Dernières traces…

 

 

VILLE HISTORIQUE D’AYUTTHAYA

 

Ancienne capitale du royaume de Siam, Ayutthaya témoigne de l’histoire thaïlandaise à travers une multitude de temples et de palais, à moins de 80 km de Bangkok ancienne capitale du royaume de Siam, elle abrite quelques 400 wat…Temples bouddhistes thaïlandais. Fondée vers 1350, Ayutthaya devint la deuxième capitale siamoise après Sukhothaï. Elle fut détruite par les Birmans au XVIIIe siècle. Ses vestiges, caractérisés par les prangs, ou tours-reliquaires, et par des monastères aux proportions gigantesques, donnent une idée de sa splendeur passée. Elle était construite sur une île entourée de trois fleuves la reliant à la mer, à un emplacement stratégique, au-dessus de la barre du golfe de Siam, qui la mettait à l’abri des attaques de navires de guerre étrangers. Cette position la protégeait également des inondations saisonnières. La ville fut attaquée et rasée en 1767 par l’armée birmane, qui en chassa ses habitants. Elle ne fut jamais reconstruite au même endroit et ses ruines constituent aujourd’hui un vaste site archéologique. Ce site inscrit au Patrimoine mondial est sur un territoire de 289 hectares.bBien connu par les sources et cartes contemporaines, le plan d’Ayutthaya répondait à un strict quadrillage de routes et de canaux entouré de douves. Tirant parti de la situation de la ville an centre de trois fleuves, son réseau d’adduction d’eau unique au monde était d’une technologie très avancée. Idéalement située en haut du golfe de Siam, à égale distance de l’Inde et de la Chine et suffisamment en amont pour résister aux puissances arabe et européenne alors en expansion dans la région, la ville était elle-même en train d’asseoir et d’étendre sa puissance en occupant le vide laissé par la chute d’Angkor. Elle devint ainsi un véritable centre économique et commercial à l’échelle régionale et mondiale, et une passerelle entre l’Orient et l’Occident. La cour royale d’Ayutthaya échangeait des ambassadeurs dans le monde entier, notamment à la Cour de Versailles en France et à la Cour Mughal à Dehli, comme avec les cours impériales de Japon et de Chine. Le gouvernement employait des étrangers et d’autres vivaient dans la ville à titre personnel. En aval du palais royal se trouvaient des enclaves de négociants et missionnaires étrangers, chaque bâtiment possédant son propre style architectural. Les influences étrangères étaient donc nombreuses dans la ville et les ruines d’Ayutthaya ont gardé la trace de cette diversité artistique et architectonique.

 

L’école artistique d’Ayutthaya témoigne de l’ingéniosité et de la créativité de la civilisation locale mais aussi de sa capacité à assimiler une multitude d’empreintes étrangères. Les grands palais et monastères bouddhiques construits dans la capitale, par exemple le Wat Mahathat et le Wat Phra Si Sanphet, attestent d’une vitalité économique et de prouesses techniques en même temps qu’ils incarnent une tradition intellectuelle. La décoration de tous les bâtiments a fait appel aux meilleurs artisanats et arts muraux, mêlant de manière éclectique les styles traditionnels issus de Sukhothaï, hérités d’Angkor et empruntés aux XVIIe et XVIIIe siècles japonais, chinois, indien, perse et européen, expression riche et unique d’une culture cosmopolite à l’origine de la fusion des styles artistique et architectural de la future ère Rattanakosin et des époques qui suivront. Lorsque la capitale du royaume restauré fut déplacée en aval et une nouvelle ville construite à Bangkok, c’est le modèle urbain et le style architectonique d’Ayutthaya que l’on chercha à reproduire. Beaucoup d’architectes et de maçons d’Ayutthaya travaillèrent alors à l’édification de la nouvelle capitale. Cette volonté de reproduction renvoie à la philosophie urbanistique des nombreuses villes du monde qui tendent à la perfection de la ville mythique d’Ayodhaya. En Thaïlande, le nom officiel de la capitale Bangkok contient encore l’appellation « Ayutthaya ».

