Après trois jours en Corse nous repartons en direction de la Sardaigne mais avec un moyen de transport différent…La voiture…Celle de nos amis Brigitte et Jean-Luc et nos vélos sont restés chez eux. Vendredi 13 Juin rejoindre BONIFACIO tout au sud de l’île pour prendre un ferry.






La traversée dure moins d’une heure et le ferry est loin d’être plein. Le départ est toujours aussi spectaculaire avec cette incroyable cité à la très longue et très agitée histoire qui surplombe à l’extrême la mer Mediterranée.





Souvenir d’un précédent passage et d’un lever de soleil magique.


Depuis Bonifacio, l’arrivée s’effectue à SANTA TERESA GALLURA. La traversée A/R à 4 avec une voiture c’est 250€. Direction la ville de SASSARI lieu de notre premier étape pour 3 nuits chez Giovanna.




La SARDAIGNE / Sardegna / Sardigna…Une île de la mer Méditerranée et une région italienne, qui se trouve à l’ouest de l’Italie continentale, au sud de la Corse. Son chef-lieu est la ville de Cagliari. La Sardaigne avec ses 1 700 000 habitants est par sa superficie de 24 000 Km2 la deuxième île de la mer Méditerranée et une région autonome à statut spécial d’Italie dont la dénomination officielle est « région autonome de la Sardaigne ». Son statut spécial, inscrit dans la constitution de 1948, garantit l’autonomie administrative des institutions locales et la protection de ses particularités ethnolinguistiques et culturelles.
La Sardaigne, séparée de la Corse par les bouches de Bonifacio, est située au milieu de la mer Méditerranée occidentale, cette position centrale a favorisé depuis l’Antiquité les rapports commerciaux et culturels comme les intérêts économiques, militaires et territoriaux, puis les particularités d’une destination touristique réputée. À l’époque moderne, en découvrant la randonnée en Sardaigne, d’intérêt panoramique, entre mer et sommets, comme dans d’autres îles de Méditerranée, de nombreux écrivains ont exalté la beauté de la Sardaigne, qui conserve encore, malgré l’extension du tourisme en Sardaigne sur le littoral, un paysage protégé et un patrimoine important, parmi lequel les vestiges de la culture nuragique.




La province de SASSARI occupe tout le nord de l’île. Depuis 2016 la Sardaigne est divisée en cinq provinces, les quatre autres sont Oristano, Nuoro, Sardaigne du Sud, Cagliari. Premier jour et déambulation et découverte de la vieille ville de SASSARI avec un passage obligé au marché principal et couvert, et dans le plus petit des magasins son rayon de pâtes…











La cathédrale Saint-Nicolas de Sassari cattedrale di San Nicola est dédiée à saint Nicolas de Myre. L’église la plus importante de la deuxième ville de Sardaigne, dans le nord-ouest de l’île, est un mélange de styles et de décorations, héritage d’une longue histoire. La basilique dédiée à Saint-Nicolas de Bari, cathédrale depuis 1441, connue sous le nom de ‘Duomo’, se trouve dans le centre historique, où est né le premier noyau de Sassari. Les voûtes gothiques, la façade baroque, les décors classiques sont le fruit de réfections, les racines sont anciennes et humbles, liées aux origines de la ville. La première mention de l’église se trouve dans le condaghe de Saint-Pierre de Silki de 1135. Elle a été construite sur un édifice paléochrétien, dont vous verrez les restes sous l’abside. La première reconstruction est de style roman du XIIIe siècle, il reste le clocher qui se dresse à gauche du temple, auquel s’ajouta cinq siècles plus tard une tourelle avec une petite coupole.






LA FONTANA DI ROSELLO est souvent identifié comme le symbole de la ville, elle est placée au centre de la valle del Rosello, qui est dominé par le pont de Rosello de la période fasciste, et au pied du quartier homonyme de Monte Rosello. La fontaine manifeste de manière allégorique l’écoulement du temps, symbolisé par douze bouches, appelées cantaros et par quatre statues représentant les saisons. Au début du XVIIe siècle, la fontaine était une innovation dans ses formes dérivées de modèles et de thèmes chers à la Renaissance, ce qui en fait un monument unique en Sardaigne. Aujourd’hui la fontaine presque cachée, gagnée par la végétation et les maisons, se présente en mauvais état et semble totalement oublié par la ville vu son état précaire et non entretenu.
La source de Gurusellu depuis l’époque romaine alimentait l’aqueduc qui fournissait en eau Turris Libisonis, l’actuelle Porto Torres, et était un point de référence pour les voyageurs qui traversaient la porte du même nom. Avec une taxe publique de 1 000 scudi, les travaux de transformation de la source ont été réalisés entre 1603 et 1606 par des artisans génois. En 1795, pendant les mouvements anti-féodaux, trois statues représentant les saisons ont été détruites et en 1828 quatre autres statues ont été placées. La seule statue originale survivante, celle du Domaine, est encore conservée au Palazzo Ducale de Sassari. Pour amener l’eau de Rosello dans les maisons, des boîtes à eau permettaient de remplir les tonneaux à la source, qui étaient chargés sur le bât de leurs ânes. Fin du XIXe siècle, les ânes utilisés pour le transport atteignaient le nombre d’environ trois cents. La fontaine était également utilisée par les femmes au foyer pour faire la lessive et le blanchissage. En 1849, John Warre Tyndale, un Anglais resté à Sassari pendant un certain temps, écrivait…« Ce système d’approvisionnement est incommode, car vous trouvez souvent l’entrée d’une maison à Sassari bloqué par un homme, une bête et un tonneau ».



