Après SASSARI direction CARBONIA une Ville/Région tout au Sud de l’ile en longeant la côte Ouest. Avec 300kms au programme, un premier arrêt s’impose dans la ville portuaire fortifiée ALGHERO témoin des grands évènements historiques de l’île.
ALGHERO…en catalan L’Alguer, en sarde S’Alighéra. Une ville italienne d’environ 44 000 habitants, située dans la province de Sassari en Sardaigne, sur la côte nord-occidentale. Une partie de sa population est originaire de Catalogne et la ville préserve l’usage de la langue catalane, reconnue comme officielle par la République italienne et par la région, sous le nom de dialecte alguérois (alguerès). La ville est l’une des principales en Sardaigne, étant la cinquième en population et une des portes d’accès à l’île grâce à l’aéroport d’Alghero-Fertilia. L’artisanat et la vente de corail sont l’un des moteurs économiques de la ville.








Peuplé par la culture nuraghique, cette partie de l’île a vu arriver, s’établir et passer de Phéniciens, Grecs, Romans, Vandals, Byzantins, pour que les Génois fondent définitivement Alghero au moitié du XIe siècle. Conquise par le Royaume d’Aragon en 1354. Alghero el la Sardaigne resteront dans le giron espagnol jusqu’à1720. Le passé hispanique est beaucoup plus marquée que dans d’autres régions comme la Sicile ou Naples. En plus, à Alghero ont gardé le Catalan comme langue secondaire (un 30% de la population peut la parler), reste de cette passe commune avec l’Aragon, puis l’Espagne. Le XXe siècle a développé le tourisme qui est la principale industrie de la région. L’enceinte du XIe siècle est parsemée de rues et ruelles pavée, les murailles sont traversées par plusieurs portes bien insérées dans le paysage urbain. Les petites ruelles s’appellent «ginquetes».





Notre descente le long de la côte se prolonge pour rejoindre la ville de BOSA. Spectaculaire avec son chateau et ses rangées de maisons de couleurs accrochées à la pente.




Château de Serravalle ou de Malaspina
Erigé en 1112 sur la colline de Serravalle par la noble famille toscane Malaspina dello Spino Secco, qui s’est installée sur l’île au milieu du XIe siècle. On raconte que le marquis, très jaloux, fit construire un sous-sol reliant le château à la cathédrale pour que sa belle épouse puisse se rendre à l’église à l’abri des regards indiscret. Un jour, dans un accès de rage, il lui coupa les doigts et les enveloppa dans un mouchoir qu’il sortit plus tard devant ses amis, ayant oublié son geste. Les doigts tombèrent et il fut emprisonné. La légende veut que certaines pierres du château représentent les doigts pétrifiés ou les témoins de la scène, pétrifiés par la terreur.
Appartenant au Judicat de Torres, il passa ensuite aux Juges d’Arborea. Il subit de nombreuses modifications avant d’être progressivement laissé à l’abandon. La construction du château s’est faite en plusieurs étapes. Le XIIe siècle a vu la construction d’une tour et d’une partie des murs au nord. Au XIVe siècle, la tour principale, s’élevant autrefois sur trois étages, fut réalisée en pierre claire par l’architecte Capula, a qui l’on doit également la tour San Pancrazio et la tour de l’Éléphant (1305-1307). Les sept tours carrées et le mur d’enceinte, qui parcourt la colline, furent érigés plus tard. La Couronne d’Aragon fit construire une tour pentagonale en trachyite gris et rouge. Les murs renferment l’église de Nostra Signora de sos Regnos Altos (XIVe-XVe siècle), ornée de fresques espagnoles.





Avant de quitter définitivement la côte et de prendre la route pour deux autres heures un arrêt s’impose dans la ville de TINNURA et ses peintures sur les murs des maisons et autres supports.















CARBONIA est une ville italienne d’environ 28000 habitants, elle situe dans la micro-région de Sulcis, au sud-ouest de la Sardaigne. Elle est distante de 65 km de Cagliari, et à quelques km de la mer Méditerranée et de l’Île de Sant’Antioco. Se trouvant dans une zone connue pour ses mines depuis l’Antiquité (le Sulcis), on y découvrit seulement en 1936 un bassin minier de charbon, sur le site Sirai-Serbariu, d’une grande importance stratégique. L’afflux de la main-d’œuvre provoqua la création d’une nouvelle ville ouvrière près des mines et du port de Sant’Antioco par où devait transiter le charbon extrait. La nouvelle ville, baptisée Carbonia (de carbone, charbon en italien), fut construite en peu de temps et inaugurée par Benito Mussolini le 18 décembre 1938. D’un point de vue architectural, elle est assez caractéristique des villes fascistes et communistes...Après avoir eu jusqu’à 60 000 habitants après la Seconde Guerre mondiale, la ville n’en compte plus que la moitié, ce qui constitue le plus grand exode urbain en Italie. Elle se caractérise par de larges rues bordées d’arbres et par un clocher de 45 mètres de haut qui domine les maisons, flanquant la façade de granit et de trachyte de l’église de San Ponziano. Les mines du Sulcis constituaient alors l’une des principales sources d’approvisionnement en énergie de l’Italie. Le réservoir, actif entre 1937 et 1964, comptait neuf puits et cent kilomètres de galeries. Des mineurs de toute l’Italie ont été recrutés pour extraire le charbon. 16 000 personnes ont immédiatement résidé à Carbonia, le pic ayant été atteint en 1949 avec 48 000 résidents et 60 000 habitants.








