiste, à l’image des contrechamps sur les gros yeux inquiets de Marilyn Lowell. Au final, Apollo 13 se laisse voir mais n’est en rien une merveille de l’espace. On préférera indiscutablement l’univers génial de 2001, les croisades de Star Wars ou la beauté intergalactique de Gravity.

 

 

 

 

Ronald William Howard…Né le 1er mars 1954 à Duncan, en Oklahoma. Enfant star, il débute à l’écran à l’âge de dix-huit mois dans Frontiere Woman puis six mois plus tard sous la direction de son père dans la pièce The Seven Year Itch. À cinq ans, il tient un petit rôle dans Le Voyage d’Anatole Litvak puis commence à apparaître à la télévision dans des dizaines de dramatiques et de séries. En 1973, il s’est fait connaître du grand public en jouant le rôle de Steve Bolander dans le film American Graffiti de George Lucas. Il est ensuite invité dans un épisode la série M*A*S*H fin 1973. Après ses études secondaires, il interprète le rôle de Richie Cunningham dans la série télévisée Happy Days à partir de 1974. Il quitte la série dès 1980, se contentant de faire quelques réapparitions sporadiques en 1983 et 1984. Tout en poursuivant sa carrière d’acteur au cinéma, Ron Howard se lance dans la réalisation à partir de 1977. Au total 26 films en 40 ans de carrière. A la lecture de ses réalisations chacun(e) se fera son opinion sur cette carrière bien remplie avec de nombreux film de commande et un vrai savoir faire pour plaire au plus grand nombre et parfois pour notre plus grand plaisir.



 

 

 

Un réalisateur très ” Hollywoodien “

 

 

1977 – Grand Theft Auto / 1982 – Night Shift / 1984 – Splash / 1985 – Cocoon

1986 – Gung Ho / 1988 – Willow / 1989 – Parenthood / 2000 – The Grinch

2006 – The Da Vinci Code / 2009 – Angels & Demons / 2011 – The Dilemma

2016 – Inferno / 2018 – Solo…A Star Wars Story / 2020 – Hillbilly Elegy

 

1991 – Backdraft / 1992 – Far and Away / 1994 – The Paper

1996 – Ransom /1999 – EdTV / 2003 – The Missing

2005 – Cinderella man / 2015 – In the Heart of the Sea

 

1995 – Apollo 13

2001 – A Beautiful Mind…Oscars 2002. Meilleur Réalisateur &  Film

2008 – Frost/Nixon

2013 – Rush

 

 

 



 

 

 

 

HISTOIRE DE PRODUCTION…

 

 

 

Le vrai astronaute James Lovell interprète le capitaine du porte-avions qui récupère l’équipage à la fin du film. Sa femme, Marilyn Lovell, apparaît dans le public qui assiste au lancement.

 

Tous les sites d’alunissage sélectionnés par la NASA se situaient sur la face visible de la lune afin de garder un contact radio permanent entre les astronautes qui descendaient sur la Lune et le centre de contrôle de mission de la NASA. Or, dans le film, les astronautes survolent le mont Fra Mauro, le site où ils auraient dû alunir, lorsqu’ils sont dans la phase de silence radio avec Houston, or ce site est situé en réalité sur la face visible de la lune.

 

 

 

 

Ed Smylie, l’ingénieur qui trouve une solution permettant aux astronautes de se débarrasser du dioxyde de carbone mal filtré par les épurateurs du module lunaire, est montré dans le film comme affectant une équipe à cette tâche. En réalité, il avait déjà conçu ce montage élémentaire lorsqu’il arriva au centre de contrôle de mission de la NASA.

 

 

 

 

 

 

 

Apollo 13 ambitionnait d’être une reconstitution la plus fidèle et précise possible de la mission, les acteurs du film ont suivit un entraînement exigeants et rigoureux pour coller à la réalité du déroulement de la mission. Ron Howard a pris le parti de n’inclure aucun plan d’archive dans le film et que tout ce qui passe à l’écran sera une reconstitution à partir des archives d’époque. Le module de commande de la mission et le module lunaire sont ainsi reconstitués en deux exemplaires modulables. Le commandement de la NASA est recréé en studio.

 

 

 

 

 

 

Les combinaisons étaient  celles des astronautes américains en 1970. Pour se préparer Tom Hanks, Kevin Bacon et Bill Paxton ont suivit le même entraînement physique que Jim Lovell, avec les mêmes exercices de simulation de commande des modules et vol en situation d’apesanteur à travers des avions spéciaux KC-135 utilisés par la NASA, qui simulent la l’apesanteur pendant 25 secondes filmés pendant ses séquences, plutôt qu’au cours de reconstitutions en plateaux. Au total, 612 paraboles répétées, pour quatre heures de contenu exploitable à l’écran. Un prodige technique qui permit un gain de temps considérable au cours du tournage, qui a grandement contribué à la qualité de cet Apollo 13, qui a su poser sa patte sur le genre des films spatiaux. 