Construite dans le style Renaissance tardif, la fontaine est structurée sur deux parallélépipèdes avec le plus bas, de plus grande taille, est couronné par une corniche au-dessous de laquelle passe l’inscription dédicatoire sur trois côtés tandis que le versant nord montre un feuillage. Les façades sur les quatre côtés sont divisés par seize carrés rectangulaires de pierre foncée qui contrastent avec le marbre blanc utilisé pour les structures restantes. Huit d’entre eux encadrent les têtes léonines inférieures desquelles jaillit l’eau, tandis que quatre autres bouches de dauphins sont placées à la base des statues représentant les saisons avec un vieux dormeur pour l’hiver, une fille avec une couronne de fleurs pour le printemps, une femme avec un paquet d’oreilles pour l’été, un jeune Hercule avec la peau du lion et une couronne de feuilles de vigne pour l’Automne. Sur le couronnement du premier ordre sont placés, aux quatre coins, des tourelles crénelées symbolisant la ville de Sassari, tandis que deux autres cylindriques montrent des armoiries sculptées de la maison d’Aragon, avec des bandes verticales. Le deuxième ordre, de plus petite taille, également divisé par des carrés rectangulaires, est couronné par un cadre simple sur lequel sont placés quatre autres tours dans les coins et deux arcs croisés soutenant la statue équestre de San Gavino, martyr protecteur de la ville de Sassari. La statue d’une divinité de la rivière est située sur le côté sud, face à la ville.



Sur toute l’île il y a de nombreux vestiges, comme le MONTE D’ACCODI


A une trentaine de kilomètres de SASSARDI il y a CASTELSARDO. Un des plus beaux villages d’Italie est une forteresse médiévale, caractérisée par sa nature, son histoire, ses traditions artisanales et religieuses. Celle-ci se dresse sur un promontoire de l’Anglona, au centre du golfe de l’Asinara, au Nord-Ouest de la Sardaigne.





Durant l’époque romaine, il s’agissait probablement de la mythique Tibula, mais au Moyen-Age et durant des siècles, cette forteresse fut celle inexpugnable, protégée par de puissantes murailles et bien 17 tours, jusqu’à l’avènement des armes modernes. Le noyau originel de Castelsardo fut construit autour du Château des Doria, remontant, selon la tradition, à l’an 1102, mais plus probablement à la fin du XIIIème siècle. Au début du XVIème siècle, il fut renommé Castillo Aragonés pour devenir un siège épiscopal jusqu’à la construction de la Cathédrale de Sant’Antonio Abate (1586). Le village prendra son nom actuel sous la dynastie de Savoie. Aujourd’hui, il fait partie du club exclusif des plus beaux villages d’Italie et conserve l’empreinte noble de seigneurie fortifiée, grâce aux remparts et à ses raides escaliers.



PORTO TORRES
La tour aragonaise construite en 1323, en plein milieu du port, est un exemple typique de l’architecture militaire de l’époque. Tour de défense, haute de 16 mètres, elle est construite sur trois étages avec une citerne au premier niveau, surmontée d’un logement au deuxième, puis d’une terrasse défensive. Devenue bureau des douanes et phare au fil des siècles, elle ne se visite pas, mais on peut en faire le tour.


