L’Innommable !

Andréa Bescond est une danseuse et comédienne, auteure de la pièce de théâtre Les Chatouilles ou la Danse de la colère (2016) et adaptée au cinéma pour son premier film réalisé à deux avec son compagnon Eric Métayer en 2018, elle raconte les ravages des viols qu’elle a subis enfant. De l’amnésie traumatique à la descente aux enfers, elle a pourtant réussi à enclencher un processus de reconstruction, dont témoignent son spectacle et ses combats.

 

 

 

 

En 2008 Andréa Bescond, Éric Métayer vivent un coup de foudre, ne se quitte plus, se marient et donnent naissance à deux enfants aujourd’hui âgés de 4 et 6 ans. Mais Andréa se bat toujours contre ses démons. Ceux qui l’accompagnent depuis son enfance violée. Eric Metayer se souvient… J’avais en face de moi quelqu’un qui était bourré de vie et qui passait son temps à vouloir la détruire.» suivie par un thérapeute, elle doit aller au bout de sa résilience.

 

 

 

 

Andréa Bescond parle de son film LES CHATOUILLES

J’avais raconté à Éric de manière décousue, les violences sexuelles dont j’avais été victime dans mon enfance, et plus je lui en parlais, plus j’évoquais aussi les rencontres cocasses et inattendues que j’avais faites et qui m’avaient ramenée vers la lumière. Eric a compris que mon témoignage pouvait aider beaucoup de gens qui, eux aussi, avaient vécu ce type de violence.

 

Comme j’étais enceinte de mon deuxième enfant et que je me demandais quoi faire de mes journées. À partir de mon récit, on a fait des impros, j’ai écrit les dialogues et Eric a conçu la mise en scène. En 2014, on a présenté le spectacle au festival d’Avignon pour la première fois. Depuis, on l’a joué plus de 400 fois.

 

En découvrant les lois, notamment celle sur le délai de prescription, qui m’a mise en colère, j’ai décidé de m’engager de manière militante. Aujourd’hui, je me bats aux côtés de nombreux activistes pour faire reconnaître l’amnésie traumatique dans la loi, ou encore pour l’imprescriptibilité des crimes sexuels sur les enfants car violer un enfant est un crime contre l’humanité. Le film fait partie de ce combat car les films réveillent des rêves qu’on ne peut pas toujours verbaliser, mais qui sont très réels, sur qui nous sommes et pourquoi nous sommes des êtres humains