 

 

 

 

 

 

 

 

APOLLO 13 est un film qui est poli et travaillé dans ses moindres détails afin d’obtenir un résultat optimum. Ron Howard et son équipe préparent leur film avec le même soin méticuleux que les ingénieurs de la NASA dans la préparation de leurs missions; tout y est calibré, soigneusement pensé pour atteindre un résultat optimal, mais d’où rien ne dépasse, aussi efficient que dénué de fantaisie. Mais on aura beau reprocher à Ron Howard un excessif classicisme dans le fond, comme dans la forme, force est de constater que sa formule fonctionne et lui permet de rendre des copies qui s’avèrent bien souvent agréables à suivre. Il n’essaye pas de réinventer la roue Ron Howard, et on sent également dans son chef, une modestie, et un manque d’égo rafraîchissant; l’artiste préférant s’effacer derrière son œuvre. La manière dont les ingénieurs du film résolvent les problèmes, et la place particulière du chef de mission incarné comme souvent de main de maître par Ed Harris me semblent d’ailleurs être une illustration ou même un manifeste de la manière dont Ron Howard envisage son métier et sa place de réalisateur: un élément du tout, un décisionnaire qui doit faire confiance à son équipe et s’inscrire dans un effort collectif. Donc, oui, le film manque d’un rien de folie qu’il a troqué contre une volonté d’optimiser son efficacité, mais il n’en reste pas moins que ce film fonctionne plutôt très bien dans chacun de ses aspects: des acteurs au poil, des personnages principaux aux plus petits seconds rôles; un suspense haletant; des effets spéciaux qui sont étonnants pour l’époque et qui continuent a faire illusion aujourd’hui; une BO qui sans être mémorable, amène ce qu’il faut aux bons moments; et une metteur en scène qui parvient à rendre ça toujours agréable; ce travail d’équipe renforçant le propos du film sur les miracles qu’on peut atteindre à travers un effort collectif. Apollo 13 est une réussite, certes extrêmement calibrée, mais ce serait mesquin de reprocher à un ingénieur du divertissement comme Monsieur Howard de connaître son métier, et parfaitement idiot de bouder son plaisir face au spectacle technique et humain qu’il nous propose qui contrairement à l’histoire qui nous est contée se déroule sans le moindre accroc.

 

 

 

L’HISTOIRE D’APOLLO XIII –11 au 17 avril 1970

 

 

 

Troisième mission du programme spatial américain Apollo ayant pour objet de conduire un équipage jusque sur la Lune. Les astronautes Jim Lovell et Fred Haise devaient se poser près de la formation géologique Fra Mauro, site d’un des impacts d’astéroïde les plus importants à la surface de la Lune, tandis que Ken Mattingly devait rester en orbite. Mais la NASA pensait que ce dernier risquait d’attraper la rougeole du fait de la maladie d’un autre astronaute, et Jack Swigert fut envoyé à sa place. De plus, un accident grave, qui aurait pu être fatal pour l’équipage, se produisit durant le transit entre la Terre et la Lune et imposa l’abandon de la mission et le retour vers la Terre. L’explosion d’un réservoir d’oxygène met hors d’usage le module de service Apollo qui, dans un contexte normal, fournit à la fois l’énergie, l’eau, l’oxygène et le système propulsif durant la majeure partie de la mission. Pour survivre l’équipage se réfugie dans le module lunaire Aquarius, dont il utilise les ressources relativement limitées. Le vaisseau ne peut pas faire demi-tour et doit contourner la Lune avant de revenir sur Terre qu’il ne peut atteindre au mieux qu’au bout de plusieurs jours. Des procédures sont mises au point par les équipes au sol pour faire fonctionner le vaisseau dans ces conditions très dégradées et conserver suffisamment de consommables (en particulier l’énergie et l’eau) pour permettre la survie de l’équipage et la réalisation des manœuvres indispensables jusqu’au retour sur Terre. L’enquête menée après le dénouement heureux de la mission démontre que l’accident a été provoqué à la suite d’une erreur de manipulation et de plusieurs anomalies dans la conception et la fabrication du réservoir d’oxygène. Des mesures ont été prises pour corriger celles-ci pour les missions suivantes.

 

 

Célébration au centre de contrôle après le retour sur Terre de la mission Apollo 13. Trois des quatre des directeurs de vol sont visibles au premier plan. Gerald D. Griffin, Eugene F. Kranz et Glynn S. Lunney.

 

 

 

Le module lunaire, qui a servi de chaloupe de sauvetage à l’équipage, photographié juste avant que celui-ci n’entame son retour sur terre à bord du module de commande.

 

 

Le module de service endommagé, photographié peu après son largage, près de la Terre, alors que l’équipage est toujours à bord du module lunaire (17 avril).

 

 

 

Au centre de contrôle de la mission à Houston, Deke Slayton montre aux responsables du centre et de la mission le bricolage (surnommé « mailbox ») proposé pour éliminer le dioxyde de carbone de l’atmosphère du vaisseau.