Au bout du Monde…

Loin du bruit et de l’agitation, rouler vers Grand’Rivière c’est une atmosphère, un univers de verdure qu’elle soit sauvage ou organisée…Avec des plantes sans limites, des fleurs rouges flamboyantes, des fougères géantes et du vivant de toutes les tailles, couleurs, espèces…

 

 

 

 

 

 

Bordures de palmiers géants pour montrer que votre propriété est puissante…Ponts encore debout aux bruits métalliques inquiètants…Animaux indifférents à notre présence…Grande rivière c’est tout en haut !

 

 

 

 

La route surplombe le village avant de venir mourir au pied du port de pêche devenu base de logistique pour marcheurs…Après 14 Kms de randonnée au plus près de la côte entre Le Pêcheur et Grand Rivière, retour sur des bateaux de pêches transformés en bus des mers.

 

 

 

 

Tout au bout, l’unique plage de sable noir et sa côte, mélange de vert et de bleu qui se confondent, donnent envie d’entreprendre la traversée…Un jour peut-être…Vient le temps de la baignade et d’un frugal repas…

 

 

 

 

En haut des falaises, il y a les villages…En bas et uniquement si vous faîtes l’effort de descendre, vous trouverez toujours un bout de terrain, point d’appui pour les pêcheurs et les négociants…D’énormes barriques de rhum étaient descendues par des hommes, avant d’être embarquées sur des navires pour commercer avec la métropole.

 

 

 

 

L’ESCLAVAGE COLONIAL…

 

Système social et économique, fondé sur l’exploitation de centaines de millions d’êtres humains, maintenu par la violence et la coercition, légitimé par des politiques d’États, dont la France, a imprimé profondément sa marque sur l’Afrique, les Amériques, l’océan Indien et l’Europe. Ce système est à l’origine d’imaginaires et de théories racistes qui survivent aujourd’hui. Le 21 mai 2001 vote d’une loi déclarant l’esclavage colonial et la traite crimes contre l’humanité.

 

En 1799, la France est une puissance coloniale, mais une puissance reconfigurée par la guerre avec les Britanniques et le soulèvement des esclaves qui aboutissent à l’abolition de l’esclavage en 1794. Bonaparte qui a une ambition coloniale envoie fin 1801 une expédition à Saint-Domingue. En France les colons, pour qui « point d’esclavage, point de colonies », sont influents dans l’entourage du Premier consul. Peu sujet aux scrupules des « philosophes », Bonaparte opte, par la loi du 20 mai 1802, pour le maintien de l’esclavage là où il n’a pas été aboli, en Martinique, rendue par les Anglais, ainsi que dans l’océan Indien, où les colons ont refusé le décret de 1794.En Guadeloupe, l’esclavage aboli en 1794 est rétabli par les armes, malgré la résistance des officiers antillais Ignace et Delgrès, et par un arrêté consulaire du 16 juillet 1802. Cette mesure sera aussi appliquée en Guyane.

 

C’est la seule fois dans l’histoire qu’un pays rétablit l’esclavage après l’avoir aboli, et même renforce une législation ségrégationniste. À Saint-Domingue, les anciens lieutenants de Toussaint viennent à bout du corps expéditionnaire qui capitule en novembre 1803. Naît ainsi, le 1er janvier 1804, le premier État noir décolonisé, sous le nom d’Haïti. Napoléon tire un trait sur son « rêve américain ». En Guyane, en Guadeloupe, en Martinique et à La Réunion, l’esclavage restera en vigueur jusqu’à son abolition définitive en 1848.

 

 

 

 

Toussaint Louverture est né esclave à Saint-Domingue, devenu Haïti, en 1743, et est affranchi en 1776. Devenu propriétaire d’une plantation de café, et propriétaire d’esclaves à son tour. Sa position, confortable va lui permettre une ascension rapide, en faisant une figure de la lutte anti-coloniale. En 1791, une révolte éclate sur l’île, dont il se tient d’abord à l’écart avant d’en prendre la tête.



Les Espagnols, qui occupent l’autre partie de l’île, voient une opportunité d’affaiblir la France et soutiennent la révolte. Toussaint, renommé Louverture «en référence à sa bravoure et la manière dont il enfonce les brèches à la tête de ses troupes», est nommé lieutenant général. En 1794, la Convention décrète l’abolition de l’esclavage et tend la main à l’esclave affranchi qui, ignorant cette nouvelle, a rejoint la Révolution. «L’Espagne capitule l’année suivante. Après avoir combattu pour le général Lavaux, gouverneur de la colonie, il est nommé lieutenant-gouverneur de Saint-Domingue en 1796 puis commandant en chef de l’armée en 1797, statut avec lequel il combattra les Britanniques et obtiendra leur capitulation», note la Fondation.



En 1801, Napoléon nomme Toussaint Louverture capitaine général de Saint-Domingue, deuxième personnage officiel de l’île. Mais celui-ci cherche à s’émanciper de cette tutelle et élabore une constitution autonomiste où l’esclavage est supprimé, mais non la traite, et une nouvelle forme de servage entre en vigueur. Il signe même des traités de commerce avec la Grande-Bretagne et les jeunes États-Unis d’Amérique. Bonaparte réagit avec force et dépêche son beau-frère, le général Leclerc avec 25.000 hommes pour reprendre le pouvoir. Ce dernier débarque simultanément dans tous les grands ports en février 1802. Le 6 mai, il se rend et envoyé en métropole. Séparé de sa famille et emprisonné sans jugement au fort de Joux dans le Doubs, il meurt le 7 avril 1803. Saint-Domingue se révoltera à nouveau face aux bruits du rétablissement de l’esclavage, et Haïti gagnera son indépendance. Après le départ des Français, la population blanche et métis est massacrée. Une guerre civile se poursuivra, et l’indépendance est reconnue en 1825 par Charles X.

 

 

Insurrection des esclaves de Saint John de 1733

 

Révolte des esclaves du Carbet en 1822

 

 

 

200 ans après, le temps semble avoir apaisé les douleurs de l’histoire…Il faut juste remonter tout en haut…

 

 

 

 

A SUIVRE…