 

 

 

 

L’intégrité du bien, les vestiges de l’ancienne capitale siamoise, se mesure à la préservation des éléments matériels, en ruines ou reconstruits, caractéristiques de l’ancienne grande cité. Le premier en est la morphologie urbaine dont l’originalité est connue par les cartes de l’époque, réalisées par plusieurs des émissaires étrangers à la cour royale. Ces cartes révèlent un réseau recherché, mais systématique, de rues et de canaux quadrillant toute l’île et divisant l’espace urbain en zones strictement contrôlées, ayant leur propre usage et leur propre architecture. Le plan urbain de l’ensemble de l’île reste visible et intact, portant les vestiges de tous les grands temples et monuments identifiés sur les anciennes cartes. Partout où ces vestiges avaient été recouverts par des constructions après l’abandon de la ville, ils ont été mis à jour. Les vestiges des bâtiments les plus importants ont en outre été consolidés, réparés et parfois reconstruits.

 

Le périmètre du bien du Patrimoine mondial, correspondant à l’ancienne enceinte du palais royal et à ses environs immédiats, enserre ses lieux et monuments les plus importants et garantit la préservation de sa valeur universelle exceptionnelle. Des plans et contrôles complémentaires étaient initialement prévus pour la protection des monuments historiques restants ; cependant, la conjoncture économique et sociale justifie une extension du parc historique pour couvrir la totalité de l’île d’Ayutthaya, afin de protéger tous les monuments et lieux anciens connexes et renforcer ainsi l’intégrité du bien. Si l’on étend le périmètre actuel du bien pour inclure toute l’île d’Ayutthaya, ses limites coïncideront exactement avec celles de la ville historique. La Ville historique d’Ayutthaya est bien connue par des documents historiques. Elle était l’une des plus vastes agglomérations urbaines de son temps ainsi qu’un grand centre politique, économique et religieux, et de nombreux visiteurs ont laissé des témoignages sur leur séjour. Par ailleurs, la cour royale du Siam tenait des registres méticuleux ; beaucoup ont été détruits dans le sac de la ville, mais certains ont été conservés et constituent une importante source d’authenticité. Il en est de même des œuvres d’art, fresques, sculptures et manuscrits sur feuilles de palmier qui ont survécu à cette période. Les fresques de la crypte du Wat Ratchaburana sont à cet égard remarquables.

 

La Ville historique d’Ayutthaya est gérée en tant que parc historique, classée et protégée par la loi thaïlandaise sur les monuments anciens, les antiquités, les objets d’art et les musées nationaux, Outre ce cadre légal, le site a été doté d’un schéma directeur approuvé par le gouvernement. Des comités pour la protection et la mise en valeur de la Ville historique d’Ayutthaya ont été créés à l’échelon national et local, et l’on compte dans la société civile un certain nombre d’associations pour la conservation du patrimoine. La conservation et la mise en valeur de la Ville historique d’Ayutthaya sont financées par des fonds gouvernementaux et privés. Une extension du bien du patrimoine mondial est en préparation en vue d’englober tout le périmètre de la ville d’Ayutthaya telle qu’elle existait au XVIIIe siècle, alors l’une des plus grandes agglomérations urbaines du monde. Cette extension placera d’autres monuments anciens importants, actuellement non inclus dans le site, sous la protection et les conditions de gestion attachées au patrimoine mondial. Des normes pour limiter les constructions sur la zone concernée par l’extension sont également à l’étude afin de garantir le respect des valeurs et des intérêts de la Ville historique. De la sorte, tous les nouveaux développements dans la ville moderne d’Ayutthaya seront dirigés vers des zones en dehors du périmètre de la ville historique et du bien du patrimoine mondial.

