J-08/ La ballades des…

Gens heureux…

Comment ne pas l’être…Le beau temps revient, le chemin de halage déroule ses surprises tout au long de cette dernière journée à longer le canal avant de le quitter pour achever notre Vélodyssée à Roscoff. Rien ne viendra assombrir cette journée hors du temps même si son histoire…

 

 

 

 

Au départ, nous roulons sur une ancienne voie ferrée disparue comme beaucoup dans les années 50, ce qui explique un léger mais long faux plat d’environ 6 Kms avant de rejoindre le canal que nous ne quitterons plus excepté une déviation sur les hauteurs en raison de travaux sur le halage. 

 

 

 

 

C’est quoi une écluse ?   Ici ce n’est pas ce qui manque..? Cliquez et lisez…

 

 

 

A chaque écluse sa maison d’éclusier, même si sur ce dernier tronçon plus exigeant nombreuses sont fermées sans réel entretien et symbolisent parfaitement le secteur de « la tranchée de Glomel » du canal. Heureusement il en existe encore de présentables avant et après notre pause pour une fois au soleil…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Entre deux écluses…L’histoire…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un chantier titanesque accompli à mains nues par quelques milliers d’hommes équipés de pelles et de brouettes…Nous ne sommes pas en Albanie mais en Centre-Bretagne, il y a près de deux siècles, et ces hommes, des bagnards, creusent le sillon sommital du canal de Nantes à Brest. Le 1er janvier 1842, la voie d’eau entre Nantes et Brest est ouverte à la navigation sur la totalité de sa longueur, soit 360 km, avec 237 écluses qui rattrapent un dénivelé total de 555 mètres. Le canal de Nantes à Brest jouera un rôle économique important pour le centre de la Bretagne.

 

 

Un canal stratégique

 

En 1803, le projet d’un grand canal reliant l’ouest et l’est de la péninsule redevient d’actualité impulsé par la reprise des hostilités avec la Grande-Bretagne. Cette dernière domine en effet les mers et bloque l’accès aux ports bretons. Par ailleurs, les transports par terre sont lents et difficiles. Or, les liaisons entre les ports militaires et les arsenaux de Saint-Malo, Nantes, Lorient et Brest sont stratégiques. La voie fluviale est donc considérée comme la seule solution pour contourner le blocus britannique. Le projet remonte au dix-septième siècle, une construction monumentale qui avait pour objectif de désenclaver le Centre-Bretagne, la Sibérie de la Bretagne, difficilement carrossable, et de fluidifier les échanges économiques, notamment en période de blocus anglais lors des guerres napoléoniennes. 1804, le directeur des Ponts et Chaussées informe le préfet des Côtes-du-Nord qu’il vient de charger l’ingénieur Boessel « d’étudier la possibilité et les moyens d’établir une navigation intérieure entre Nantes et Brest ».

 

Engagés par l’Empire, les travaux qui se poursuivent sous la Restauration sont considérables en raison notamment du relief. On compte parfois jusqu’à dix écluses au kilomètre entre Pontivy et Carhaix. Chaque écluse nécessite près de 2 000 m3 de pierres de gros appareil, en partie taillées. L’aménagement des biefs exige également des terrassements importants et des ouvrages soignés pour éviter les tassements ou les fuites d’eau. Il faut également prévoir des rigoles de ceinture qui sont à creuser le long du bief pour récupérer les eaux latérales.  5 secteurs :

 

1er : de Nantes remonter l’Erdre puis la Vilaine jusqu’à Redon,

 

2ème : Entre Redon et Pontivy emprunter l’Oust puis rejoindre le Blavet,

 

3ème : Rallier par le Blavet, Goarec,

 

4ème : Relier le bassin du Blavet de celui de l’Hyères. La tranchée de Glomel,

 

5ème : Emprunter l’Aulne jusqu’à la rade de Brest,

 

 

 

Histoire de la tranchée de Glomel

 

 

L’un des points les plus hauts à franchir se situe à Glomel, à 184 m d’altitude, sur les lignes de partage des eaux entre le Blavet et l’Aulne. Une tranchée, large de 100 m, longue de 3,2 km et sur une profondeur pouvant atteindre 23 m sera creusée pour la jonction des deux versants. En 1823 et il est décidé de faire appel à des bagnards en plus des ouvriers libres pour réaliser des travaux d’une ampleur certaine. La tâche est coordonnée par l’ingénieur Lecor.,Un défi pharaonique qui fit plus de cent morts et permit l’embellie économique de la Bretagne intérieure. La Grande Tranchée du Canal de Nantes à Brest est ainsi creusée au XIXe siècle par des déserteurs de l’armée de Louis XVIII. Les 4000 bagnards de Glomel eurent à déplacer autant de terre et de roches qu’il fallut pour la construction d’une grande pyramide d’Egypte.

 

 

 

 

 

Il aura fallu 9 ans pour réaliser cette tranchée. Les conditions de vie et d’hygiène y sont inimaginables. Trois millions de mètres cubes de terre seront enlevés à la pelle et à la pioche et transportés avec des charrettes ou à dos d’hommes. Le travail est si dur que la maladie et la mort auront raison de nombreux bagnards. Les bagnards ne sont pas des condamnés de droit commun, mais de soldats déserteurs incarcérés à Belle-Île-en-Mer, dont certains pour raisons politiques. Quelques années après la chute de l’Empire, les sympathies bonapartistes sont encore fortes dans la troupe. D’autres ne veulent pas participer à l’expédition militaire en Espagne. En venant travailler à Glomel, ces prisonniers peuvent espérer une remise de peine. De plus, ils sont rémunérés.

 

 

Il faut quitter avec regrets ce magnifique canal pour rejoindre Roscoff situé sur la côte. La dernière surprise de notre journée c’est de découvrir que Carhaix la ville du festival des « Vieilles charrues » est tout en hauteur, elle confirme que la Bretagne n’est pas plate et notre hébergement est tout en bas…L’échauffement matinal sera rude…

 

 

 

Etape 27 Mai 2021 : 

MÛR DE BRETAGNE – CARHAIX

74 Kms – 589 Kms

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  A  Suivre…