Beauté intemporelle…

Après Bequia et quatre heures de navigation sous un vent des alizés assez puissant, l’île de Mayreau nous accueillent. Plus petite île habitée de l’archipel des Grenadines, avec une superficie de 4km2 et 300 habitants. Une communauté autonome, une école avec une cinquantaine d’élèves, une électricité fournie par un générateur général depuis 2002. L’île dispose que d’une seule route bétonnée. Sur le haut de l’île se trouve l’église catholique avec panorama sur les Tobago Cays, Canouan et Union. L’île dispose d’un petit étang d’eau salée. Le sel ne sert désormais plus qu’à la demande locale. L’île est principalement habitée par des pêcheurs et vit du tourisme.

 

 

 

 

Deux nuits dans deux des plus belles baies des Grenadines avec ballade le long de la côte sauvage face à la mer.

 

 

 

Une histoire contée par un moine dominicain, qui fut le pasteur de Mayreau en majorité catholique. Anachronisme où le culte réformé est omniprésent, foi spécifique aux anciens esclaves de colons français. Ces derniers, propriétaires de l’île dès la fin du XVIIIe siècle, tentèrent d’en rentabiliser les maigres ressources par esclaves interposés et maltraités avec révoltes et répressions successives. Bien après l’abolition, anciens maîtres et esclaves continuèrent à cohabiter sur leur minuscule caillou, les seconds dépendant toujours des premiers. Un demi-siècle plus tard, un instituteur venu de St-Vincent vengea, à sa façon, ses frères de couleur. Engagé pour instruire la population, il s’employa surtout à séduire la fille du maître des lieux. Il l’épousa puis la séquestra, assurant, du même coup, sa descendance et sa main mise sur l’île. La population, pour autant, restait toujours aussi pauvre mais le grand réservoir à poissons des Tobago Cays en fit, au fil des ans, d’habiles pêcheurs.

 

 

 

 

Restait le problème de l’eau douce…Dans les années 70 le Père Divonne, insuffla à tous assez de courage, en montrant l’exemple, pour construire à main nue et à flanc de colline un grand récupérateur d’eau collectif…En haut de la colline, il y a une petite église, témoignage du sacerdoce d’un prêtre et de la foi des îliens. Dans le même temps, les propriétaires de l’île autorisèrent la construction d’un complexe hôtelier habilement dissimulés dans les frondaisons bordant ce croissant de sable jusqu’alors visité par les seuls bateaux de passage. Les habitants maçonnèrent les cases de leur village accroché à la colline et la route pour y accéder, des pêcheurs se découvrirent des talents culinaires pour restaurer les plaisanciers de passage puis des paquebots de croisière débarquent leurs passagers sur le rivage pour une “barbecue-party”.

 

 

 

 

 

 

Les propriétaires de l’île, dans un élan de générosité, ont fait don aux habitants des terres qu’ils occupaient. Décion pas sans conséquence….Les superbes plages sont plus fréquentées, les pêcheurs ont remplacé leurs vieilles voiles par de puissants moteurs et la langouste, à l’inverse de son prix, a diminué en quantité. Mais pour s’assurer que l’essentiel est encore préservé, il suffit de monter sur la colline, à près de 100m de hauteur. Là, près de la petite église, on découvre, d’un seul coup d’œil panoramique, l’immense barrière des Tobago dont les derniers bancs de coraux viennent colorer, jusqu’à nos pieds. A l’opposé, les sommets crénelés d’Union se détachent à l’horizon et, quand l’heure est propice, s’empourprent dans le frémissement du soleil couchant. Cela vaut le détour et l’épreuve de la montée.

 

 

 

 

Jeudi, nous raconterons nos deux nuits sur l’île d’Union, escale finale avant de débuter une douce et lente remontée vers Sainte-Lucie, mais avant il y aura les Tobago Cays…

 

 

 

 

A SUIVRE…