 

 

 

 

 

 

 

Wat RATCHABURANA…

L’histoire du Wat Ratchaburana commença tragiquement selon les chroniques. À la suite du décès du roi Intharacha en 1424, deux successeurs potentiels, deux frères, se prévalurent du rôle de monarque. Pour décider lequel deviendrait le nouveau roi et pour éviter un conflit d’ampleur entre leurs armées personnelles, ils s’affrontèrent à dos d’éléphant. Malheureusement, les deux décédèrent et ce fut le troisième de la fratrie qui devint roi sous le nom de Somdet Phra Borommarachathirat II plus connu sous le nom de Chao Sam Phaya (เจ้าสามพระยา). Il entreprit alors la construction du Wat Ratchaburana à l’emplacement de la crémation de ses deux frères, Chao Ai Phraya et Chao Yi Phraya, puis deux stupas funéraires leur furent dédiés. Si la tour centrale du Wat Ratchaburana a gardé toute sa magnificence grâce aux restaurations, il faut savoir qu’elle se visite. En escaladant les marches, vous atteignez l’entrée de la crypte royale. Il s’agit d’ailleurs de la plus grande crypte de Thaïlande dans un Prang (ปรางค์), ces fameuses structures de style khmer qui pointent vers le ciel.

 

 



Il y a une soixantaine d’années, des excavations dans la crypte ont permis la découverte d’objets précieux, dont plus de cent kilos en or. Malheureusement, ce caveau fut pillé dans la foulée à cause de la complicité du policier en charge de la surveillance…Une petite partie du butin fut retrouvée. Les reliques sont dorénavant exposées au premier étage du bien nommé Musée National Chao Sam Phraya, non loin de là. Cette crypte sacrée se visite donc en théorie. En empruntant un escalier descendant, vous atteignez une minuscule pièce, où un seul homme tient debout. De là, on peut admirer des restants de fresques datant de plusieurs siècles, un véritable trésor patrimonial.

 

 

 

 

 

 

 

 

Wat MAHATHAT…

 

Héritage de l’art khmer, les temples-montagnes en pierre et en grès rose du Wat Mahathat dominent le quartier historique d’Ayutthaya…Glorieuse capitale royale et centre spirituel du Siam, après l’effondrement de Sukothai, la vieille ville regorge de ruines khmères. Sur une petite île, à mi-chemin entre Chi Kun Road et Naresuan Road, se dresse le Wat Mahathat, un temple khmer pas comme les autres. Au fil des siècles, le visage du temple a changé, et les visiteurs ne le retrouveront plus sous son ancien éclat. Qu’on s’imagine la procession royale, lorsque le roi et son épouse passaient par la porte principale, escortés du prince héritier, des autres nobles, des évêques et des plus hauts dignitaires du royaume, et montant des éléphants et des chevaux richement décorés ! Qu’on se représente les rituels d’offrande accomplis chaque année, au moyen desquels le roi espérait s’attirer les bonnes grâces du Bouddha. Le temps a mis le bâtiment à rude épreuve. Qu’à cela ne tienne, de superbes ruines subsistent, comme ce prang central à la base surélevée, ces bouddhas en pierre décapités, ou encore cette tête de Bouddha enserrée dans les racines d’un banian. Autant de vestiges qui donnent une mesure du luxe et de la grandeur d’Ayutthaya, la Venise de l’Orient.

 

Le sens de Wat Mahathat peut être rendu par « sanctuaire de la grande relique ». Bien que quelque peu prétentieux, le nom est judicieusement choisi au motif que des reliques du Bouddha y ont été jadis conservées. Le chantier fut ouvert en 1374 sous le règne de Borommaracha I, le troisième souverain d’Ayutthaya. Après sa mort, Ramesuan, le neveu du défunt roi qui lui a succédé sur le trône, a poursuivi les travaux. À l’apogée du royaume, le sanctuaire de la grande relique jouissait d’un statut spécial. Sa proximité avec le Grand Palais, le Lion Royal Gable, en est la preuve. La présence d’une relique de Bouddha conservée dans un coffret précieux en atteste également. Des évènements importants s’y sont déroulés, comme le festival Kathina. Quelques Européens ont vanté la splendeur du Wat Mahathat dans leurs mémoires de voyage. Van Vliet, un marchand hollandais du VIIème siècle, nous confie que…Près de six à sept mille personnes assistaient à la procession royale. Une suite imposante marchait derrière les nobles. Des troupes de musiciens jouaient de la flûte, du cor, du trombone et du tambour, et l’arrangement instrumental était très mélodieux. Jacques de Coutre, quant à lui, rapporta des détails de l’architecture du temple en 1595…Chacun des prangs était surmonté d’une très haute tour réalisée en maçonnerie de pierre et de brique. Les tours étaient plaquées d’or du sommet jusqu’au milieu et reposaient sur une large cour dallée de briques. Des étangs étaient aménagés aux quatre extrémités de la cour, et beaucoup d’arbres poussaient au bord de l’eau. Selon le même auteur, le monastère de la grande relique compta parmi les quatre monastères les plus importants du royaume. Malheureusement, le Wat Mahathat n’a pas été épargné lorsque les Birmans ont mis à sac et incendié la ville en 1767.