Dans les villes parcourues le MERCATO CIVILE est toujours à l’intérieur d’un batîment dans une ambiance assez froide, très loin des marchés extérieurs. La raison…La chaleur ? Ensuite il faut toujours des spécialistes pour choisir les bons poissons…






Une des particularités de la Sardaigne, mais peut-être de tous les italiens ? c’est l’utilisation intensive des parasols et des regroupements familiaux et autres pour de très longues heures sur les plages de bords de mer, le dimanche à éviter c’est inabordable ! En fin de journée tout redevient possible.





Le tour de l’île de SANT’ANTIOCO s’imposait avec tout au nord le village de CALASETTA. Deuxième agglomération de l’île de Sant’Antioco. Ses caractéristiques et ses traditions conservent intact le souvenir de ses origines, Tabarka et Gênes. Calasetta fut fondée vers 1769, quand un groupe de personnes provenant de l’île de Tabarka (en face de la Tunisie) mais originaires de Pegli (près de Gênes), demandèrent au roi Charles Emmanuel l’autorisation de repeupler la côte nord de l’île de Sant’Antioco, en face de l’île de Carloforte. En effet, dès les premières années de sa domination sur la Sardaigne, le royaume de Savoie avait exprimé sa forte intention de repeupler toute l’île y compris l’île de Sant’Antioco, où arrivèrent des premiers colons venus de Tabarka, puis d’autres, piémontais et enfin siciliens. Le village est situé sur une petite colline qui descend vers le port, ce qui lui donne une forme polygonale. Vu d’en haut, le centre donne une impression de grande rigueur, avec la régularité et l’ordonnancement de ses rues droites, qui se croisent à angle droit. L’origine du nom Calasetta et de l’adjectif ‘ calasettano ‘ (de Calasetta) pose de difficiles problèmes d’interprétation. D’après Spano, il proviendrait de Calasgèdda, diminutif de Cala. Il est attesté pour la première fois en 1752, sous la forme Calasei cependant, puis en 1754 comme Calastra pour désigner la zone de bord de mer et Cala di Seta pour l’intérieur. En 1757, on trouve Calaseda (espagnol) et enfin, Calasetta et Cala di Seta s’alternent dans les premiers documents écrits concernant le village.
Le territoire de Calasetta offre de nombreuses plages d’une grande beauté. La côte est haute et rocheuse à l’ouest, et basse et sableuse au nord et au nord-est. La ligne de côte a connu trois grandes fractures qui ont fait naître trois plages merveilleuses : Spiaggiagrande ou Porto Maggiore, la Salina et Sottotorre. A l’ouest, un bastion rocheux qui s’étend sur une profondeur de 10 m a contribué à la création de grottes et de pitons rocheux spectaculaires et constitue un endroit d’une grande beauté. L’une des exemples du travail de la mer est sans doute le Nid des oiseaux, deux pitons rocheux qui émergent de l’eau et dont le nom provient des nombreux oiseaux qui y trouvent refuge. Calasetta est très célèbre pour la tour du village, que l’on trouve sur de nombreuses images. Construite par l’administration de Savoie avant la fondation du village, vers 1737, elle défendait le canal entre Sant’Antioco et l’île de San Pietro. Sa fonction principale était la surveillance des embarcations sarrasines. Des fêtes très intéressantes font partie des traditions typiques de ce village, qui revendique haut et fort ses origines de Tabarka et qui en parle, encore aujourd’hui, correctement la langue. L’une d’entre elles est celle de San Giovanni Battista, qui mêle rites de tradition païenne et rites religieux et qui voit la participation de toute la population à des nuits de danses et de chants illuminées par de grands feux de bois.






RAPPEL IMPORTANT…
Les plus anciennes traces de vie sur Terre remonteraient à 3,8 milliards d’années. Il est difficile de dater précisément la première forme de vie sur Terre, d’autant plus qu’il est difficile de définir ce qu’est la vie. À ce jour, les plus anciennes traces de vie sur Terre remonteraient à 3,8 milliards d’années, comme semblent l’indiquer des restes fossilisés retrouvés dans les roches sédimentaires. La vie était alors exclusivement aquatique et le restera pendant près de 3,4 milliards d’années ! Les premiers végétaux terrestres, caractérisés par les lichens et les mousses, apparaissent il y a environ 500 millions d’années. Mais ce n’est que vers 400 millions d’années que l’on trouve trace des premiers animaux évoluant sur la terre ferme. Les premiers animaux terrestres sont essentiellement des Arthropodes, un embranchement auquel appartiennent les insectes, les scorpions, les araignées, les mille-pattes…On retrouve aussi les traces des premiers gastéropodes terrestres avec les Pulmonata, un ordre de mollusques qui regroupe les escargots et les limaces.



