Faire le deuil…

Le fait est qu’il nous est absolument impossible de nous représenter notre propre mort, et toutes les fois que nous l’essayons, nous nous apercevons que nous y assistons en spectateurs. C’est pourquoi l’école psychanalytique a pu déclarer qu’au fond personne ne croit à sa propre mort ou, ce qui revient au même, dans son inconscient chacun est persuadé de sa propre immortalité.  Sigmund Freud

 

 

 

 

ZOLTAN MAYER PHOTOGRAPHE RECONNU – 1ER FILM

 

ATTIRÉ PAR CHINE PARLE MANDARIN ET LE DÉSIR DE YOLANDE MOREAU A PARTICIPER A L’ÉLABORATION DU FILM – TOURNAGE REGION SICHUAN SUD OUEST DU PAYS. LE REALISATEUR PARLE DE SON FILM…

 

 

 

Je suis devenu photographe parce que, je ne m’autorisais pas à devenir cinéaste. J’accorde, une attention à la composition des plans, à la lumière au découpage. les Chinois disent…”Il faut faire beaucoup avec peu” et pas l’inverse. Donc peu de plans, peu de mouvements de caméra. Avec mon chef opérateur, nous avons privilégier les lumières indirectes et les faibles éclairages. Je prépare autant ce qu’il est important de filmer qu’à ce qu’il est important de ne pas filmer. Les personnages ne sont pas toujours dans le plan, ils le traversent, on devine parfois leur présence en hors champ. Dans la première partie du film, qui se passe en France, nous avons travaillé sur les reflets pour évoquer la dualité du personnage de Liliane, étrangère à elle-même. L’enjeu profond d’une scène, c’est moins l’évidence de la situation que ce qu’elle laisse deviner des arcanes du récit, comme un fil rouge de l’invisible et des liens entre les personnages.

 

 

 

 

LE CINÉMA, CE N’EST RIEN D’AUTRE EN FAIT QUE DE POUVOIR LIRE L’ÂME DE QUELQU’UN JUSTE EN REGARDANT SES YEUX. YOLANDE MOREAU

 

 

 

La comédienne est bouleversante dans son interprétation d’une mère obligée d’aller chercher en Chine le corps de son défunt fils, qu’elle connaissait finalement très peu.  par Alexandra Schwartzbrod

 

Liliane vit en solitaire auprès d’un mari qu’elle n’aime plus, une fêlure cachée ralentit ses gestes du quotidien. Sans son métier d’infirmière, qui la pousse à s’occuper des autres, elle n’aurait personne à qui parler. Jusqu’à cette nuit où le téléphone sonne. Où elle s’effondre en hurlant. A l’autre bout du monde, en Chine, son fils unique vient de mourir dans un accident de voiture. Elle s’échine à faire rapatrier le corps puis, devant les difficultés administratives, décide de partir le récupérer elle-même. C’est alors que la magie opère. Sous les traits d’une bouleversante Yolande Moreau, Liliane débarque à Shanghai avec sa petite valise, prend des trains puis des cars, se perd dans le Sichuan et découvre peu à peu l’univers d’un fils qu’elle connaissait au fond très peu. Ce pourrait être tragique, c’est léger et drôle, d’une grande délicatesse et presque réconfortant. Avec son air d’ourse égarée, Yolande Moreau porte de bout en bout ce film de Zoltan Meyer, occupant l’écran sans l’encombrer et transformant avec une rare économie de mots et de mimiques une tragédie en comédie. A ses côtés, on découvre une très belle Qu Jing Jing et quelques rôles secondaires tout en douceur et en poésie. Ce Voyage en Chine est une histoire d’amour autant qu’un road-movie.