 

 

 

 

L’antique cité d’Ayutthaya recense plus de 400 temples, et il est très facile pour les étrangers de s’y perdre. Le Wat Mahathat sort du lot à plus d’un titre. Là résidait jadis le patriarche suprême du bouddhisme. Là étaient dissimulées les saintes reliques de Bouddha, enchâssées dans une urne en or. Là encore se déroulaient les grandes festivités royales, le monastère étant situé à côté du Grand Palais. Pas plus tard qu’en 1935, le Département thaïlandais des Beaux-Arts l’a classé parmi les monuments historiques nationaux. La reconnaissance de l’Unesco est intervenue en 1991, lorsque le parc historique d’Ayutthaya rejoignit la liste du patrimoine mondial. Si vous voulez voir le meilleur d’Ayutthaya, le détour au temple de la grande relique est indispensable. Plus qu’un simple temple, le Wat Mahathat était conçu comme un immense complexe religieux. Il a perdu sa majesté à la suite des attaques birmanes. Les ruines que l’on peut admirer actuellement datent d’une époque plus récente, allant de la fin du XIIème au XVIIIème siècle. Le prang central, Cet édifice en pain de sucre représente par allégorie le mont Meru, la demeure sacrée des dieux selon la mythologie hindoue. À l’origine, sa hauteur dépassait plus de 40 mètres. Quatre prangs de taille plus modeste viennent l’encadrer de tous côtés, à l’image des océans entourant la terre. Le prang a tenu bon durant plusieurs années après la prise de la ville par les Birmans en 1767, avant de céder complètement en 1911. Depuis, il n’a plus été restauré. Du temple montagne d’autrefois, seule la plate-forme carrée et les quatre escaliers dorés ont survécu. Gardez l’œil ouvert sur les images de bouddha qui parcourent les galeries. Juste à droite du prang principal, admirez le vihara de plan rectangulaire, soutenu par deux rangées de piliers. Il fait 40 m de long et 20 m de large. C’est là que les moines se réunissaient pour les prières et les exercices de méditation. L’ubosot où les jeunes moines prêtaient publiquement serment. Huit bornes de repère en pierres fines marquent les limites de la chambre sacrée. D’après les historiens, elles remontent au début de la période Ayutthaya. D’autres ruines remarquables comme les stupas et les pavillons sont disséminés de tous côtés. Les touristes avertis seront ravis d’étudier les fresques murales du prang nord-ouest, les bouddhas de style Bayon au sein de la galerie, ou la tête de bouddha engloutie dans un banian.

 

 

 

 

 

 

 

 

Wat PHRA RAM…

 

Une ruine restaurée située dans le parc historique d’Ayutthaya à Pratu situé près du Grand Palais et Wat Sri Sanphet dans un secteur marécageux. Le moment exact de sa construction n’est pas connu car les différentes Chroniques d’Ayutthaya donnent des horaires différents de sa construction. La plus ancienne version, le Luang Prasoet, écrite pendant l’ère de l’Ayutthaya tardif, indique son établissement en 1369. Les versions ultérieures écrites dans l’ère post-Ayutthayan ont mis sa construction dans l’année 1434. Wat Phra Ram suit le concept khmer de construction du temple. Nous trouvons des structures presque identiques, mais construites plus tôt à Angkor. Phnom Bakheng, Preah Rup, East Mebon, Baphuon et Ta Keo étaient tous des montagnes de temples, constituées d’une tour centrale entourée de quatre tours d’angle formant un quincunx, ce dernier étant souvent entouré d’une cour et d’une galerie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Wat PHRA SRI SANPHET…

