Art.03-Je suis Charlie…

 

10/11 JANVIER 2015

 

 

Le 7 janvier 2015 vers 11 h 30, deux hommes cagoulés et armés pénètrent dans les locaux du journal Charlie Hebdo à Paris dans le 11e arrondissement. Ils y tuent onze personnes…L’opération commando dure environ cinq minutes. Dans la rue, les deux assassins s’exclament « On a tué Charlie Hebdo, on a vengé le Prophète ! ». Les assassins se heurtent successivement à trois patrouilles de police, le policier Ahmed Merabet est tué d’une balle dans la tête tirée à bout portant. Bilan douze personnes assassinées et onze blessées, dont quatre grièvement.

 

Les victimes de la tuerie sont les dessinateurs Cabu, Charb, Honoré, Tignous et Wolinski, la psychanalyste Elsa Cayat, l’économiste Bernard Maris, le policier Franck Brinsolaro qui assurait la protection de Charb, le correcteur Mustapha Ourrad, Michel Renaud et Frédéric Boisseau.

 

Nous sommes à Kandy et progressivement nous avons la confirmation de cette terrible nouvelle…Tuer Cabu, Wolinski ceux de ma génération et tous les autres comment c’est possible ? Les jours suivants sensations particulières de suivre de loin les réactions du Monde, les manifestations gigantesques dans tout le pays sans pouvoir y participer…

 

Le slogan est créé par Joachim Roncin, un graphiste français, dans les heures suivant l’attentat contre le journal Charlie Hebdo et utilisé le 7 janvier 2015 et les jours suivants en soutien aux victimes. Cette phrase est principalement utilisée sous forme d’image ou d’un hashtag sur les réseaux sociaux, devenant notamment un des slogans les plus utilisés de l’histoire du réseau Twitter. L’auteur a repris le logo de Charlie Hebdo pour le mot « Charlie » et la typographie du magazine pour lequel il travaille pour les mots « Je suis ». Joachim Roncin a envoyé la première photographie du slogan sur Twitter à 12 h 52 le 7 janvier 2015, un peu plus d’une heure et quart après le début de l’attentat. À ce sujet, il déclare…« Je n’avais pas beaucoup de mots pour exprimer toute ma peine et j’ai juste eu cette idée de faire ‘‘Je suis Charlie’’ parce que notamment, je lis beaucoup avec mon fils le livre Où est Charlie ?, ça m’est venu assez naturellement. J’ai juste accolé les mots “Je suis” à celui de “Charlie” pour exprimer un sentiment d’appartenance. »

 

Après seulement quelques minutes, le slogan se répand très rapidement sur les blogs et réseaux sociaux, notamment via Twitter et Facebook ou dans les principaux journaux français comme Le Monde et Libération16. Twitter France annonce en fin de journée le 8 janvier 2015 que 3,4 millions de messages de solidarité #JeSuisCharlie ont été publiés dans le monde.

 

Le site internet de Charlie Hebdo est mis hors ligne à la suite de l’attentat avant d’être rouvert peu de temps après avec ce slogan « Je suis Charlie » sur fond noir. Devenue virale, l’expression est reprise très rapidement dans toute la France puis dans les plus grandes villes du monde et traduite en de nombreuses langues, traductions disponibles sur le site de Charlie Hebdo. C’est le hashtag le plus tweeté du monde pendant plusieurs heures sur les réseaux sociaux. Il est aussi utilisé sous forme d’autocollants, pancartes, affiches, ou autres formats lors des rassemblements d’hommage, le soir même dans de nombreux lieux publics de l’Hexagone et de métropoles d’autres pays. Il est rapidement présenté comme un « symbole de la liberté de la presse ».