Si ces échelles de temps nous semblent difficilement concevables, elles n’en paraissent pas moins gigantesques en comparaison avec l’émergence du genre humain (Homo), dont les plus vieux fossiles remontent à 2,8 millions d’années, et encore plus avec celle de notre espèce Homo sapiens, que les récentes datations situent il y a environ 300 000 ans. Par analogie, si l’on rapporte l’histoire de la vie de la Terre à l’échelle d’une année…
Notre histoire humaine ne représente que la dernière minute de cette année !





Carbonia, parc archéologique Monte Sirai
Situé à environ 2 km au nord-ouest de la ville de Carbonia, sur un plateau de 191 m au-dessus du niveau de la mer, depuis le parc, vous pourrez profiter d’un panorama qui englobe l’archipel sulcitan de Sant’Antioco et San Pietro, la vallée de Cixerri et celle du Rio San Milano. le Monte Sirai domine un paysage extraordinaire depuis son plateau et comprend au moins 40 sites, construits entre le néolithique et la fin de l’ère punique. Autour du plateau et à l’intérieur du parc se trouvent également d’autres sites d’un intérêt exceptionnel, tels que le Nuraghe Sirai. Sa position stratégique, dominant l’axe routier fondamental de l’ancienne Via Sulcitana, et surplombant l’accès aux gisements minéraux, explique sa fondation par les Phéniciens et sa restructuration par les Carthaginois, qui ont donné à Monte Sirai son empreinte historique la plus marquée.




Fondée vers le milieu du VIIIe siècle avant notre ère, la colonie phénicienne s’est développée au cours du dernier quart du siècle suivant. À l’époque punique, c’était certainement un centre en pleine expansion, du moins à partir du IVe siècle avant notre ère. La dernière planification remonte à une époque peu avant la première guerre punique (264-241 avant JC). Au début de la domination romaine sur la Sardaigne (à partir de 238 avant notre ère), Monte Sirai est resté un centre punique. Les nouveaux centres romains sont en fait situés en aval, autour du plateau et dans la zone de l’actuelle ville de Carbonia. Les fouilles les plus récentes ont révélé qu’à l’extrémité sud, un secteur de la ville a été réoccupé à la fin de l’Antiquité (V-VIIe siècle après JC).
Le village de Monte Sirai, caractérisé par une topographie étendue répartie sur différentes zones du plateau, comprend trois secteurs principaux avec la ville haute, les nécropoles et le tofet. La ville haute est entourée au nord par des fortifications : comme l’ensemble de la zone résidentielle en lumière, elles datent de la dernière phase punique (IIIe siècle avant notre ère). Par la porte nord, vous entrez dans le seul espace public, une petite place dominée par le temple d’Astarté, qui était certainement le cœur du centre et de la communauté. La plupart des maisons ont un plan d’étage avec des pièces côte à côte. Parmi celles-ci se trouve la maison « de la lucarne en talc » (fin du VIIe siècle – IIe siècle avant notre ère). Les palais de justice les plus complexes appartenaient probablement à un groupe de familles dirigeantes, comme la « maison Fantar », qui est en fait située à proximité immédiate du temple. Les dernières fouilles ont révélé à l’extrémité sud un secteur de la ville qui a été réoccupé à la fin de l’Antiquité (V-VIIe siècle après JC).
Les nécropoles. Plusieurs lieux de sépulture ont été identifiés et étudiés, en dehors de la ville. Au nord, nous trouvons la première des nécropoles, la nécropole phénicienne avec une vaste zone de tombes incinérées creusées dans du tuf ou de la terre, recouvertes de dalles de pierre. Les sépultures de l’époque punique sont fascinantes. En particulier, la nécropole hypogée, composée de 13 tombes familiales souterraines, avec des espaces intérieurs ponctués de sarcophages, de piliers et de niches pour les sépultures. Le toget. Au nord-ouest de la nécropole se trouve le Tofet, un cimetière sanctuaire particulier, sujet de vifs débats et dédié aux enfants nés morts ou morts en bas âge, avant d’être intégrés dans la communauté des vivants. Sa construction remonte à la période punique (IVe siècle avant notre ère). Les urnes (pots ordinaires) contenant les cendres des enfants décédés ont été placées dans un espace en plein air, devant un petit temple, précédé d’un escalier. Le sanctuaire a également restitué de nombreux petits monuments sous forme de stèles représentant principalement des divinités masculines et féminines.




A SUIVRE…