Temple du Saint, du Vénérable et de l’Omniscient



De tous ces vestiges, ce Wat était sans aucun doute le plus important et le plus beau. Il est lové dans le domaine du parc historique d’Ayutthaya, lui-même classé sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Se perdre dans les trois chedis du temple, ces constructions cyclopéennes en forme de cloche qui contiennent les reliques des défunts rois, cela donne l’impression de retourner au Moyen Âge. Il a été témoin de la naissance du royaume d’Ayutthaya. Il fut fondé en 1350 sur l’ordre du jeune prince U-Thong qui monta sur le trône sous le nom de Ramathibodi Ier. Sa destination initiale était d’être un palais royal. En 1448, Borom Trailokanat, le huitième souverain d’Ayutthaya, le convertit en un lieu de culte, après qu’il s’est fait bâtir un nouveau palais au nord de la région, près de la rivière Lopburi.

 

 

 

 

Les évènements notables de la Monarchie y étaient célébrés en grande pompe. Là avait lieu le sacre des rois d’Ayutthaya. C’est là que les officiers faisaient leurs prestations de serments. Là aussi se tenaient les cérémonies de décorations militaires et civiles. Aucun clergé ne résidait en permanence dans le temple. Il était ouvert uniquement aux membres de la famille royale, en dehors des occasions festives et solennelles. Les dirigeants successifs d’Ayutthaya ont pris soin d’agrandir, chacun ajoutant une pierre à l’édifice. La contribution la plus précieuse a été celle de Ramathibodi II, le fils de Borom Trailokanat. Il a doté le temple de la statue « Phra Sri Sanphetdayan », un Bouddha tentaculaire de 16 mètres de haut, taillé dans le bronze massif et plaqué d’or tant sur la face que sur le dos. Le poids du bronze nécessaire au moulage de la statue était évalué à 64 tonnes, alors que l’or appliqué sur la surface pesait approximativement 343 kg. À l’époque, c’était la plus belle et la plus grande statue de Bouddha qui n’ait jamais été réalisée dans toute l’Asie. En 1767, Ayutthaya tomba aux mains des Birmans. Ils ont tout pris, tout saccagé et tout emporté. Seuls les trois chedis ont été épargnés. Jadis, le Wat Phra Sri Sanphet était enserré de hauts remparts qui le séparaient du reste de l’ensemble palatial. Quatre portes d’accès tournées respectivement vers les quatre points cardinaux menaient à l’intérieur. Le long des remparts alternaient cloches et pavillons, dont certains sont encore reconnaissables.

 

 

 

 

 

 

 

 

Wat CHAI WATTHANARAM…

le Monastère du temple prospère et victorieux

 

Avec ses cinq pagodes de style khmer, ilest l’une des plus importantes ruines de la ville royale d’Ayutthaya. Écrit de Van Vliet, un marchand néerlandais du xviie siècle, dans ses mémoires de voyage au Siam…Entre-temps, nous avons vu quelques-unes des tours sanctuaires les plus élégantes du Siam, en particulier le grand et le petit Abbentak, étincelants d’or et de pierres fines comme une montagne dorée. Il y avait autrefois une porte qui n’était ouverte qu’aux souverains, à l’exclusion de toute autre personne. L’intérieur renfermait de nombreuses images (prétendument) taillées en or massif. De là, nous avons traversé une large et très longue galerie qui avait été aménagée autour de cette immense tour à base carrée, chargée entièrement d’icônes dorées de grande valeur si bien que nous avons presque tenu pour négligeable la multitude extraordinaire de statues de taille plus moyenne et de statuettes. Leur nombre était incalculable. Temple bouddhiste en ruines qui témoigne du faste et de la grandeur passée d’Ayutthaya. Les temples royaux étaient un symbole du pouvoir politique, où les pèlerinages et les funérailles des familles princières donnaient lieu à des joyeuses célébrations, et où l’architecture khmère était le bon goût classique. Le temps de quelques jours à Ayuttaya, la deuxième capitale du Siam. L’inauguration du temple remonte à l’an 1630, soit au cours de la période tardive d’Ayutthaya. Prasat Thong, le dirigeant de l’époque, exprimait le désir de bâtir un monastère royal en l’honneur de sa feue mère nourricière. Le choix de l’emplacement est loin d’être innocent car situé sur le site du domicile de sa mère, le temple était un témoignage d’amour filial et de piété bouddhiste, le but étant de communiquer une image avantageuse du souverain aux yeux des sujets.