En 46 av. J.-C., cela fait trois ans que les Romains se déchirent dans une guerre civile qui oppose César à Pompée. Le conflit s’exporte en Grèce, en Égypte et en Afrique du Nord, où Pompée reconstitue ses légions, commandées par Caton le Jeune, dit Caton d’Utique. César les bat à Thapsus, près de l’actuelle Monastir, en Tunisie. Lors de son retour en bateau, il fait escale dans le golfe d’Asinara, probablement dans l’actuel site de Porto Torres. La date de 46 av. J.-C. est ainsi communément admise comme celle de la création de la première colonie romaine en Sardaigne, sous le nom de Turris Libisonis. On peut légitimement penser que Turris trouve son origine sémantique dans les vestiges nuragiques présents à l’époque (les nuraghes, ou tours), et Libisonis dans l’origine libyenne des insulaires. De même que « Rome ne s’est pas faite en un jour », Turris Libisonis non plus…Le mérite de sa création doit probablement être partagé entre une intention césarienne et une réalité plus octavienne…Elle devient ainsi la première « colonie » romaine de Sardaigne. Peut-être cette décision répondit-elle en partie au besoin d’attribuer des parcelles de terrains aux légionnaires romains démobilisés ? En effet, la guerre civile entre Pompée et César se termine quelques mois plus tard avec la victoire définitive de César à la bataille de Munda, en Espagne…Avant de repartir de plus belle entre Marc-Antoine et Octave…
De nombreux comptoirs comme Tharros, Kalaris, Nora ou Olbia existaient bien et même depuis plusieurs siècles et la domination phénicienne mais ils n’étaient habités que par des insulaires, alliés de Rome après les guerres puniques. Les habitants de Kalaris (Cagliari) reçurent à la même époque la citoyenneté romaine, en récompense de leur soutien à César pendant la guerre civile. Très vite, Turris Libisonis connaît un développement spectaculaire dont quelques vestiges subsistent avec thermes, aqueduc, temples, entrepôts, port, rues pavées, maisons et boutiques, tribunal, salle de spectacles, etc. Probablement construite par les vétérans des légions romaines récompensés par l’attribution de terres la colonie est très vite habitée par des citoyens de Rome.
Il existe un pont romain qui enjambe le Rio Mannu, petit fleuve qui se jette dans le port de Porto Torres. Remarquablement conservé, long de 135 mètres et constitué de sept arches, l’ouvrage encore utilisé jusque dans les années 1980 est construit en opus quadratum, une technique de construction sans mortier nécessitant dextérité et minutie. Impossible d’y accéder car en cours de rénovation. Les infrastructures mises au jour témoignent de l’importance du trafic maritime de la colonie, par laquelle transitaient l’huile, le vin, ou encore les conserves et sauces de poisson. La présence d’un bureau d’armateurs de la colonie à Ostie, attesté par une mention sur une mosaïque de la place des Corporations, dans le port de Rome, confirme l’importance de la colonie pendant les premiers siècles de notre ère.


Au début du Ve siècle apr. J.-C., les Vandales envahissent toute la partie occidentale de la Méditerranée…Espagne, Maroc, Tunisie, Sardaigne et Sicile, ces dernières étant « lâchées » par Rome pour calmer les ardeurs des Barbares et sans succès, puisque Rome sera pillée par ces derniers en 455. C’est un coup d’arrêt brutal à la croissance urbaine de Turris Libisonis. Le trafic commercial maritime se maintient encore un siècle, jusqu’à l’assujettissement des Vandales à l’Empire byzantin (534 apr. J.-C.) La domination byzantine dure un millénaire, et le vestige le plus marquant est la basilique de San Gavino. L’édifice, construit sur une nécropole paléochrétienne et deux basiliques antiques (des Vème et VIème siècles) date du XIe siècle. On le doit à Gonario Ier, le premier « Juge » du judicat de Lugodoro. Les architectes sont des maîtres pisans. Sa principale curiosité est son absence de façade, ce qui laisse la place à deux absides avec une de chaque côté, l’entrée se faisant par des portails latéraux…Un portail côté sud et deux portails côté nord…Un roman et un gothique. La basilique, de style roman, reçoit des éléments gothiques à l’occasion de travaux de restauration, au XVème siècle. Les colonnes de marbre, à l’intérieur, proviennent des constructions de l’ancienne cité romaine.



Quant à San Gavino, à qui la basilique est consacrée, il s’agirait du Romain Gavinus, commandant de la garnison de Turris Libisonis sous Dioclétien. Converti au catholicisme, il aurait été décapité en 304, faisant de lui l’un des premiers martyrs sardes. Au début de sa domination sur la Sardaigne, l’Empire byzantin nommait des fonctionnaires impériaux à la tête des 4 subdivisions créées. Le XIVème siècle voit l’influence espagnole de la cour d’Aragon s’étendre petit à petit à l’ensemble de la Sardaigne, réunissant ainsi les quatre judicats sous une même autorité. Cette influence catalo-aragonaise laissera des traces profondes dans la culture et surtout la langue sarde, surtout dans la partie nord-est.



Prochainement le SUD…