 

 

 

 

Vers 1767, les forces birmanes ont envahi la cité d’Ayutthaya, misant sur l’incompétence du roi en titre, qui était un homme à femmes plutôt qu’un courageux guerrier. Le sanctuaire a été pillé et dépouillé de tous ses trésors. Il tomba en ruines durant deux cent-vingt ans. En 1987, le Département thaïlandais des Beaux-Arts a pris soin de réhabiliter le site. En 1992, il rouvrit ses portes en tant que monument historique. L’architecture d’origine a été perdue…Des 1 500 temples que comptait la Venise de l’Orient à l’apogée de sa grandeur, à peine une quinzaine a survécu à l’épreuve du temps. Le Wat Chai Watthanaram en fait partie. Terminé au bout de 20 ans de travaux, ce monastère bouddhiste royal est l’une des plus belles manifestations de l’art Khmer .Grand, monumental, typique de l’art khmer, le Monastère du Temple prospère et victorieux se dresse devant vous, sur la rive orientale du fleuve Chao Phraya. Plus qu’un simple lieu de culte, il se présente comme un complexe de temples, comprenant un ubosot, des chapelles, des viharas, des stupas et des quartiers monastiques. Le plan en quinconce est une réussite artistique. Le bâtiment dans tous ses détails est un modèle accompli de rigueur et d’équilibre. À l’origine, une imposante muraille encerclait le temple de tous côtés. Elle mesurait 194 mètres de long sur 117 mètres de large et culminait à près de 2 mètres de haut. Le temple avait huit portes d’entrée avec deux portes sur le côté nord, deux portes sur le côté sud, une porte sur le côté ouest, et trois portes donnant sur la rivière. Au centre se trouve la porte principale, dont l’accès est défendu, puisqu’elle s’ouvre uniquement lorsque la péniche royale débarque dans le temple. Autrefois, les murs de la façade étaient enduits de plâtre blanc. Au fil des siècles, le plâtre s’est effacé, mettant à nu les briques rouges. Les statues de Bouddha malheureusement, leurs têtes sont manquantes, conséquence des vols et des pillages commis par les soldats birmans. Les cendres de Thamatthibet y sont conservées. Pour la petite histoire, Thamatthibet était un prince d’Ayuatthaya, le fils aîné du roi Borommakot (1733-1758). Il était l’héritier présomptif du trône, mais il commit la folie de coucher avec quatre concubines royales. La punition de ce crime de lèse-majesté était la mort sur le fouet. Thamatthibet a reçu 120 coups de fouet alors que les concubines ont été battues 30 fois. Son père lui a bâti ce chedi pour son incinération, conformément à l’usage de l’époque.

 

 

 

 

 

 

 

 

Wat MAHEYONG…



Fondé dès 1438 par le roi Chao Sam Phraya, puis rénové au début du XVIIIe siècle. Il se distingue en premier lieu par son corridor royal. Réservé autrefois aux monarques, il mène à l’Ubosot en briques. Long de 35 mètres et large de 17, cette bâtisse apparait monumentale. Le toit a disparu mais la structure est préservée, notamment quelques colonnes octogonales. À son apogée, la salle devait être grandiose. Le bouddha principal, sans doute détruit au moment de l’invasion birmane, est regroupé par morceaux. Les fidèles continuent à lui faire des offrandes. Il est surnommé Luang Po Hin Sai, soit le bouddha en grès. Derrière l’Ubosot, au milieu des herbes, le Chedi principal en forme de cloche accueille sur sa partie arrondie des statues du Bouddha. À l’origine, le monument en comptait 80, vingt de chaque côté, mais une vingtaine seulement perdurent tant bien que mal. ce choix architectural viendrait du Sri Lanka où le pachyderme est symboliquement considéré comme l’animal qui supporte le centre de la Terre. L’enceinte historique du Wat Maheyong compte aussi une dizaine de stupas mineurs. Par leur envergure, ils pourraient sans peine être des stupas principaux d’autres temples de l’ancienne capitale royale.

 

 

 

Le Wat Maheyong est toujours un monastère actif. Cette seconde partie s’étend côté est, au sein d’un vaste parc ombragé entrecoupé par des pavillons et des installations. Cette zone du Wat Maheyong est réputée pour ses retraites méditatives. Plusieurs bâtiments sont en construction, dont un Viharn monumental. Il devrait devenir l’un des plus grands de Thaïlande une fois achevé.

 

 

 

 

 

 

 

Wat YAI CHAI MONGKHON…

Le grand sanctuaire de la victoire opportune



À 3 km d’Ayutthaya, au sud-est de l’île historique, le Wat Yai Chai Mongkhon subjugue tous les regards. Le stupa monumental, la somptueuse fresque murale et les sculptures de bouddha restaurées rappellent les heures de gloire d’un empire disparu. Perle architecturale d’Ayutthaya. Une des plus belles ruines de la capitale royale. Vieux de plus de 600 ans, ce sanctuaire bouddhiste a vu les tout premiers débuts du royaume d’Ayutthaya. Sa réputation, le temple la tient surtout de la bataille dont il a été témoin, la bataille à dos d’éléphant qui opposa Naresuan, le souverain d’Ayutthaya, à Mingyi Swa, le prince héritier de la Birmanie. Le stupa iconique au centre du monastère en célèbre la mémoire. Majestueux, il est visible depuis les quatre coins de la ville et sert de repère paysager. Chapelles en ruine, images de bouddha décapitées, colonnes aux briques nues…Il a été créé en 1356 par Ramathibodi Ier lui-même, le fondateur et le premier souverain d’Ayutthaya. La vocation sépulcrale du monastère est attestée dans les archives. Deux fils de Ramathibodi Ier moururent des suites du choléra. Ramathibodi fit bâtir un stupa et une chapelle sur la place. Le bâtiment fut baptisé Wat Pa Kaeo ou sanctuaire de la forêt de cristal, du nom de l’un des princes décédés.

 

 

 

 

Au fil des siècles, le sanctuaire a joué un rôle religieux et politique non négligeable. Là ont logé les moines bouddhistes de Sangha qui se sont attiré les bonnes grâces de la monarchie. Leur chef a gagné le titre de patriarche suprême du bouddhisme. L’histoire du sanctuaire est surtout marquée par l’épopée de la guerre des éléphants. Cela se passa en 1592. Le souverain Naresuan affronta le prince birman dans un combat singulier. Naresuan a triomphé de son adversaire en le tuant, gagnant par ce fait la guerre aux dépens de l’armée birmane. De retour au palais, le souverain s’emporta contre ses hauts officiers, à qui il reproche leur excès de bienveillance en empêchant son frère et lui de combattre au côté de l’armée. Peu s’en faut que l’ordre de condamnation à mort ne fût prononcé, si le patriarche ne s’était interposé, implorant l’indulgence. Naresuan obtempéra à sa requête. La joie succéda bientôt à la colère, le souverain se souvenant qu’il a fait perdre la face aux Birmans. Un immense chedi a été construit pour commémorer son triomphe. Malgré le pillage du temple en 1767, lors de la prise d’Ayutthaya par les Birmans, des travaux de réparation ont été réalisés par le Département des Beaux-Arts dans la seconde moitié du xxe siècle. Le Wat Yai Chai Mongkhon a gardé quelques ruines notables témoignant de la grandeur révolue d’Ayutthaya, un parfait exemple de l’architecture au début du Royaume.

 

 

 

A SUIVRE…